En Californie, Apple s'est opposée cette semaine à un projet de loi visant notamment à laisser les utilisateurs réparer eux-mêmes leurs iPhone. Le principal argument de la firme ? Les consommateurs pourraient se blesser. Une posture déjà adoptée à plusieurs reprise par Apple ces dernières années... et qui a une nouvelle fois porté ces fruits.
C'est par l'intermédiaire d'un porte-parole, lobbyiste pour le compte de l'organisme CompTIA, qu'Apple a fait valoir son point de vue auprès des juristes californiens chargés de porter un projet de législation relatif au droit des consommateurs quant à la réparation d'appareils électroniques. Étaient tout particulièrement ciblés les iPhone, qu'Apple souhaite préserver de toute intervention externe à ses services.
Un iPhone sacrifié pour le bien d'Apple
Pour prouver le danger potentiel que représenterait le démontage et la réparation d'iPhone par des utilisateurs lambda, le porte-parole d'Apple s'est prêté à une démonstration, nous dit Motherboard (via 9to5Mac). Selon les sources du média américain, l'intéressé se serait présenté devant les législateurs avec un iPhone et aurait démontré la dangerosité de certaines réparations en présentant les composants les plus sensibles une fois l'appareil ouvert.Plusieurs scénarios « à risque » auraient par ailleurs été mis en évidence, comme la crevaison d'une batterie au lithium-ion... et ses conséquences potentielles pour les réparateurs les moins chevronnés.
Apple just killed #RightToRepair legislation in California by telling lawmakers that consumers will hurt themselves trying to fix their own iPhones.
— Kay-Kay Clapp (@kaykayclapp) April 30, 2019
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Une démonstration qui "sème le doute" : le projet de loi reporté
Cette démonstration semble avoir été probante aux yeux des législateurs, autant que la pression exercée par les lobbys concernés par ce projet de loi, reporté à l'année prochaine note Motherboard. Le média, qui a mis à jour son article pour refléter ce report, rapporte les propos de Susan Talamantes-Eggman, principale porteuse du projet, tenus dans un communiqué publié ce 30 avril.« Aujourd'hui, j'ai décidé de repousser la présentation du texte avec pour objectif de le représenter en janvier l'année prochaine. Ce n'était pas une décision facile à prendre, mais il est devenu évident que le projet n'aurait pas été correctement appuyé, et que les fabricants avaient semé suffisamment de doutes à l'aide de vagues thèses portant sur la sécurité et la vie privée ».
L'élue démocrate promet de retravailler le texte afin de le consolider d'ici janvier prochain et paraît résolue à le faire adopter pour de bon en Californie. Selon toute vraisemblance, ce n'est donc que partie remise pour Apple, qui avait déjà usé du même argument pour bloquer l'adoption d'un projet de loi similaire en 2017, cette fois dans le Nebraska.