Annoncé le mois dernier, le Xiaomi Mi 11 Ultra est le 10e smartphone sorti cette année par le constructeur chinois. Un modèle qui, comme son nom l’indique, ne semble faire l’impasse sur rien, et se hisse logiquement au sommet de la chaîne alimentaire dessinée par le troisième plus gros constructeur mondial.
Voulu comme le meilleur photophone au monde, le Mi 11 Ultra avance des arguments massue pour séduire. Il est notamment le premier à intégrer le tout nouveau capteur Samsung ISOCELL GN2, qui n’est rien de moins que le plus gros capteur photo actuellement disponible sur un téléphone portable.
Mais devrait-on pour autant se délester de 1199€ sur la seule foi de photographies impressionnantes ? C’est un petit peu plus compliqué que ça. Surtout pour celles et ceux qui aiment leur smartphone très endurant.
- Le meilleur photophone du marché
- Très à l’aise en vidéo
- Un écran fascinant…
- Rapide comme l’éclair
- Un son stéréo convaincant
- Enfin certifié IP68
- Autonomie très juste
- Chauffe beaucoup en jeu
- … mais mal calibré d’usine
- Très lourd, très épais
- Deuxième écran anecdotique
Xiaomi Mi 11 Ultra : la fiche technique
Le Xiaomi Mi 11 est immédiatement renvoyé dans les cordes par ce nouveau modèle ultra premium. Le constructeur s’en est assuré : son Mi 11 Ultra ne manque de rien. C’est en tout cas ce qui ressort de la lecture attentive de sa fiche technique, en tout point impressionnante.
Fiche technique Xiaomi Mi 11 Ultra
Taille de l'écran | 6.81 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 12 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 Mpx, 48 Mpx, 48 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 11 |
Surcouche Android | MIUI 12.5 |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.81 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Définition de l'écran | 1440 x 3200 pixels |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 515 DPI |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go |
Stockage extensible | Non |
Processeur | Snapdragon 888 5G |
Finesse de gravure | 5nm |
Nombre de cœurs CPU | Octa-Core |
Fréquence CPU | 2.84GHz |
GPU | Adreno 660 |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 12 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Oui |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 67W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 4 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 Mpx, 48 Mpx, 48 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 20 Mpx |
Enregistrement vidéo | 8K@24fps, 4K@30/60fps, 1080p@30/60/120/240/960/1920fps |
Stabilisateur caméra | Optique et Numérique |
Flash arrière | Dual-LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 1.4 µm, 0.8 µm, 0.8 µm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 0.8 µm |
Ouverture objectif photo arrières | f/2.0, f/4.1, f/2.2 |
Ouverture objectif photo frontaux | f/2.2 |
Zoom Optique | 5x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | Wi-Fi 6 (ax) |
Bluetooth | 5.2 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Oui |
Type de connecteur | USB Type-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 164.3mm |
Largeur | 74.6mm |
Epaisseur | 8.4mm |
Poids | 234g |
Certification IP | IP68 |
DAS tête | 0,547 W/Kg |
DAS tronc | 0,991 W/Kg |
DAS membres | 1,992 W/Kg |
Le Xiaomi Mi 11 Ultra ne bénéficie pas seulement des meilleurs appareils photo et du meilleur SoC du moment. Il intègre aussi une formidable dalle AMOLED, atteignant une définition WQHD+ et une fréquence de 120 HZ, saluée pour sa justesse par les experts de DisplayMate. Contrairement au Mi 11 classique, ce nouveau modèle est également certifié IP68 pour résister à une immersion prolongée.
Nous aurons également l’occasion d’en parler plus bas, mais le dos du smartphone est aussi recouvert de céramique. Un matériau noble que l’on ne retrouvait jusqu’alors que sur certains modèles de Huawei Mate 40 Pro.
Dans sa boîte, le Xiaomi Mi 11 Ultra s’accompagne d’un adaptateur secteur 67W, d’un câble USB-A vers USB-C, d’un adaptateur USB-C vers jack 3.5 mm et d’une coque de protection en silicone transparent.
