Récemment, nous mettions à l'essai le RedMagic 5G, de Nubia. Aujourd'hui, c'est bel et bien son concurrent direct qui passe sous notre loupe : le Black Shark 3, de Xiaomi.
Dévoilé conjointement au Black Shark 3 Pro en mars dernier, le Black Shark 3 pousse les curseurs du gaming sur mobile à son paroxysme. Au point de douter de l'utilité d'un modèle « Pro » ? Pas tout à fait. Mais largement de quoi nous convaincre que, pour 599€, le Black Shark 3 offre un très solide rapport qualité-prix.
Le Black Shark 3 est d'ores et déjà disponible pour 599€.
Black Shark 3 : la fiche technique
Le Black Shark 3 n'est pas qu'une banale remise à niveau technique de ce qu'était le Black Shark 2. Xiaomi réinvente son smartphone gaming, et lui offre tout ce que l'on est en droit d'attendre d'un appareil de cet acabit en 2020.Le Xiaomi Black Shark 3, c'est :
- Écran : AMOLED de 6,67 pouces (20:9) affichant une définition Full HD+ de 2400 x 1080 pixels (395 ppi, 90 Hz, échantillonnage 270 Hz, HDR10+) et couvrant environ 82% de la surface avant
- SoC : Snapdragon 865 (7 nm+) avec processeur octo-core (1x 2,84 GHz + 3x 2,42 GHz et 4x 1,8 GHz) et GPU Adreno 650 (587 MHz)
- Mémoire vive : 8 Go LPDDR4X ou 12 Go LPDDR5
- Stockage interne : 128 ou 256 Go ( non extensible via microSD) en UFS 3.0
- Batterie : 4 720 mAh, recharge rapide jusqu'à 65 W en filaire (pas de recharge sans-fil)
- Étanchéité : non
- Prise jack 3,5 mm : oui
- Audio : haut-parleurs stéréo
- Appareils photo arrière :
- capteur 64 MP (1/1.72", photosites de 0,8 µm, ƒ/1.8) équivalent 26 mm
- 13 MP (ƒ/2.5) équivalent 13 mm
- 5 MP pour la profondeur
- Vidéo : 4K@30/60fps, 1080p@30/60/240fps, 720p@1920fps
- Appareil photo avant : 20 MP (1/3.0 »,photosites de 0,9 µm, ƒ/2,0), vidéo 1080p30fps
- Capteur d'empreintes : Oui, sous l'écran
- Recharge inversée : Non
- Double SIM : Oui
- Compatible 5G : Oui
- Connectivité : Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac/ax, Bluetooth 5.0, NFC
- Dimensions : 168.7 x 77.3 x 10.4 mm pour 222 grammes
- OS : Android 10 + JOYUI 11
- Coloris : Gris ou Noir
- Prix : 599€ pour la version 8+128 Go ou 729€ pour la version 12+256 Go
Ajoutons à cela un système de refroidissement alliant graphite, cuivre et tubes de refroidissement liquide, un dock dédié aux accessoires magnétiques et des capacités tactiles intéressantes, et nous avons là l'un des smartphones gaming les plus impressionnants du moment.
Dans sa boîte, le Black Shark 3 est fourni avec adaptateur secteur 65W et son câble USB-C. Mais comme souvent, la boutique du constructeur regorge d'accessoires, dont la marque a eu la gentillesse de nous fournir quelques exemplaires.
Les accessoires du Black Shark 3 :
- Black Shark Gamepad 3 (Gauche) — 59,90€ : il s'agit ni plus ni moins que d'un ersatz de joy-con se connectant au smartphone en Bluetooth. Doté d'une bonne autonomie et de 6 boutons entièrement paramétrables, il offre une réactivité et un confort de jeu accrus. Il est livré avec une extension adjoignant deux boutons supplémentaires, mais nécessitant de le détacher du smartphone. Un accessoire presque indispensable pour qui veut avoir une pratique sérieuse du jeu vidéo sur smartphone. Dommage cependant que son utilisation vienne masquer soit le port jack (et la réglette de volume...), soit le port USB-C.
