BlackBerry Q5 : le successeur du Curve en test

Après avoir dévoilé ses Z10 et Q10, positionnés sur le haut de gamme et équipés de la dernière version de son système mobile, le constructeur BlackBerry a lancé en début d'été le Q5, ciblant pour sa part le milieu de gamme. Si le Q10 succédait au Bold, le Q5 entame donc une nouvelle génération pour la famille Curve en couplant également un écran tactile à un clavier physique.

Design et composants[/anchor]

Dans la veine des autres smartphones du constructeur BlackBerry, le Q5 présente une bonne qualité de finition. Notons cependant que le châssis du téléphone a été moulé dans un plastique bien moins noble et moins agréable au toucher que celui du Q10.

Ce plastique, qui semble au passage collecter facilement les poussières, remplace en outre le métal pour les boutons de volume et du contrôle vocal sur la tranche droite de l'appareil. Si traditionnellement, il est nécessaire de retirer le capot arrière afin d'enficher les cartes SIM et MicroSD, celles-ci bénéficient d'un emplacement dédié sur la partie latérale gauche, aux côtés du port micro USB. Notons d'ailleurs qu'il n'est plus possible de retirer la façade arrière pour accéder à la batterie. Enfin, contrairement au Q10, le téléphone ne dispose pas de sortie micro HDMI.

Avec ses 120g le Q5 est plus léger que le Q10 (139g), mais reste globalement un peu plus volumineux que son grand frère puisqu'il affiche des dimensions de 120 x 66 x 10,8 mm (contre 119,6 x 66,8 x 10,35 mm). Nous retrouvons un écran de 3,1 pouces pour une définition de 720x720 mais le constructeur a fait fi du Super AMOLED pour une simple dalle TFT. L'appareil est propulsé par une puce Snapdragon S4 double cœur cadencée à 1,2 GHz et épaulée par 2 Go de mémoire vive (contre 1,5 GHz pour le Q10).

En terme de stockage, le smartphone dispose de 8 Go de mémoire interne extensibles via un lecteur de cartes microSD.

Clavier et Recherche[/anchor]

Le clavier physique du BlackBerry Q5 présente 35 touches spécialement biseautées censées offrir un meilleur confort de frappe des pouces gauche et droit. Notons cependant que sa conception n'est pas aussi soignée que sur le Q10. D'une part les touches sont plus petites, d'autre part, le clavier ne profite pas pleinement de toute la largeur du châssis. La frappe est toutefois agréable mais un peu plus dure que sur le Q10. Bon point : le clavier est rétro-éclairé.

Qu'il s'agisse du Q10 ou du Q5, la saisie d'un texte requiert de nouvelles habitudes, même pour les anciens détenteurs d'un Bold ou d'un Curve, puisque ces smartphones ne disposent ni d'une perle de navigation ni d'un trackpad. Il faudra donc corriger l'orthographe d'un mot ou sélectionner ce dernier directement sur l'écran tactile.

Nous ne reviendrons pas en détails sur les spécificités de BlackBerry 10 mais mais rappelons tout de même que la fonctionnalité Recherche, à mi-chemin entre le moteur de recherche universel et le lanceur d'applications, se couple particulièrement bien avec un clavier physique pour la saisie rapide d'une note ou d'une tâche par exemple.

Internet et Multimédia[/anchor]

Pour le système BlackBerry 10, les ingénieurs ont revu de fond en comble l'architecture du navigateur Internet. Basé sur WebKit ce dernier prend désormais en charge plusieurs éléments du HTML5. Le Q5 affiche ainsi le même score que le Q10 avec 485/500 sur HTML5Test.com. Il s'agit à ce jour du meilleur degré de compatibilité devant Opera Mobile 15 (428), Firefox Mobile 22 (422) et Chrome 25 (417).



Côté ergonomie, rien à dire : le chargement des pages ou les manipulations effectuées à l'écran sont particulièrement fluides. Quelques fonctionnalités sont également les bienvenues, tel que Lecteur, optimisant l'affichage d'un texte à l'écran ou la possibilité de lire les sites en Flash (désactivé par défaut). Seul bémol : la taille de l'écran !

En effet, avec sa dalle de 3,1 pouces, le BlackBerry Q5 n'est clairement pas pensé pour les usages multimédia réguliers. Quoi qu'il en soit, l'appareil dispose tout de même d'applications dédiées. Le lecteur vidéo est ainsi capable de lire des films au format MP4 et AVI. Nous retrouvons en outre la fonction DLNA qui permettra de lire sa musique, ses photos ou ses vidéos sur un appareil compatible. A fort volume la musique n'est pas saturée. Le haut parleur est plutôt de bonne facture mais il provoque tout de même des vibrations assez désagréables dans la main.

Captures photo et vidéo[/anchor]

Le BlackBerry Q5 embarque un capteur de 5 mégapixels, disposant d'une ouverture classique (f/2.4) et doté d'une mise au point automatique. A l'instar du Q10, les options sont relativement maigres puisqu'il n'est pas possible de choisir la montée en sensibilité, le degré d'exposition ou la balance des blancs.



Sous éclairage artificiel, notre scène de tests affiche des couleurs très saturées et en mode automatique la balance des blancs tire clairement vers le jaune, un phénomène que nous avions précédemment rencontré avec le Q10. Il sera possible de corriger très légèrement ce problème en choisissant les modes Tableau blanc ou Plage ou neige.



A défaut de pouvoir configurer la sensibilité, le logiciel de l'appareil photo embarque un mode nuit. Dans un environnement ombragé, l'image prise automatiquement à 1300 ISO est certes claire, mais également très bruitée.

En extérieur, l'appareil photo affiche les mêmes défauts que sous lumière artificielle avec cette teinte jaunâtre - limite sépia.



