En un sens : oui. D'assez loin, le Redmi Note 9 fait mieux que son prédécesseur le Redmi Note 8T. Mais vous n'êtes pas sans savoir que le marché de l'entrée de gamme, sans être aussi compétitif que le milieu et le haut de gamme, est le théâtre d'un affrontement féroce entre le présent Redmi et le trublion realme qui, ces derniers mois, n'a de cesse de nous surprendre avec des produits très qualitatifs à prix cassés.
La question est donc la suivante : le Redmi Note 9 est-il un choix pertinent dans un monde où le realme 6s existe au même prix ? Réponse dans notre test complet du Redmi Note 9.
Redmi Note 9 : la fiche technique
Qu'est-ce qu'un bon smartphone d'entrée de gamme ? Selon nous, il s'agit d'un produit robuste, agréable à regarder, qui profite d'une énorme autonomie et qui permet à tout un chacun de profiter des applications les plus populaires du moment. En cela, le Redmi Note 9 remplit bien son office.Le Redmi Note 9 Pro, c'est :
- Écran : LCD IPS de 6,53 pouces (19,5:9) affichant une définition Full HD+ de 2380 x 1080 pixels (395 ppi, 60 Hz) et couvrant environ 83,5% de la surface avant
- SoC : MediaTek Helio G85 (12 nm) avec processeur octo-core (2x 2,0 GHz + 6x 1,8 GHz) et GPU Mali-G52 (850 MHz)
- Mémoire vive : 3 ou 4 Go LPDDR4X
- Stockage interne : 64 ou 128 Go (extensible via microSD) en UFS 2.1
- Batterie : 5 020 mAh, recharge rapide jusqu'à 18 W en filaire (pas de recharge sans-fil)
- Étanchéité : non
- Prise jack 3,5 mm : oui
- Audio : un haut-parleur
- Appareils photo arrière :
- capteur 48 MP (1/2.0", photosites de 0,8 µm, ƒ/1.9) équivalent 26 mm
- 8 MP (1/4.0", photosites de 1.12 µm, ƒ/2.5) ultra grand-angle équivalent 13 mm
- 2 MP macro (ƒ/2.4)
- 2 MP pour la profondeur
- Vidéo : 1080p@30 fps, 720p@60fps
- Appareil photo avant : 13 MP (1/3.1",photosites de 1,12 µm, ƒ/2.3), vidéo 1080p30fps
- Capteur d'empreintes : Oui, à l'arrière
- Recharge inversée : Non
- Double SIM : Oui
- Compatible 5G : Non
- Connectivité : Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac, Bluetooth 5.0, NFC
- Dimensions : 162.3 x 77.2 x 8.9 mm pour 199 grammes
- OS : Android 10 + MIUI 11
- Coloris : Vert Forêt, Gris de Minuit, Blanc Polaire
- Prix : 199€ pour la version 3+64 Go ou 229€ pour la version 4+128 Go
- Disponibilité : 9 juin 2020
Quoi de neuf par rapport à l'an dernier ? Un écran un peu plus grand, une compatibilité Bluetooth 5.0, une batterie (beaucoup) plus grande, mais aussi un passage chez l'écurie MediaTek en ce qui concerne le chipset du téléphone. De quoi promettre des performances bien plus relevées ? Nous verrons ça plus bas.
Dans sa boîte, le Redmi Note 9 est toujours accompagné de son adaptateur secteur 18 W, de son câble USB-C, d'une paire d'écouteurs intra-auriculaires en jack 3.5 mm et d'une coque de protection en silicone transparent.
Design : un smartphone élégant, mais parfois frustrant
On peut dire que Redmi est sur une belle lancée côté design. L'an dernier, nous avions adoré l'aspect premium du Redmi Note 8 Pro, répliqué cette année sur le Note 9 Pro. En revanche, le Redmi Note 8T souffrait d'une esthétique beaucoup plus classique et déjà vue. Une petite déception, que le constructeur ne réitère pas cette année.Le Redmi Note 9 tire même son épingle du jeu en dessinant judicieusement le contour de son « carré » d'appareils photo d'un fin liseré blanc. Un détail du plus bel effet, qui offre un équilibre visuel intéressant à toute cette partie du châssis — laquelle abrite aussi le scanneur d'empreintes.
Un scanneur qui, pour le coup, est très décevant. Pas qu'il fonctionne mal, non. Mais il ne bénéficie d'absolument aucun relief ! Autrement dit, il vous faudra plusieurs jours pour apprendre à placer votre index correctement pour déverrouiller le smartphone du premier coup. Un très fin rebord n'aurait pourtant tué personne...