Design : cachez ces appareils photo que je ne saurais voir
En termes de gabarit, les Mi 11 et Mi 11 Ultra sont très semblables. À la différence du Samsung Galaxy S21 Ultra, la face avant du smartphone est parfaitement identique au modèle sorti en début d’année. On retrouve donc avec plaisir ce grand écran 6,81 pouces, lequel repousse de façon impressionnante les bordures pour maximiser la surface d’affichage. Le poinçon intégré dans l’angle supérieur gauche est ridiculement petit — une prouesse.
Sous cet écran se loge un capteur d’empreintes digitales de très bonne facture ; aussi réactif que fiable. Tout comme le Mi 11, deux grilles de haut-parleurs (calibrées par Harman Kardon) sont disposées de part et d’autre (en haut et en bas) du smartphone. On apprécie toujours autant la petite coquetterie de Xiaomi de dessiner comme une onde sinusoïdale sur sa grille de haut-parleurs inférieure.
Rien à redire non plus sur le placement des boutons d’allumage et de réglage du volume. Ils sont toujours disposés sur la droite du châssis, et facilement atteignables du pouce pour les droitiers ou de l’index pour les gauchers.
Non, l’essentiel des différences entre les deux modèles se trouve à l’arrière du téléphone. Elle tient d’ailleurs en un chiffre : 3 millimètres. C’est l’épaisseur du bloc d’appareils photo du Mi 11 Ultra.
Je dois être parfaitement honnête avec vous chers lecteurs : je trouve ce bloc hideux. Il occupe toute la largeur du smartphone (logique, vu la taille des capteurs photo) et intègre même… un second écran. Oui, vous avez bien lu. On trouve à l’arrière du Mi 11 Ultra une minuscule dalle AMOLED qui peut, au choix, afficher des notifications, l’heure, le niveau de la batterie, mais aussi un message personnalisé ou encore vous servir de miroir si vous souhaitez vous prendre en selfie avec les appareils photo arrière.
En résulte un smartphone très, très lourd. Habillé de céramique, doté d’une batterie XXL et d’un bloc d’appareils photo disproportionné, le Mi 11 Ultra tape dans les 234 grammes. C’est plus que l’iPhone 12 Pro Max, et presque autant que le Asus ROG Phone 5 ! Poignets fragiles s’abstenir donc. Tout comme les personnes qui aiment pouvoir manipuler leur téléphone à une main.
Écran : la perfection se mérite
On ne se risquera pas à contredire les experts de DisplayMate concernant l’écran du Mi 11 Ultra. Mais il faut avertir nos lecteurs que, d’usine, le smartphone ne nous a pas donné entière satisfaction. Il nous a fallu, comme souvent, faire preuve de patience pour obtenir les meilleurs résultats possibles.
Rappelons-le, nous avons affaire à une dalle AMOLED 10-bit affichant une définition de 3200 x 1440 sur une fréquence de 120 Hz. Notre sonde X-Rite et le logiciel de calibration CalMAN Ultimate nous informe que sa luminosité est excellente. Sur notre unité de test, elle a été calculée à 905 cd/m2. C’est parfait pour garantir que l’écran restera lisible qu’importe les conditions lumineuses.
Par défaut, le « schéma de couleurs » comme l’appelle MIUI est paramétré sur « Automatique ». Ce n’est pas le meilleur choix pour plusieurs raisons. La température de couleurs est bien trop froide (7148K) et la couverture du spectre DCI-P3 n’atteint que 93,5%. Le delta E, qui mesure l’écart entre la couleur affichée et sa référence Pantone atteint lui aussi 4,14 (on attend idéalement un chiffre inférieur à 3, voire 2).
D’après nos essais, il vaut mieux se tourner vers le mode « Avancé > Amélioré » et réduire la teneur en bleu et en rouge dans la balance RGB. Ce faisant, voici les résultats que nous avons pu obtenir. Température de 6555K, spectre sRGB couvert à 99,8%, DCI-P3 à 98,6% et delta E à 5,67.
Alors oui, dit comme ça, on pourrait être tentés de croire que le Mi 11 Lite 5G dispose d’un écran mieux calibré. Mais il y a évidemment d’autres éléments à prendre en compte. Le Mi 11 Ultra est beaucoup plus régulier dans sa perfection. De plus, son gamma ne fait pas le yoyo, contrairement au smartphone milieu de gamme. Bref, n’en doutez pas : le Mi 11 Ultra est un vrai bijou du côté de l’écran. Dommage que les utilisateurs ne profitent pas du meilleur mode d’affichage par défaut.