- Black Shark Magnet Charging Cable — 19,90€ : il n'est jamais agréable de jouer avec la main qui chevauche le câble de recharge du smartphone. Grâce à cet accessoire, la recharge se fera ainsi à partir du dock magnétique disposé à l'arrière du smartphone. Votre main peu ainsi saisir le téléphone plus confortablement. Attention : la recharge est ici plafonnée à 18 W.
- Black Shark FunCooler — 29,90€ : Comme son nom l'indique, le FunCooler est un ventilateur externe venant se placer à l'arrière du smartphone grâce à deux petites pinces. De taille très réduite, ce petit accessoire fonctionne via USB-C et permet selon les dires du constructeur de refroidir le smartphone de 15°C en une minute. Le système de refroidissement du Black Shark 3 était déjà très bon, nous n'avons pas pu mettre à l'épreuve ces promesses pendant notre test.
- D'autres accessoires existent mais ne nous ont pas été fournis : les Black Shark 3.5 mm Earphones ou leur déclinaison Bluetooth, le FunCooler Pro ou encore les coques de protection Black Shark 3 FunCase et FunFrame
Design : imposant, à tous les niveaux
Il est rare que les smartphones gaming soient agréables à regarder. Notez cependant qu'il est également rare qu'un smartphone gaming fasse dans la sobriété. Aussi, le Black Shark 3 avec sa robe noire très simple fait tout son possible pour ne pas se faire remarquer. Rien à voir avec cet arlequin de Redmagic 5G, c'est sûr !Très lourd (222 grammes) et très épais (plus d'un centimètre), le Black Shark 3 est l'un des smartphones les plus imposants que nous ayons eus en main. Cerclé d'aluminium, l'appareil dégage indéniablement une sensation de solidité rassurante. Nous ne sommes pas face à un canon de beauté, mais les finitions sont de bonne facture et rendent justice aux dessins des concepteurs.
Tout de noir vêtu, le Black Shark 3 joue la carte de la symétrie sur sa face arrière en verre ; les différents éléments qui le composent formant un « X ». En haut, en triangle, on retrouvera les trois appareils photo du smartphone. Un bloc qui, heureusement, dépasse assez peu du châssis et n'empêche pas de poser le smartphone à plat.
On retrouve en bas le même motif, embarquant cette fois le dock magnétique servant à la connexion d'accessoires compatibles. Au centre, le logo Black Shark est éclairé de la couleur de votre choix.
L'écran du smartphone est dépourvu de toute distraction. Pas d'encoche, encore moins de découpe : la caméra frontale est logée tout en haut de l'appareil, sur la bordure supérieure. À l'ancienne. Un choix assurément heureux dans le cadre d'un smartphone gaming.
Le Black Shark 3 embarque un capteur d'empreintes digitales optique. Celui-ci est très bien placé à notre goût, et permet de déverrouiller le smartphone sans trop avoir à désaxer son pouce.
Le menton de l'appareil loge un grand haut-parleur, lequel fonctionne de concert avec l'écouteur supérieur dédié aux appels pour offrir un son stéréo. Le port jack est quant à lui présenté sur la tranche supérieure, et le port USB-C sur la tranche inférieure.
Le placement des différents boutons sur les tranches nous apparaît un brin curieux. Il y a d'abord ce bouton d'allumage sur la tranche droite, situé beaucoup trop haut pour l'atteindre dans avoir à remonter sa main. Un constat que l'on partage pour la réglette de volume, située au même niveau sur la tranche gauche.
Il y a enfin ce commutateur présent sur la tranche inférieure droite, et qui fait entrer le smartphone dans le « Shark Space » — la surcouche dédiée au jeu, et aux divers paramètres gaming.