En plastique, le revêtement dorsal affiche malgré tout de jolis reflets. Bien sûr, il reste très friand des traces de doigt. Le dos bénéficie enfin d'une très fine courbure sur les bords, ce qui permet de bien se saisir de ce smartphone de plus de 16 cm de haut.
À l'avant, contrairement au Redmi Note 9 Pro, Redmi a opté pour une découpe latérale sur son écran. L'appareil photo avant est ainsi disposé sur le côté gauche de l'écran, et se retrouve ainsi facilement masqué lorsque l'on pivote le smartphone à l'horizontale.
Les bordures de l'écran restent assez épaisses. Le menton, son point le plus épais, mesure presque 5 mm. Résultat : la surface couverte par l'écran par rapport au châssis atteint environ 85%.
Les boutons d'allumage et de réglage du volume sont disposés sur la tranche droite de l'appareil. Idéalement placés, il n'est pas difficile de les atteindre du pouce en tenant son smartphone normalement.
Enfin, la partie sonore du smartphone est gérée par une unique grille de haut-parleurs, à droite du port USB-C. Pour les appels, le Note 9 utilise un large écouteur situé sur la bordure supérieure de l'écran.
Écran : des couleurs très mal restituées
Nous étions déjà moyennement emballés face à la calibration par défaut du Redmi Note 9 Pro. Et pourtant, son petit frère fait pire !Par défaut, le schéma de couleurs « Auto » offre une température absolument glaciale de 8475K. Beaucoup, beaucoup trop bleu par rapport à la norme attendue de 6500K. Avec ce mode, le contraste est calculé à 1394:1 avec la luminosité à 100% (352 cd/m2 en manuel, et un pic à 452 cd/m2 mesuré en mode automatique), ce qui est toutefois impressionnant pour un écran LCD. Enfin, le delta E, qui mesure l'écart d'une couleur affichée par rapport à sa référence Pantone, est également dans les choux avec 5,97.
Deux autres modes sont également proposés à l'utilisateur : Saturé et Standard. Le premier permet d'obtenir de meilleurs résultats, mais seul le mode Standard est vraiment recommandable. Au prix d'un peu de contraste (celui-ci sera bloqué à 1151:1), on récupère une température oscillant entre 6149 et 6247K — bien plus proche du standard attendu, bien que cette fois trop chaude. Impossible, en revanche, d'améliorer la restitution des couleurs : on conserve un delta E de 4,93 et une couverture de l'espace sRGB de 94,7% seulement.
Pour résumer : le Redmi Note 9 est à fuir pour quiconque espère retrouver des contenus photo et vidéo fidèles à l'intention de leurs auteurs. Aussi, la faible luminosité maximale atteinte par la dalle ne permet guère de profiter du smartphone dans de bonnes conditions en extérieur.
Rappelons également que, contrairement au realme 6s, le Redmi Note 9 plafonne la fréquence d'affichage de son écran à 60 Hz. Indéniablement un gros point en faveur du terminal concurrent.
Audio : un son trop faible
La partie audio du Redmi Note 9 est identique à celle du Note 9 Pro. Un seul haut-parleur est utilisé pour diffuser du son, et celui-ci aura très vite tendance à saturer (dès la barre des 60% franchie). La dynamique penche franchement vers les aigus et les médiums, et laisse fatalement sur le bas-côté les basses.Plus décevant : la prise jack qui, si elle brille par sa présence, offre peu de puissance. Même avec les écouteurs intra-auriculaires fournis et qui isolent plutôt bien des nuisances externes, il faudra pousser le volume au-delà du seuil « d'alerte » pour obtenir un son équilibré sur le spectre.
Dans tous les cas, même à plein volume, le Redmi Note 9 n'offre pas une puissance extraordinaire.
Pour les adeptes du sans-fil, le Redmi Note 9 supporte le Bluetooth 5.0 et les codecs suivants : SBC, AAC, aptX, aptX HD, LDAC, aptX Adaptative, aptX TWS+ audio et LHDC-V1, V2, V3.
Performances : un smartphone qui s'essouffle rapidement
Si Redmi a opté cette année pour un SoC signé MediaTek, la hausse des performances n'est pas tout à fait au rendez-vous.Gravé en 12 nm contre 11 nm pour le Snapdragon 665 qui propulsait le Redmi Note 8T, le MediaTek Helio G85 n'est clairement pas un foudre de guerre. En réalité, il n'offre que des performances en légère hausse par rapport au modèle de l'an dernier.
Sur AnTuTu, on obtient ainsi des scores très proches : 189 847 pour le Note 9, et 167 783 pour le Note 8T. Sur Geekbench, la différence est quasi imperceptible.
En UFS 2.1, la puce de stockage ne donne pas non plus matière à s'enthousiasmer de ses débits en lecture et en écriture.
