En analysant l'influence de plusieurs facteurs, comme le réchauffement climatique ou la pauvreté, un nouveau modèle mathématique parvient à prédire la probabilité d'apparition d'une épidémie d'Ebola. Et les scientifiques alertent sur la croissance des risques à l'avenir, si rien n'est fait pour inverser les tendances actuelles.
Le virus Ebola est particulièrement meurtrier. Lors des précédentes épidémies enregistrées, la maladie a tué jusqu'à 90 % des personnes atteintes, soit plus de 10 000 victimes, souvent dans des régions où les installations sanitaires étaient insuffisantes. Il est donc capital de pouvoir anticiper son apparition, afin d'intervenir en amont.
Une autre conséquence du dérèglement climatique
C'est précisément le but d'un nouveau modèle informatique, mis au point par des chercheurs américains. Son principe est d'étudier les liens entre des facteurs comme le climat, la pauvreté, l'exploitation des terres ou la croissance démographique, et les risques d'apparition du virus. De cette façon, ils ont pu déterminer des foyers où des épidémies sont effectivement survenues, comme en République démocratique du Congo ou au Gabon. Mais il faut également noter que d'autres zones avaient été détectées, telles qu'au Nigeria, où les infrastructures de santé ont certainement contribué à enrayer la propagation de la maladie.Le modèle a mis en évidence le rôle joué par le réchauffement climatique. Le dérèglement conduirait ainsi les êtres humains à côtoyer plus régulièrement des animaux porteurs du virus, en l'occurrence des chauves-souris. De même, la pauvreté peut pousser les individus à chercher des sources d'alimentation susceptibles d'héberger Ebola.
La situation pourrait s'aggraver
Et les perspectives pour le futur ne sont pas des plus réjouissantes. D'après les chercheurs, qui ont élaboré plusieurs scénarios, la probabilité de voir une telle épidémie survenir pourrait augmenter de 60 % d'ici 2070. Selon eux, la seule façon de freiner cette tendance serait d'agir sur trois facteurs : réduction des inégalités, ralentissement de la croissance démographique et diminution des gaz à effet de serre.Lire aussi :
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Par ailleurs, les scientifiques espèrent que leur modèle servira à orienter les campagnes de vaccination prioritaires et à aider à la prise de décisions pour entraver la propagation des épidémies. De plus, ils affirment que le système pourrait être ajusté, afin de s'adapter à d'autres maladies.
Source : The Verge