Écran : une dalle ultra réactive et bien calibrée
Sans être l'écran le plus réactif du monde (le Red Magic 5G offre 144 Hz pour un échantillonnage 300 Hz, un record), le Black Shark 3 offre indéniablement un confort de jeu nettement supérieur à n'importe quel autre smartphone traditionnel.Sa grande diagonale de 6,67 pouces offre une belle surface de jeu, et sa définition Full HD+ suffit amplement (même si l'on aurait préféré une résolution un peu plus élevée).
Jouissant de noirs extrêmement profonds grâce à l'OLED et son taux de contraste infini, le Black Shark 3 offre une luminosité maximale de 547 cd/m2. C'est suffisant dans une grande majorité de situations, sans être extraordinaire.
Côté calibration, l'écran du Black Shark 3 donne matière à se réjouir... même si Xiaomi surestime beaucoup son excellence dans le domaine. Nous avons passé à la sonde les trois modes d'affichage proposés par le Black Shark 3 : Cinéma (par défaut), Naturel, et Standard. Des trois, c'est ce dernier qui offre les mesures les plus proches de la norme attendue.
Nous avons mesuré une température de 6 380K (la norme attendue était 6 500K), un taux de couverture de l'espace sRGB de 99,9% et DCI-P3 de 96,1%, et enfin un delta E2000 de 3,35. Notez que sur son site, Black Shark affirme couvrir 105% du P3 et se targue d'un delta E inférieur à 1. On n'y est pas tout à fait, mais cela reste tout à fait honnête, sachant qu'il est très proche du delta de 3 qui était attendu.
Compatible HDR10+, le Black Shark 3 est aussi en mesure de vous régaler les mirettes sur les contenus pris en charge. Bien entendu certifié Widevine L1, il peut également lire tous les contenus SVoD en HD sans aucun problème.
Audio : un son stéréo puissant
On ne pensait pas voir ça un jour : alors que le Black Shark 2 ne possédait pas de port jack, son successeur l'affiche fièrement sur sa tranche supérieure.Une prise qui développe une belle puissance, bien que l'on regrette qu'aucun paramètre de JOYUI ne permette de jouer de l'égaliseur pour adapter le rendu à nos préférences.
Les deux haut-parleurs, s'ils ne sont pas de taille égale, sont également de bonne facture. On n'est pas au niveau de la spatialisation d'un Xiaomi Mi 10 Pro, mais le rendu est intéressant et, surtout, n'aura pas forcément à rougir face à une enceinte externe bas de gamme.
On pourra éventuellement regretter une légère distorsion qui apparaît une fois le volume réglé au-delà de 80%. Mais gageons que la plupart des futurs utilisateurs choisiront dans tous les cas de préserver leur audition.
Logiciel : une interface au service du gaming
Nous ne nous attarderons pas longuement sur la partie émergée de la surcouche JOYUI. Autant l'écrire : il s'agit ni plus ni moins que de MIUI 11 retravaillé à la sauce gaming.On y retrouve les mêmes menus, les mêmes icônes, les mêmes paramètres. Oui, y compris la possibilité très attendue d'opter pour un tiroir d'application et non plus d'entasser les applications les unes à la suite des autres comme sur iOS.
Côté mises à jour, notre exemplaire du Black Shark 3 profitait d'Android 10 avec la mise à jour de sécurité datée du 1er février 2020. Un retard qui commence à être inquiétant : deux nouvelles versions sont sorties depuis.
Shark Space : l'antre du gaming
Pénétrons désormais dans l'antre du gaming : le Shark Space. Pour l'activer, il suffit de basculer le commutateur de la tranche droite de l'appareil. Ça y est, le logo s'anime, le moteur haptique du téléphone s'active, le GPU vrombit : nous voilà !Présentée comme la plupart des interfaces gaming, Shark Space permet d'avoir une vue d'ensemble de tous les jeux installés sur votre smartphone et de les lancer rapidement avec, si besoin est, des paramètres additionnels. Par exemple, vous pouvez lancer PUBG Mobile avec un taux de rafraîchissement bloqué à 60 Hz, et une sensibilité accrue.