Si l’on parvient à mettre son poids de côté, le Mi 11 Ultra est un smartphone très agréable à utiliser. Sa haute résolution et sa fréquence de rafraîchissement en font un appareil au confort extraordinaire pour profiter de tous ses contenus audiovisuels dans de bonnes conditions. On regrette simplement que Xiaomi n’ait pas pu investir dans une technologie de VRR (variable refresh rate) qui lui aurait permis d’économiser de la batterie au quotidien. Ici, la fréquence oscille automatiquement entre 60, 90 et 120 Hz selon les cas d’usage. Ça reste trop, comparativement au Galaxy S21 Ultra qui peut descendre jusqu’à 10 Hz, et se montre donc beaucoup plus endurant (nous y reviendrons).
Audio : l’un des meilleurs
Le Xiaomi Mi 11 Ultra se tire la bourre avec un certain ROG Phone 5 au rang des meilleurs audiophones du marché. Avec ses deux haut-parleurs grand format calibrés par Harman Kardon, le téléphone ultra premium de Xiaomi offre un son d’excellente qualité. Comparable, en réalité, à ce que propose le Mi 11.
Aussi, nous avons peu de choses à ajouter à son propos que nous n’avons pas déjà dites dans le test du Mi 11. Que ce soit pour la musique ou les voix (vidéos ou podcasts), le Mi 11 Ultra délivre un son puissant, très équilibré qui, pour une fois, n’oublie pas les basses. Dans des pièces confinées, le smartphone se montre étonnant, et peut sans problème faire office de pis-aller si vous n’avez pas d’enceinte portable à proximité.
Xiaomi ne nous a pas fourni d’écouteurs avec notre modèle de test. Mais vous en trouverez bien entendu dans la boîte du smartphone quand il sera commercialisé. Du reste, le Mi 11 Ultra est compatible Bluetooth 5.2, et dispose évidemment de tous les codecs nécessaires pour profiter de sa musique en haute définition, même en sans-fil (AAC, SBC, aptX HD, et LDAC notamment).
Performances : un monstre de puissance
Doté du Snapdragon 888 et de 12 Go de RAM LPDDR5, le Mi 11 Ultra est évidemment un foudre de guerre. Après tout, c’est exactement ce que l’on demande en investissant plus de mille euros dans un smartphone, non ?
D’après AnTuTu, le Mi 11 Ultra serait donc le smartphone le plus puissant du marché actuel. Lors de notre passage, il s’en est sorti avec plus de 780 000 points. Un score jamais atteint auparavant par aucun autre smartphone testé par Clubic. En resserrant notre focale sur le processeur du Snapdragon 888 via Geekbench, on obtient toutefois des résultats très proches de ceux du Mi 11 (et de n’importe quel autre smartphone équipé de la même puce).
Le Mi 11 Ultra se hisse également dans le haut du panier côté GPU, avec plus de 5500 points sur 3D Mark. Côté multitasking sur PC Mark, c’est aussi de haute volée avec presque 13 000 points. Enfin, la puce de stockage en UFS 3.1 offre de très bons débits aussi bien en lecture qu’en écriture.
Bon avec tout cela, inutile de vous faire un dessin : on peut tout faire. Lancez une multitude d’applications, passez de l’une à l’autre d’un geste sans aucun ralentissement. Profitez de vos jeux dans leur qualité graphique la plus élevée… même le très exigeant Genshin Impact tient de façon presque stable ses 60 images par seconde en qualité élevée.
Mais ces bonnes nouvelles sont compensées par un petit impair : le Mi 11 Ultra chauffe. Il chauffe énormément. 20 minutes sur ledit Genshin Impact suffisent pour faire s’affoler le mercure à un niveau qui nous inquiète presque. Nous avons relevé plus de 48°C sur la batterie, ce qui nous a encouragé à quitter l’application en attendant que cela refroidisse…
Interface : un deuxième écran très gadget
Vous la connaissez par cœur, la surcouche MIUI 12. Basée sur Android 11 et sur la mise à jour de sécurité d’avril 2021, elle offre absolument toutes les fonctionnalités dont on pourrait rêver sur un smartphone Android.
