Introduction
Le concept de montre intelligente n'est pas nouveau. Microsoft l'avait ébauché avec SPOT dès 2003. Et si la fameuse montre du tandem Michael Knight / KITT imaginée au début des années 80 appartient toujours au domaine de la science-fiction, il y a comme une sorte d'engouement autour de cet accessoire de mode à la sauce 2.0. Chez Motorola, inPulse, Wimm Labs, Sony Ericsson, l'italien I'm Watch (qui visiblement capotera avant de livrer ses clients) et maintenant Sony. Hors de question de parler à sa voiture à distance ici, il faudra se contenter de communiquer avec son smartphone Android. L'accessoire tendance des prochains mois ?La SmartWatch de Sony
Présentation et installation[/anchor]
Un produit simple... voire simpliste ?
Qu'est-ce donc que cette SmartWatch ? Physiquement, elle est constituée d'un petit boîtier carré de 3,6 cm de côté et 1,25 cm d'épaisseur (pince comprise) pour 16 g qui se fixe sur un bracelet en caoutchouc. La face de la montre entièrement vitrée intègre un écran Oled de 2,3 cm de côté, à la résolution non précisée mais manifestement faible. On pourrait presque compter les pixels à l'œil nu ! Allez, nous l'avons fait il y en a 128 x 128... L'écran est tactile de type capacitif multipoints, avec deux points reconnus dans la pratique. Enfin Sony n'a logé qu'un seul bouton, sur une des tranches de la montre.La résolution de l'écran en 128 x 128 rend visibles les pixels. Sur la tranche, le seul bouton physique de la montre
Quoi d'autre ? Pour les caractéristiques techniques, il ne reste qu'à mentionner que la SmartWatch embarque un contrôleur Bluetooth 3.0 et basta. Pas de stockage interne, ni de port microSD, pas plus que de micro ou haut-parleur... Ah si, mentionnons la petite connectique propriétaire pour recharger la montre. C'est certes rageant de voir apparaître un nouveau câble, cependant reconnaissons qu'en termes de design, la fiche incurvée venant se fixer au dos de la montre est plutôt bien pensée.
Un nouveau câble propriétaire certes, mais pour une fois avec une certaine utilité
Côté autonomie, la SmartWatch tient entre 1 journée et une semaine avec une charge complète selon l'utilisation (d'après Sony). 4 jours en moyenne pour une montre, c'est... insuffisant ! La SmartWatch n'est en définitive qu'un écran déporté qui communique avec un terminal Android, dans la portée de 10 m imposée par le Bluetooth.
Si nous n'avons rien à redire sur la finition très correcte du produit (coque arrière en plastique bien rigide, cerclage en aluminium), nous tenons toutefois à souligner que 1,25 cm d'épaisseur pour une montre, ça commence à faire un petit pavé sur le poignet... Et le contact avec le bracelet en caoutchouc reste particulier : pour qui a des poignets épais, ça donne un côté garrot fort déplaisant. Attention, si le bracelet résiste bien à l'eau, la montre elle n'est pas étanche ! Enfin, la luminosité faiblarde de l'écran (non réglable) alliée à la surface vitrée fait qu'en plein jour, on ne voit plus rien... Plutôt gênant pour une montre.
La SmartWatch au poignet, vue de profil pour constater l'épaisseur puis l'écran et ses reflets
Installation : comment ça marche ?
Sans une notice d'utilisation, le paramétrage de la SmartWatch n'a rien d'intuitif. Et tant que l'installation n'est pas accomplie, la montre ne sera d'aucune utilité sinon décorative. En effet, tout passe par le smartphone, y compris le réglage de l'heure, sans quoi la montre affiche inlassablement « 00:00 ». Ce qu'il nous faut pour passer la vitesse supérieure : un smartphone Android, une connexion à Internet et la montre.La première étape consiste donc à associer la montre au smartphone, comme avec n'importe quel périphérique Bluetooth. Nous devons installer sur notre terminal (un Samsung Galaxy S2) le « Gestionnaire LiveWare » de Sony Mobile Communications depuis le market Google Play, puis procéder au pairage moyennant un appui long sur le bouton de la montre. L'application nous invite alors à télécharger l'autre application « SmartWatch », qui vient s'imbriquer dans la première. Le « Gestionnaire LiveWare » sert en fait à piloter les différents accessoires intelligents que Sony a déjà sortis sous la bannière Sony Ericsson (LiveDock, LiveView) ou s'apprête à sortir sous sa nouvelle entité Sony Mobile Communications (SmartDock, SmartHeadset et d'autres casques...).
Les bases ainsi posées, nous pouvons alors « gérer » la SmartWatch depuis le téléphone, en décidant d'installer ou pas tout un panel d'applications, souvent gratuites, parfois payantes... Attention, les applications sont installées sur le smartphone, pas dans la montre !
Les applications proposées de base, la recherche d'applications pour en installer d'autres, dont parfois des payantes...