De façon plus globale, Shark Space videra automatiquement la mémoire du téléphone lorsqu'un jeu est lancé, bloquera les notifications et rejettera les appels entrants. C'est aussi le hub qui vous permet de configurer les divers accessoires que vous aurez pu vous offrir en sus du Black Shark 3.
Une fois en jeu, Shark Space devient accessible via un swipe du bord supérieur droit de l'écran vers le centre. Un overlay apparaît, et permet de configurer encore davantage de paramètres. Afficher le nombre d'images par seconde, ajuster la sensibilité de l'écran, mais aussi activer la fonctionnalité phare du Black Shark 3 : Master Touch.
Master Touch permet de substituer à de véritables gâchettes (présentes uniquement sur le Black Shark 3 Pro) des pressions tactiles. Le fonctionnement est identique à la configuration des gâchettes sur des smartphones gaming similaires : en entrant dans le menu idoine, on vient simplement positionner l'ancre sur le bouton virtuel de notre choix, et il nous suffira de presser de façon plus appuyée sur la partie droite ou gauche de l'écran pour déclencher l'action associée. Dans mon cas, j'ai choisi d'attribuer à toute la partie gauche de l'écran la fonction de tir sur PUBG Mobile. Ainsi, avec mon Gamepad gauche j'active mon viseur, du pouce droit je place ma mire sur l'adversaire et, d'une simple pression sur l'écran, déclenche le tir.
On pointera tout de même la traduction parfois très approximative du Shark Space. Ma favorite ? Joystick, traduit ici en « manche à balai ».
Performances : inarrêtable, mais pas surpuissant
Il devient difficile de départager les smartphones, à l'heure où toutes les références ou presque se situent dans un mouchoir de poche en termes de performances.Aussi la différence entre un smartphone gaming et un haut de gamme classique se retrouve désormais moins dans les performances brutes que dans sa capacité à offrir une expérience de jeu plus confortable. Ici, on l'a vu, via une interface au service du jeu, et à des fonctionnalités offrant des contrôles plus confortables.
Qu'on se le dise : le Black Shark 3 se fait manger tout cru par le Red Magic 5G, côté performances. Même en passant par le Shark Mode, lequel est censé optimiser le couple CPU/GPU pour décupler les performances, on arrive à un score de 575 286 points sur AnTuTu, et 912 / 3403 sur Geekbench. Des mesures tout à fait respectables, évidemment, mais qui donnent malgré tout l'avantage à la concurrence. Notez que suite à un bug, je n'ai pas été en mesure de passer le Black Shark 3 à la moulinette de 3D Mark.
Précisons également que notre exemplaire de test est une version 8 Go, qui a la particularité d'être de type LPDDR4X. Fatalement, les performances s'en retrouvent dégradées par rapport à notre Red Magic 5G équipé de 12 Go de LPDDR5.
Du reste, rassurez-vous : le Black Shark 3 peut lancer absolument tous les jeux que vous voulez, dans leur niveau de détail maximum tout en conservant le sacro-saint 60 fps sur les titres compatibles. Sur Call of Duty Mobile, le FOV a même pu être augmenté à 75, son maximum.
Au chapitre de la chauffe, le Black Shark 3 se montre extrêmement raisonnable. Pas que le mercure ne monte pas, mais il le fait sur toute la surface arrière. La chaleur est donc bien répartie, et ne se ressent pas même après de longues sessions de jeu. D'après les capteurs internes, le SoC et la batterie affichaient un peu moins de 50°C, ce qui n'a rien d'inquiétant ou de particulier pour ce genre d'activité. Plus important encore : la chaleur se dissipe extrêmement vite. Il ne suffit que de quelques minutes après la fin de la partie pour retrouver une température normale autour de 30°C.
Autonomie : de quoi jouer confortablement
Point crucial pour un smartphone gaming, l'autonomie est très honnête sur le Black Shark 3. Bien plus que sur le Red Magic 5G d'ailleurs. Mais rappelons que ce dernier dispose d'un écran 144 Hz.D'ailleurs, le Black Shark 3 a une petite particularité pour lui : il n'embarque pas une, mais deux batteries de 2 360 mAh chacune pour un total de 4 720 mAh. Une façon, explique le constructeur, de mieux répartir la charge et la décharge, tout en contrôlant la chauffe même avec la technologie Hyper Charge à 65 W.