La navigation gestuelle est bien présente, le mode sombre intégral également, tout comme la myriade d’options de personnalisation qui permettent notamment de passer du panneau de raccourcis traditionnel à un autre beaucoup plus inspiré d’iOS. Rappelons que MIUI permet également de jongler entre un « tiroir d’applications » ou un écran d’accueil qui laisse une place à la moindre application installée sur le téléphone.
On trouve aussi une tonne de fonctionnalités dédiées à l’image et à la vidéo, comme l’amélioration des couleurs par IA, le MEMC ou la « Super résolution » qui permet d’upscaler la résolution de certaines vidéos grâce à l’intelligence artificielle.
Comme sur le Mi 11 : le capteur d’empreintes digitales permet également de calculer son rythme cardiaque en laissant son pouce appuyé dessus. Une petite fonctionnalité déjà aperçue ailleurs, chez Samsung notamment, mais qui était un peu tombée en désuétude depuis quelques années.
Parlons aussi de ce second écran, intégré au bloc d’appareils photo. Point positif : il est totalement personnalisable. On en parlait plus haut, on peut s’en servir pour prendre connaissance de ses notifications, pour changer de musique à la volée, ou plus simplement pour afficher un message personnalisé ou même une photo de son choix.
Un menu complet des paramètres est dédié à la personnalisation de ce gadget. On y choisit la taille des éléments, la couleur du texte et même l’espace entre les lettres. On en parlait : cet écran peut aussi servir de « miroir » pour obtenir un retour en direct si vous souhaitez vous prendre en photo avec les appareils photo arrière. Le hic, c’est que cette fonction n’est pas disponible en mode « portrait ». Étrange.
Enfin, si nous n’avons rencontré aucune publicité comme c’est parfois de rigueur sur MIUI 12, il nous faut vous avertir sur la présence de nombreux bloatwares dans l’interface. Comme sur d’autres modèles Xiaomi, vous trouverez plus d’une dizaine d’applications préinstallées (Facebook, Amazon, eBay, TikTok,…) que, par chance, vous pouvez désinstaller sans aucune barrière. Encore heureux.
Autonomie : ça coince
C’est LE point faible du Mi 11 Ultra. Malgré sa gigantesque batterie de 5 000 mAh, le smartphone de luxe de Xiaomi a beaucoup de mal à tenir la distance.
Dans un premier temps, nous avons opté pour le couple WQHD+ et 120 Hz. Un véritable plaisir pour les yeux, mais qui fait malheureusement peser un poids bien trop lourd sur la batterie du Mi 11 Ultra. Dans ces conditions, et en alternant entre du jeu, de la navigation et de la vidéo, le smartphone nous a lâché au terme de 22h de veille pour à peine plus de 5h d’écran. C’est vraiment très, très juste pour un smartphone haut de gamme. À titre de comparaison, le Galaxy S21 Ultra (écran WQHD+ 120 Hz et batterie de 5 000 mAh) nous offrait 24h de veille et 8h de temps d’écran.
En passant sur une fréquence fixe de 60 Hz (la résolution étant dynamique, elle a moins d’impact sur l’autonomie), nous avons obtenu 30h de veille pour 5h20 de temps d’écran. C’est donc bien la fréquence de rafraîchissement qui accable la batterie du Mi 11 Ultra. Gageons que Xiaomi pourra opter pour une dalle de type LTPO pour un hypothétique Mi 12 Ultra.
Ceci étant dit, le Mi 11 Ultra a pour lui sa vitesse de recharge à 67W. Avec l’adaptateur secteur fourni, on peut espérer passer de 0 à 100% d’autonomie en moins de 50 minutes. Après 30 minutes, la batterie affichait déjà 80% ! À ce petit jeu, le Galaxy S21 Ultra est donc battu à plates coutures.
Photo : le meilleur, tout simplement
Prenons un petit instant pour détailler la proposition photo du Mi 11 Ultra. Techniquement, il s’agit — on l’a dit — de la fiche technique la plus reluisante jamais offerte à un smartphone. Ce modèle brille notamment par son capteur photo principal : un Samsung ISOCELL GN2 de 50 mégapixels, lequel tire son épingle du jeu grâce à sa taille de 1/1.12".