Ce qui veut dire que si on coupe le Bluetooth ou qu'on s'éloigne trop du téléphone, la montre en est réduite à afficher l'heure, après avoir passé de longues minutes à tenter de se reconnecter au smartphone, en vain. Le pictogramme de recherche du téléphone revient d'ailleurs à chaque fois qu'on touche l'écran de la montre, faisant alors disparaître l'heure... Notez que l'heure est préservée, tant que la montre reste allumée, ou qu'il reste de la batterie. Le seul bon point à tout cela, c'est qu'en cas de vol de montre, vous ne perdez aucune donnée confidentielle.
La SmartWatch se met à paniquer si la connexion Bluetooth s'interrompt : elle recherche alors son maître smartphone pendant de longues minutes. Puis elle finit par abandonner pour revenir à l'heure. Mais attention, si vous touchez l'écran, la montre se remet à chercher...
La montre au fil du temps[/anchor]
Cette SmartWatch se montre (sans jeu de mots...) très limitée au quotidien. Ses deux seules utilités se résument à relayer des informations depuis le téléphone vers le poignet (Facebook, Twitter, RSS, Messaging, Calendar reminder, météo...) et à télécommander en Bluetooth son smartphone (gestion d'appel, répertoire, lecteur de musique, viseur d'appareil photo...). Soit... mais dans le premier cas, l'expérience pâtit du manque de confort de l'écran (taille, luminosité, résolution, reflets, traces de doigts...), et dans le deuxième cas, il faut impérativement avoir un casque, casque micro ou une oreillette Bluetooth pour donner du sens aux applications (sauf pour le viseur d'appareil photo).Sauf rares exceptions, les applications proposées ne servent qu'à notifier des informations ou à piloter son smartphone. Notez qu'une application Clubic pour SmartWatch est en cours de développement (accès direct au fil de news et articles).
Ca n'est d'ailleurs pas pour rien que la SmartWatch invite régulièrement à « ouvrir dans le tél. » les informations qu'elle vous transfère. Pire, avec une application comme Gmail Notifier, la montre ne fait que vous avertir d'une vibration que vous avez un email, sans vous permettre de le lire ou même de savoir de qui il provient. Dès lors, il apparaît plus commode de directement consulter son smartphone...
Sur la montre, le bouton d'option proposant en fin de flux RSS d'ouvrir l'article correspondant, article qui apparaît alors instantanément sur l'écran du smartphone
Et puis il y a toutes les applications légitimes dans l'absolu mais qui ne servent à rien sur un écran aussi petit, comme le diaporama, le positionnement GPS ou encore le morpion.
TicTacToe, diaporama ou GPS Map : trois applications difficilement utilisables, donc en l'état inutiles
Côté ergonomie de l'interface, la SmartWatch se pilote assez bien. Une double tape pour afficher l'heure (ou une pression sur le bouton physique de la montre), une tape supplémentaire fait arriver au menu. On fait glisser ses écrans de quatre applications vers la gauche ou la droite pour en changer, on slide vers le haut pour passer aux widget rattachés, et on pince l'écran avec deux doigts pour revenir en arrière. Le tout n'est pas très réactif, parfois imprécis, mais les animations restent fluides et la montre utilisable. À défaut de pouvoir régler l'affichage de la montre, il est possible de paramétrer les applications installées, pour notamment décider de la façon dont elles vous préviennent.
Pour l'application Facebook comme pour les flux RSS, il est possible d'activer la notification par vibration, le regroupement des notifications dans l'application « nouveaux événements » et l'affichage en mode widget
Mais tous les défauts déjà pointés demeurent, le principal étant l'absence totale d'autonomie de la SmartWatch sans un smartphone appairé dans les parages. À quoi s'ajoute la mauvaise autonomie de la batterie... Sony aurait par ailleurs dû livrer un meilleur écran, en donnant la possibilité à l'utilisateur de régler la luminosité ainsi que le délai de mise en veille de l'affichage, trop court.
Conclusion[/anchor]
Sony se lance sur un nouveau marché incertain, celui de la montre intelligente, avec une audace que nous saluons. Cependant, d'un concept intéressant, la SmartWatch n'incarne pas l'aboutissement attendu.
Déjà le produit est un peu trop épais tandis que son écran n'est pas assez visible, notamment en plein jour. Ensuite, la montre doit se résoudre à être l'esclave permanent du smartphone Android auquel elle est liée et sans lequel elle n'est rien. Enfin, même si on ne se formalise pas de ces deux critiques, force est de constater que l'intérêt de la SmartWatch reste discutable. Elle n'est ni plus ni moins qu'un écran déporté et très épuré pour smartphone Android. Un afficheur compact et mobile pour un périphérique déjà compact et mobile.
La SmartWatch nous rappelle les écrans secondaires des téléphones à clapet... sauf que là, elle se fixe au poignet. Et elle vaut 129 € !
Télécharger Gmail Notifier pour Windows.
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