Au final, le Black Shark 3 est resté en éveil pendant 42h12 minutes pendant notre test. Sur cette durée, l'écran est resté actif pendant 7 h 22. Du temps passé à jouer à des jeux, évidemment, mais aussi à regarder des vidéos, à discuter sur les réseaux sociaux ou à consulter Instagram en écoutant de la musique. On peut donc raisonnablement tirer une bonne journée et demie d'utilisateur du smartphone, et ce n'est pas si mal pour un appareil 5G envoyant une image à 90 Hz.
Ce qui impressionne réellement ici, c'est bien la recharge. Tenez-vous bien : il suffit de 18 minutes pour récupérer 50% d'autonomie. En 30 minutes, le compteur affichait 95%. La charge était complète au terme de 40 minutes seulement. À ce jour, c'est la recharge la plus rapide que j'ai pu tester sur un smartphone. Impressionnant.
Photo : des clichés surprenants pour un smartphone gaming
Ne nous cachons pas que les smartphones gaming ont très rarement été tournés vers la photo. Les constructeurs doivent bien opérer des arbitrages pour offrir avant tout un produit performant pour le jeu et, fatalement, c'est souvent la partie photo qui trinque.Mais sur le Black Shark 3, ce n'est pas si simple. Effectivement, la configuration embarquée dans le smartphone ne brille pas par sa grande polyvalence. Mais le capteur principal de 64 mégapixels (déjà croisé sur le Red Magic 5G, décidément) offre des résultats très convaincants. D'autant plus que le traitement numérique du smartphone est plutôt neutre.
Un bon appareil photo à tout faire
Dans son mode de capture classique, le Black Shark 3 capture des photos en 16 mégapixels avec la méthode du pixel binning : 4 pixels sont regroupés afin de créer un pixel de 1,6 µm et, in fine des images mieux exposées.Le Black Shark 3 s'en sort bien dans la majorité des cas. Naturels (mode IA désactivé par défaut), les clichés qu'on en tire ne fourmillent pas de détails et rendent fatalement moins bien sur grand écran que sur smartphone, mais les résultats sont globalement bons.
Les couleurs, en particulier, sont bien restituées, et le contraste justement dosé.
On trouve également un mode 64 MP qui permet cette fois d'utiliser tous les pixels individuels du capteur (mais de 0,8 µm seulement). Comme d'habitude, ce mode vous offrira surtout davantage de latitude pour recadrer vos images a posteriori. Mises côte à côte, il vous sera bien compliqué de mettre le doigt sur les différences.
Encore que, sur ce Black Shark 3, le mode 64 MP a toutes les peines du monde à « fixer » la prise de vue et, même en plein jour, offre des rendus étonnamment flous. Les images de ce mode manquent cruellement de piqué ; aussi nous ne recommandons pas son utilisation.
Un ultra grand-angle sans accroc
Avec ses 13 mégapixels, le module ultra grand-angle du Black Shark 3 s'en sort plutôt bien. Sans être débordants de détails, les instantanés qu'il capture profitent d'un bon piqué au centre. Fatalement, il est de moins en moins bon au plus on s'en éloigne.Notons aussi une efficacité aléatoire dans la correction de la distorsion. Sur certains clichés, il n'est pas rare qu'une voiture paraisse aussi compressée qu'un pot de yaourt ou, au contraire, aussi allongée qu'un wagon de train.
Enfin un mot sur la continuité de la colorimétrie entre les deux modules : si la différence n'est pas choquante, Xiaomi a encore une marge de manœuvre pour rendre le passage d'une optique à l'autre imperceptible. Ici, les clichés perdent clairement leur équilibre et tendent vers le bleu.
