Le « kill switch », traduisible par « coupe-circuit », est un logiciel intégré de base dans un smartphone, et qui permet de le désactiver à distance en cas de vol. A l'inverse d'Activation Lock sur iOS ou du Gestionnaire d'appareil Android, cette fonctionnalité ne permet aucun retour en arrière : une fois le terminal bloqué, il devient une brique, inutilisable. Pour les autorités sud-coréennes, qui l'ont définitivement adopté cette semaine, le kill switch s'avère être un outil de dissuasion efficace contre le vol : il est désormais obligatoire dans les nouveaux modèles de terminaux vendus dans le pays. Les Etats-Unis, de leur côté, l'adopteront dans le courant de l'année 2015 : Apple, Google, Microsoft, Samsung, Nokia, HTC, Huawei ont déjà pris part à l'initiative, ainsi que les 5 plus grands opérateurs du pays, AT&T, Verizon, Sprint, T-Mobile et US Cellular.
Pourtant, la démarche a fait grincer quelques dents fin 2013 : du côté des opérateurs américains, beaucoup estimaient alors que le kill switch allait entraîner un manque à gagner vis-à-vis des assurances proposées en marge de l'achat d'un téléphone. Car si le risque de vol diminue, il y a moins de raison de se doter d'une protection parfois coûteuse. Une étude publiée fin mars estime que la mise en place du kill switch permettrait aux consommateurs américains d'économiser près de 2,6 milliards de dollars par an : une estimation qui prend en compte le remplacement des terminaux volés et la cotisation aux assurances. Néanmoins, on peut imaginer l'arrivée de nouvelles polices d'assurance, visant à remplacer un téléphone briqué, par exemple.
Aux Etats-Unis, le vol de smartphones est un énorme problème : en 2013, plus de 3 millions de vols ont été enregistrés, marquant une augmentation de près de 50% de ce type de méfaits par rapport à l'année précédente. La méthode du kill switch, dissuasive car empêchant la revente du terminal volé, pourrait être efficace pour enrayer cette tendance.