Rendez-vous compte : c’est presque aussi grand qu’un capteur d’appareil photo compact ! Pour couronner le tout, ce capteur offre des pixels de base de 1,4 micron. À titre de comparaison, la majorité de la concurrence table sur des pixels de 0,8 µm. Dans tous les cas, la magie du pixel-binning permet d’augmenter drastiquement la taille de ces pixels. Mais dans le cas du Mi 11 Ultra, on atteint une nouvelle fois un record absolu. Après fusion de quatre pixels en un, on obtient des photosites de 2,8 µm. Du jamais vu sur un smartphone.
Mais le grand-angle n’est pas la seule star à l’affiche. On trouve également un ultra grand-angle de 48 mégapixels (1/2,0"; ƒ/2,2 ; 0,8 µm) et un téléobjectif périscopique de 48 mégapixels également (1/2,0" ; ƒ/4,1 ; 0,8 µm) offrant un zoom optique 5x.
Et qu’on se le dise : tout ce charabia technique n’est pas là que pour faire joli. Dans les faits, on obtient effectivement des photos d’un niveau de détail jamais atteint sur un smartphone. Une impression confirmée par les tests poussés des experts de DxO Mark, qui érigent le Mi 11 Ultra au sommet du classement des meilleurs photophones du marché. Il détrône donc l’incroyable Mate 40 Pro de Huawei.
Grand-angle : un niveau de détail jamais vu sur smartphone
Vous l’aurez compris : si le grand-angle affiche 50 mégapixels, les clichés obtenus ne comptent finalement que 12,5 mégapixels. Le principe du pixel-binning consistant en effet à fusionner 4 pixels contigus pour en augmenter sensiblement la taille (ici on passe de 1,4 µm à 2,8 µm).
Ce que ça change ? Dans les grandes lignes une bien meilleure exposition, et surtout un meilleur niveau de détail sur toute l’image. Autant l’écrire : le grand-angle du Mi 11 Ultra offre un piqué en tout point exceptionnel. Les photos sont d’une netteté impeccable, et le traitement les met parfaitement en valeur. Loin de l’excès de saturation habituel d’un Samsung ou d’un OnePlus.
Le contraste nous semble à peine renforcé pour donner ce petit côté dramatique aux clichés. La patte Xiaomi, pourrait-on dire. Toujours est-il que la formule fonctionne. On se plait à photographier son quotidien pour le découvrir sous un nouvel éclairage grâce à la formidable aisance de ce photophone comme aucun autre.
Vous vous en doutez, il est évidemment possible d’activer le mode « 50 mégapixels » qui renonce au pixel-binning pour utiliser la pleine résolution du capteur. Un choix comme souvent peu recommandable, en cela que l’on perd énormément en détail et en justesse d’exposition. L’illustration, s’il en fallait encore une, que le nombre de mégapixels d’un capteur est avant tout un argument marketing.
Côté HDR, le Mi 11 Ultra n’a évidemment pas à rougir. Même à contrejour il parvient à ajuster à merveille son histogramme pour mettre en valeur les hautes lumières comme les ombres. Dans ce type de scénario, le piqué n’est plus aussi impeccable évidemment, mais la qualité du cliché reste tout bonnement impressionnante pour un appareil qui se range dans une poche.
Ultra grand-angle : des superbes photos de paysages
Sur le Mi 11, on regrettait notamment la faible qualité des photos de l’ultra grand-angle. Problème corrigé de la plus belle des manières sur le Mi 11 Ultra. Grâce à son capteur de belle taille et très bien défini, l’ultrawide profite presque du même soin que le grand-angle.
Doté d’un piqué rare sur une focale aussi courte (12 mm), l’ultra grand-angle est un formidable allié au quotidien pour immortaliser notamment les paysages. La distorsion inhérente à ce type d’objectif est parfaitement corrigée par les algorithmes, et le niveau de détails à l’image est aussi bon que l’on observe ses photos sur smartphone ou sur grand écran.