Un zoom numérique à éviter
Le Black Shark 3 ne dispose d'aucun téléobjectif. Un choix sans doute raisonnable, en cela que l'ultra grand-angle offre des possibilités bien plus amusantes au quotidien.Néanmoins, il est possible d'opérer un zoom numérique 5x en étirant l'image sur l'application photo. Les résultats ne sont pas exploitables, évidemment, mais permettent toujours de discerner le sujet de la photo.
Un bon portraitiste
Équipé d'un capteur dédié à la profondeur, on espérait du Black Shark 3 qu'il saurait se montrer volontaire en portrait. Et c'est heureusement le cas !Le détourage du sujet est convaincant, et le flou d'arrière-plan généré par le traitement est souvent bien adapté à la situation. Dans tous les cas, il est possible d'ajuster son intensité au moment de la prise (mais pas après, dommage).
À l'avant, le capteur 20 mégapixels fait lui aussi du bon travail, même sans le concours d'un capteur de profondeur. Les clichés sont lumineux, mais perdent légèrement en saturation. En mode automatique, on remarque un lissage important sur le visage. Lissage étonnamment moins important en mode portrait.
Un smartphone pas très noctambule
La nuit n'est pas un domaine dans lequel le Black Shark 3 est très à l'aise. Il faut dire que l'absence de stabilisation optique sur le capteur principal n'aide pas le téléphone à offrir des clichés stables à la main levée.En mode automatique, s'il parvient à récupérer une bonne quantité de lumière, les textures bavent rapidement et manquent cruellement de détails. Activer le mode nuit permet de récupérer de nombreux détails, notamment dans les hautes lumières. Le résultat n'en est pas moins brouillon et allègrement bruité. De manière générale, l'autofocus n'est pas adepte du manque de lumière naturelle.
Un piètre cinéaste
Si vous prévoyez de tourner de la vidéo avec le Black Shark 3, dirigez-vous vers un autre modèle. Le smartphone gaming de Xiaomi n'est tout simplement pas fait pour ça.S'il peut effectivement filmer en 4K (jusqu'à 60 ips), le profil colorimétrique intégré sature énormément les couleurs et fait tendre le bleu vers le turquoise. C'est un style, mais cela nuit gravement au naturel des séquences.
Les tournages en 1080p permettent de récupérer des couleurs plus naturelles, mais l'absence de stabilisation optique se fait beaucoup ressentir. Aucune stabilisation électronique n'est au programme non plus. Autrement dit, les à-coups des pas ne sont pas compensés le moins du monde, et on n'échappe pas à l'effet shaky cam.
À l'avant, le smartphone permet de filmer jusqu'en 1080p30. Ici encore, aucune stabilisation n'est disponible.
Black Shark 3 : l'avis de Clubic
Indéniablement meilleur que ne l'était son prédécesseur, le Black Shark 3 ne souffre d'aucun défaut majeur.Performances, qualité de l'écran, fonctionnalités gaming, autonomie... le smartphone coche toutes les cases, même celle de la photographie sur laquelle on ne pariait pas grand-chose.
Seulement, avec son étiquette de 599€, le Black Shark 3 se heurte frontalement au Red Magic 5G, vendu 579€. Un excellent smartphone gaming, qui a ses défauts, mais aussi au rang de ses qualités deux gâchettes tactiles qui font toute la différence en jeu.
Bien entendu, le Black Shark 3 compense l'absence de cette fonctionnalité par Master Touch, un ersatz logiciel qui, s'il offre plus de confort, n'est pas comparable à de véritables boutons supplémentaires.
Ceci étant dit, le Black Shark 3 nous apparaît comme un smartphone plus équilibré, et peut-être plus séduisant pour les joueurs occasionnels. D'autant que, contrairement à son concurrent, il profite d'un design plus passe-partout. Mais à ceux-là nous conseillerons davantage le realme X50 Pro 5G qui, s'il n'est pas spécifiquement taillé pour le jeu, offre des performances similaires.
Test réalisé à partir d'un smartphone prêté par la marque
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