Si la société Research In Motion vient de dévoiler ce qu'elle qualifie comme « le meilleur Blackberry » jamais conçu, elle souffre également d'une pression en provenance de certains gouvernements. Ainsi nous rapportions cette semaine que l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis ou l'Inde, jugeaient l'architecture de transfert des données illégale dans leurs pays. Les autorités demandent alors d'avoir accès aux informations en transit hébergées à l'étranger. Il en résulterait un véritable problème de sécurité nationale.
Pour Michael Lazardis, PDG de RIM, l'affaire semble aller bien au-delà et ne concernerait par seulement que ses BlackBerry. Dans un entretien recueilli par le Wall Street Journal il explique : « Cela concerne Internet. Tout ce qui est sur Internet est chiffré. Cela ne concerne pas seulement les BlackBerry. S'ils ne sont pas capables de gérer Internet ils n'ont qu'à le couper ». D'emblée, ces propos font penser aux demandes formulées par le Koweit. Le pays a ordonné à RIM de mettre en place un filtre interdisant l'accès au contenu pornographique avant la fin de l'année sous peine d'interdire la vente des smartphones au sein de ses frontières.
RIM a publié un communiqué dans lequel elle est revenue sur la sécurité de son réseau en expliquant qu'aucun gouvernement n'a jamais eu accès aux données hébergées sur ses serveurs (au Canada pour les Etats-Unis et en Angleterre pour l'Europe). Mohammed Al Ghanem, responsable du ministère des télécommunications aux Emirats Arabes Unis, s'était montré enclin à discuter avec des représentants de la société afin de trouver « une solution acceptable respectant les lois locales ». M. Lazardis estime pour sa part que la situation devrait bientôt être réglée, à condition que « les discussions soient rationnelles. ». Il précise cependant que si les autorités des pays concernés obtiennent un mandat auprès d'une cour de justice il n'aurait d'autres choix que de donner accès au flux chiffré d'une personne en particulier. Il affirme : « Ce serait comme une mise sur écoute ».
Pour le PDG de RIM le problème réside véritablement dans la gestion du Réseau, il va même jusqu'à proposer d'aider ces nations à « comprendre les réalités de l'Internet » en ajoutant « beaucoup de ces gens n'ont pas de doctorats et n'ont pas de diplômes en informatique ».