L’exposition est bonne, mais on remarque une très légère dérive colorimétrique dans les tons bleus. Ils sont plus saturés sur l’ultra grand-angle qu’au grand-angle. Rien de bien méchant, mais on aurait aimé obtenir une continuité colorimétrique parfaite entre les trois capteurs du Mi 11 Ultra. On pourrait aussi dire que les teintes sont légèrement plus froides sur cette optique.
Bien entendu, et au vu de la haute résolution de cet ultra grand-angle, il est également possible d’opter pour des clichés de 48 mégapixels en sacrifiant le pixel-binning. Une nouvelle fois c’est peu recommandable. On y perd beaucoup trop en niveau de détail pour que cela représente le moindre intérêt.
Zoom : une qualité optique exceptionnelle
Jamais auparavant un smartphone ne nous aura offert un téléobjectif aussi flatteur. Du moins pas dans ces proportions techniques. Il y a bien les Galaxy S21 qui se targuent d’un module 64 mégapixels, mais celui-ci ne propose qu’un grossissement 3x hybride. On parle ici d’un capteur 48 mégapixels autorisant un zoom optique 5x.
Doté, lui aussi, d’une très belle taille (1/2,0"), il ne pèche finalement que par sa faible ouverture de ƒ/4,1. On le remarque assez vite : ce troisième et dernier capteur a parfois du mal à exposer convenablement. On soupçonne à ce titre un excès de pudeur de la part de l’algorithme de traitement, qui n’ose pas pousser les ISO dans ses retranchements pour prévenir l’apparition de bruit.
On reste malgré tout béats devant le foisonnement des détails de cette troisième optique. La finesse des textures et le micro-contraste sont merveilleusement préservés au zoom 5x. Numériques, les grossissements supérieurs (jusqu’à 120x) offrent des résultats plus variables. Au 10x, le vernis ne s’écaille pas le moins du monde. Surtout sur l’écran du smartphone ! La richesse des clichés impressionne, qu’importe le cas de figure.
Il faut grimper jusqu’au zoom 50x, voire 120x pour s’apercevoir que la technologie ne permet pas encore tout. Et encore.
Portrait : quelques progrès à faire
Le Mi 11 Ultra ne remporte pas la palme du portraitiste. Il passe près du sésame, mais il nous apparaît encore trop capricieux pour mériter ces louanges.
Sur un sujet humain, le capteur ToF et le viseur laser font un formidable travail de détourage et de gestion de la profondeur de champ. On trouvera davantage à redire en ce qui concerne les animaux ou les natures mortes. La compréhension de la scène par le capteur est assez aléatoire et peut résulter dans des flous mal placés ou même une mise au point mal calibrée.
Plus classique, le capteur photo avant répond parfaitement à nos attentes, tout en versant naturellement dans cet excès de lissage par défaut. Un vieux démon de Xiaomi.
Enfin, si un mode « macro » est bien de la partie, il ne fait que mobiliser l’ultra grand-angle sans y apporter quelconque changement. On ne s’y attardera pas.
Nuit : un vrai nyctalope
C’est notamment à la nuit tombée que l’attirail photo du Mi 11 Ultra peut briller et tirer son épingle du jeu. Grâce à des capteurs de grande taille et des photosites aussi gros, on est en droit d’espérer des images parfaitement exposées même dans des conditions lumineuses difficiles. Dont acte.
Même sans activer le mode nuit (qui permet de rallonger le temps de pose), on obtient des clichés lumineux et détaillés. Bien entendu, l’exposition et la balance des blancs sont considérablement améliorées si l’on peut se plier à l’exercice du mode nuit. Sans grande surprise, c’est le capteur principal (grand-angle) qui s’en tire le mieux du fait de ses caractéristiques dernier cri.
Précisons que nous avons rencontré un problème récurrent en utilisant le téléobjectif en mode nuit. Ce faisant, impossible d’effectuer une mise au point correcte sur un sujet situé à moins d’un mètre du capteur. Ici sur ce pot-pourri, on constate qu’en mode automatique l’objectif est parfaitement au point, mais pas en mode nuit. Étrange.
En extérieur, le constat est le même. Nous avons indéniablement affaire au smartphone le plus à l’aise en photo nocturne qu’on ait jamais eu entre les mains. Si les ultra grand-angle et téléobjectif n’ont pas encore tout à fait ce qu’il leur faut pour obtenir une exposition parfaite, le grand-angle compense avantageusement ces petits impairs avec des images hallucinantes de justesse.