Incompatible avec 3D Mark, le GPU Mali-G52 permet toutefois d'obtenir des performances honorables en jeu — non sans rogner méchamment sur la qualité des graphismes.
Concrètement, Call of Duty : Mobile ne vous laissera même pas le configurer au-delà des paramètres d'affichage « Faible ». Une barrière nécessaire pour jouer malgré tout à 60 images par seconde.
Plus embêtante, la gestion de la RAM par MIUI 11 nous est apparue très agressive sur ce Redmi Note 9. Le smartphone n'est pas très à l'aise pour passer rapidement d'une application à une autre, ou reprendre à la volée une tâche laissée auparavant en suspend. L'interface s'essouffle rapidement, et il n'est pas rare de devoir tout simplement relancer une application devant son refus d'obtempérer.
Terminons sur un très bon point : la chauffe de l'appareil est très maîtrisée. Après plusieurs parties de jeu vidéo, qui avaient fait grimper le Redmi Note 9 Pro a près de 40°C, le Redmi Note 9 n'affichait que 36°C.
Logiciel : une interface personnalisable et agréable à utiliser
Le Redmi Note 9 est livré avec Android 10 et la dernière version de la surcouche Xiaomi : MIUI 11. Sur notre modèle de test, la dernière mise à jour de sécurité disponible était préinstallée — celle de mai 2020. Le téléphone est en outre certifié Widevine L1.On retourne ensuite en terrain connu pour quiconque a déjà eu un Xiaomi entre les mains. À une différence majeure près : MIUI 11 permet désormais d'opter pour un tiroir d'application en lieu et place d'un rangement « à la iPhone » où les applications se placent les unes à la suite des autres sur l'écran d'accueil.
Le téléphone permet d'utiliser la navigation gestuelle, le mode sombre et un mode lecture qui permet de réchauffer l'affichage pour atténuer la lumière bleue en fin de journée. On retrouve aussi un mode Game Turbo qui permet d'optimiser les jeux en vidant la RAM et en opérant divers ajustements pour améliorer les performances.
Comme son grand frère, le Redmi Note 9 s'accompagne aussi d'une véritable armada d'applications préinstallées. 14, pour être exact : WPS Office, AliExpress, TikTok, Opera, et une myriade de jeux mobiles inconnus et dont on se passerait bien. Heureusement, il est possible de les désinstaller en lot.
Malheureusement en comparaison du Note 9 Pro, le Note 9 ne profite pas du nouveau moteur haptique de Xiaomi. Les vibrations sont donc beaucoup plus « old school » et lourdes. Un détail, assurément, mais dont on se doit de pointer l'absence.
Autonomie : deux à trois jours sans aucun problème
Le Redmi Note 9 Pro nous avait déjà permis de tenir deux jours sans croiser la route d'une prise murale. Son petit frère fait encore mieux, et permettra même aux plus accros de tenir jusqu'à trois jours.Bien qu'il soit doté de la même batterie de 5 020 mAh, le Redmi Note 9 repose sur un processeur sans doute plus économe en énergie. Résultat ? Notre exemplaire de test s'est éteint au terme de 57 heures. Malheureusement, et de façon un peu étrange, l'interface ne nous a pas permis cette fois de connaître le temps d'allumage de l'écran. Nous estimons cependant avoir utilisé le smartphone au moins aussi longtemps que le Redmi Note 9 Pro, soit environ 9 h.
C'est davantage sur la recharge que le Redmi Note 9 pêche. Recharger un accumulateur d'une telle capacité avec un chargeur 18 W prend du temps. Beaucoup de temps : comptez 2 h tout rond pour le faire passer de 0 à 100%. En 30 minutes, le smartphone avait regagné 30% d'autonomie exactement.
Photo : un capteur principal plutôt à l'aise
La partie photo est souvent la plus sujette à compromis sur le segment d'entrée de gamme. Pour compenser la piètre qualité des capteurs intégrés, les constructeurs optent souvent pour des configurations à 2, 3 ou comme ici 4 capteurs photo.Sur ce Redmi Note 9, on retrouve donc un module principal de 48 mégapixels, un ultra grand-angle de 8 mégapixels et un duo de 2 mégapixels dédié à la macro et à la profondeur.
Un grand angle qui fait le job
Sous la barre des 200€, qu'attendons-nous d'un smartphone en photographie ? Pas grand-chose, si ce n'est d'obtenir des photos bien exposées, suffisamment détaillées et surtout traitées de façon naturelle, sans exagération.Un maigre cahier des charges, que le Redmi Note 9 remplit plutôt bien. En pleine journée, le smartphone d'entrée de gamme se montre volontaire et permet de prendre rapidement des clichés de bonne facture.