Côté vidéo, le Q5 est capable d'enregistrer des clips en 720p et 1080p. Le résultat est correct et la vidéo est fluide. De son côté, la mise au point automatique est plutôt efficace.

Téléphonie et applications par défaut[/anchor]

La partie téléphonie du Q5 est relativement classique. Le son est clair, l'accroche au réseau ne présente aucun problème et les options sont nombreuses. L'utilisateur sera en mesure d'ajuster le niveau basses/aigües, de configurer une messagerie vocale ou d'appairer un périphérique Bluetooth. Les adeptes de la marque retrouveront quelques options associées à l'étui du téléphone.



D'emblée le Q5 est livré avec une panoplie d'applications tierces. Sont ainsi pré-installés : Facebook, Twitter, LinkedIn, Foursquare ou encore YouTube et Box. Il sera cependant possible de les désinstaller via un appui prolongé. Dropbox et Evernote sont également de la partie et pourront respectivement s'intégrer au sein du gestionnaire de fichiers et des notes. Ces applications s'ajoutent aux nombreuses autres développées en interne.

Notons toutefois que le répertoire du BlackBerry World n'est pas aussi fourni que l'App Store d'iOS et Google Play. Parmi les applications populaires du moment manquant à l'appel, notons par exemple : Instagram, Vine ou Candy Crush. Spotify ou Flipboard sont également absents. Des alternatives sont toutefois généralement proposées.

Benchmarks et autonomie[/anchor]

SunSpider 0.9.1

Si le Q5 dispose d'un navigateur résolument moderne au regard de sa compatibilité avec les technologies du HTML5, qu'en est-il de ses performances ? Pour s'en faire une idée, nous utilisons le benchmark de SunSpider mesurant la réactivité du moteur d'exécution JavaScript. Le score le plus faible est donc le meilleur. Le Q5 est effectivement un cran en dessous du Q10 et du Z10 mais ses performances JavaScript sont tout de même deux fois plus rapides que celles du BlackBerry Bold 9900 disposant du système BlackBerry OS 7.x.

Geekbench 2

Le Q5 embarque le même SoC double cœur que le Q10, dont la fréquence est légèrement inférieure. Pour mesurer ses performances nous faisons usage de l'outil Geekbench 2. Ce dernier effectue une batterie de tests en passant au crible le CPU (calculs entiers et virgule flottante) ou la mémoire (lecture, écriture, copie...). Une fois de plus, le Q5 est moins véloce que les deux autres terminaux de la même génération. Reste que cette perte de performance ne se ressent pas à l'usage puisque le système BlackBerry est particulièrement bien optimisé.

Autonomie vidéo

Le Blackberry Q5 dispose d'une batterie non amovible de 2180mAH. Comme sur les autres smartphones testés par nos soins, la mesure de l'autonomie vidéo du Q5 est réalisée avec la lecture en boucle d'un film. Au total le terminal offre 10h25 de lecture, un résultat plutôt bon que l'on pourrait expliquer par la petite taille de l'écran bien moins gourmand. A titre indicatif, le Q10 avait tenu 13h20.

Conclusion[/anchor]

En concevant le logiciel BlackBerry 10, le constructeur canadien souhaitait revenir dans la course aux côtés d'iOS et Android. Sans doute trop chers, les Z10 et Q10 n'ont cependant pas changé la donne et Microsoft revendique aujourd'hui la troisième place avec Windows Phone. De son côté BlackBerry essuie les plâtres et réfléchit à de nouvelles stratégies internes.

Avec son Q5, BlackBerry souhaite désormais démocratiser un peu plus l'adoption de son dernier système d'exploitation en ciblant cette fois le milieu de gamme. Le terminal n'a cependant pas à rougir face au Q10 et saura convaincre les adeptes de la marque souhaitant migrer vers cette nouvelle génération de smartphones. En effet, à l'heure où nous écrivons ces lignes, le Q5 est disponible à partir de 359 euros alors que le BlackBerry Bold 9900, autrefois positionné sur le haut de gamme et disposant de performances moindres, est listé à 349 euros.

Un clavier confortable, un système fluide et ergonomique, une finition soignée et une autonomie correcte, le Q5 ne manque certainement pas d'atouts. Dans la veine des smartphones du constructeur, le Q5 et son OS sont pensés pour être pratiques et fonctionnels. Les professionnels apprécieront notamment l'intégration poussée de services tiers, l'outil Recherche ou la prise en charge de Microsoft Exchange pour la synchronisation de leurs données.

Reste que malgré ses efforts, le Q5 ne collera pas à tous les usages puisque l'adoption d'un clavier physique se traduit inévitablement par un compromis sur la taille de l'écran et donc sur les usages multimédia et Internet. L'appareil photo a également été négligé ; en extérieur comme en intérieur les clichés sont très décevants. De son côté, la boutique BlackBerry World n'est toujours pas aussi fournie que celle des concurrents. Enfin, l'instabilité interne au sein de la société soulève quelques questions subsidiaires : le Q5 disposera-t-il des mises à jour nécessaires dans les années à venir ? Après tout, la société n'avait-elle pas promis le déploiement de BlackBerry 10 sur les PlayBook avant de se rétracter ?

Pour un budget de 350 euros, l'utilisateur adepte des applications et des usages multimédia se tournera vraisemblablement vers un smartphone Android tels que le Samsung Galaxy S3 ou le HTC One S. Reste qu'il faudra faire l'impasse sur un clavier physique. En outre, à l'usage, BlackBerry 10 s'avère plus ergonomique que l'OS de Google, notamment avec la technologie Flow, permettant de passer facilement d'une application à l'autre, ou en transformant automatiquement en widgets les applications tournant en tâche de fond.







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