Modérons toutefois ce constat en ajoutant que ces photos paraissent aussi un peu artificielles du fait de l’important travail délégué aux algorithmes pour l’exposition et la réduction de bruit. La prouesse technique n’en est pas moins importante. Rappelons qu’il s’agit là d’une photo prise à main levée depuis un smartphone.
Vidéo : un très bon caméscope de poche
Comme son prédécesseur, le Mi 11 Ultra peut filmer en 8K à 24 images par seconde. Une très haute définition qui offre, certes, une image riche en détail, mais dont l’usage n’est pas encore des plus pertinents quand on constate le poids des fichiers (un film de 20 secondes pèse 340 Mo).
En revanche, impossible de nier les capacités vidéo du smartphone ultra premium de Xiaomi. En 4K à 60 i/s, ou en dessous, on conserve une formidable image et surtout un bitrate suffisamment généreux pour rivaliser avec le ténor du genre : l’iPhone 12 Pro.
Notez que toutes les focales peuvent filmer en 8K24, 4K60 ou 1080p60. L’embarras du choix, qui se complète avec la possibilité d’utiliser plusieurs objectifs simultanément pour varier les points de vue sur votre sujet, ou plus simplement pour vlogger.
Enfin, et de façon générale sur les trois objectifs, la stabilisation est excellente. Quand bien même seul le téléobjectif est stabilisé mécaniquement. Le logiciel fait un travail de fond admirable pour s’assurer que le cadre reste le plus fixe possible même en mouvement.
Xiaomi Mi 11 Ultra : l’avis de Clubic
Nous étions déçus, l’an dernier, de voir que le Mi 10 Ultra ne quitterait finalement pas les frontières de la Chine. Mais Xiaomi s’est rattrapé de la plus belle des manières en nous offrant le Mi 11 Ultra cette année.
Meilleur écran, meilleur son, meilleurs appareils photo… le dernier-né de Xiaomi a tout pour lui. Enfin presque, car il nous faut bien être honnêtes et pointer — aussi — ses défauts. Qu’on se le dise : le Mi 11 Ultra ne conviendra pas aux personnes qui recherchent d’abord un smartphone compact, ou qui veulent pouvoir éviter la route d’un chargeur pendant plus d’une journée complète.
En effet l’autonomie est l’énorme ombre au tableau du Mi 11 Ultra. Ça et sa grande propension à la chauffe quand il est sous pression. On pourrait également rajouter à ces points noirs son design qui, clairement, ne plaira pas à tout le monde. Mais il s’agit là d’un critère plus subjectif qui n’entre pas forcément en ligne de compte pour tous et toutes.
Nous étions déçus, l’an dernier, de voir que le Mi 10 Ultra ne quitterait finalement pas les frontières de la Chine. Mais Xiaomi s’est rattrapé de la plus belle des manières en nous offrant le Mi 11 Ultra cette année.
Meilleur écran, meilleur son, meilleurs appareils photo… le dernier-né de Xiaomi a tout pour lui. Enfin presque, car il nous faut bien être honnêtes et pointer — aussi — ses défauts. Qu’on se le dise : le Mi 11 Ultra ne conviendra pas aux personnes qui recherchent d’abord un smartphone compact, ou qui veulent pouvoir éviter la route d’un chargeur pendant plus d’une journée complète.
En effet l’autonomie est l’énorme ombre au tableau du Mi 11 Ultra. Ça et sa grande propension à la chauffe quand il est sous pression. On pourrait également rajouter à ces points noirs son design qui, clairement, ne plaira pas à tout le monde. Mais il s’agit là d’un critère plus subjectif qui n’entre pas forcément en ligne de compte pour tous et toutes.
- Le meilleur photophone du marché
- Très à l’aise en vidéo
- Un écran fascinant…
- Rapide comme l’éclair
- Un son stéréo convaincant
- Enfin certifié IP68
- Autonomie très juste
- Chauffe beaucoup en jeu
- … mais mal calibré d’usine
- Très lourd, très épais
- Deuxième écran anecdotique
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.