Comme sur le Redmi Note 9 Pro, on déplore une exposition légèrement trop faible des clichés, mais ne chipotons pas trop.
Les capacités HDR du Note 9 sont plus limitées que celles de son grand frère — sans doute à cause d'un capteur plus petit (1/2.0" contre 1/1.7") et à un traitement plus laborieux. Mais, encore une fois, cela reste honorable pour le prix.
Par défaut, les clichés sortiront en 12 mégapixels (pixel-binning oblige) afin d'augmenter la taille des photosites et obtenir, in fine des photos plus harmonieuses. On peut aussi opter pour le mode de capture 48 mégapixels. Mais on perd ici le HDR, et obtient des pixels de très petite taille (0,8 µm), ce qui ne rend pas vraiment justice à vos prises de vue.
Un ultra grand-angle qui tire encore vers le rouge
Même problème que sur le Redmi Note 9 Pro : le module ultra grand-angle du Redmi Note 9 propose des clichés à la colorimétrie complètement dénaturée.Toutes les photos prises à l'ultrawide souffrent d'une teinte rouge qui, conjuguée à la faible définition de ce capteur, offre un rendu très décevant.
Un zoom... numérique
Même si le Redmi Note 9 n'embarque aucun téléobjectif, Xiaomi a tenu à proposer un zoom numérique 2x sur l'interface de son application photo.La perte de détails reste mesurée (bien que fatalement plus importante que sur le Redmi Note 9 Pro et ses 64 mégapixels), mais on évitera d'admirer ses clichés sur grand écran pour ne pas faire s'écailler totalement le vernis.
Enfin, les plus aventureux pourront se risquer à pousser le zoom numérique jusqu'à 10x. Si tant est qu'ils apprécient la bouillie de pixels.
La macro fait acte de présence
Seuls les smartphones haut de gamme sont capables de proposer des clichés macro de bonne facture. On n'est donc pas surpris des piètres résultats du Note 9 en la matière.Avec ses 2 mégapixels au compteur, impossible d'espérer un résultat intéressant. Oui, la prise de vue peut s'effectuer à 4 cm, mais les photos sont presque systématiquement floues, et le bruit numérique omniprésent.
Un mode portrait aux résultats aléatoires
En portrait, le Redmi Note 9 s'en sort un peu moins bien que son grand frère. On remarque que le détourage n'est pas aussi précis, même si le flou d'arrière-plan est plutôt réussi.Sur des sujets non humains, le capteur aura plus de mal à comprendre quoi détourer, et les faux positifs seront légion.
À l'avant, on note que le capteur photo de 13 mégapixels pêche par excès de lissage. Reste que le détourage est plutôt bon, et le flou harmonieux.
Inutilisable de nuit
N'espérez pas faire des clichés nocturnes à l'aide du Redmi Note 9. En mode automatique, ou en mode nuit, les résultats sont absolument inutilisables.Gravement bruités, les clichés sont à peine mieux exposés dans les hautes lumières grâce au mode nuit. Aucun détail ne parvient néanmoins à être restauré sur les textures, qui restent baveuses.
Il faut dire que l'absence de stabilisation n'aide pas l'appareil à rester au point sur votre sujet pendant l'exercice.
De la vidéo limitée à 1080p
À l'avant comme à l'arrière, impossible d'aller au-delà de 1080p à 30 images par seconde sur le Redmi Note 9. Et même dans cette configuration, les résultats ne sont pas tout à fait concluants, avec des vidéos très pauvrement définies.Une nouvelle fois, aucune optique n'est stabilisée. L'utilisation du capteur ultra grand-angle s'accompagne néanmoins d'une stabilisation électronique qui permet d'atténuer très légèrement les mouvements de l'utilisateur. Mais les à-coups restent gênants lors du visionnage.
Redmi Note 9 : l'avis de Clubic
Face à une concurrence de plus en plus rude, surtout venant de realme, le Redmi Note 9 nous apparaît presque comme une proposition un peu faiblarde de la part de la filiale de Xiaomi.Avec son écran extrêmement mal calibré et qui plus est plafonné à 60 Hz, le dernier-né de la marque tient à peine la comparaison avec le realme 6s vendu au même prix.
S'il propose des clichés plutôt bons en pleine journée, le reste de la configuration ne répond pas vraiment aux attentes de polyvalence d'un appareil de cette trempe. À peine plus performant que son aîné, le Redmi Note 9 brille surtout par son design très agréable et son autonomie. À voir si d'éventuelles promotions vous permettent de l'obtenir à meilleur prix. Mais au tarif de 199€, on aurait plutôt tendance à aller voir ce que propose le voisin, dont l'herbe a l'air bien plus verte.
Test réalisé sur un smartphone prêté par la marque
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