Quelques semaines après la découverte d’un Sony Xperia 10 III pour le moins décevant, le constructeur japonais nous a fourni en test son nouveau fleuron : le Xperia 1 III. Un nouveau smartphone dans la plus droite lignée des modèles mark I et mark II, qui tente malgré tout de se moderniser − sans pour autant se remettre en question.
Souvenez-vous, l’été dernier. Avec le Sony Xperia 1 II, on nous promettait rien de moins que le meilleur de ce que sait faire le constructeur. Aussi bien du côté de l’image, de la photographie que du son. Problème : cela s’accompagnait d’une facture extrêmement salée (1199€), et plus grave de résultats globalement décevants.
Alors qu’est-ce qui a changé en un an ? Sony a-t-il pris acte des remarques pour repenser sa copie de fond en comble ? Réponse dans notre test complet du Xperia 1 III.
- Une prise en main idéale
- Partie audio complète et de qualité
- Polyvalent en photo
- Prise jack, port SD
- Écran peu lumineux (et mal calibré)
- L’autonomie en 120 Hz
- L’écran 4K sous-exploité
- L’appareil photo avant, trop peu défini
- Un périscope un peu anecdotique
- Une interface encore poussive
- Des bloatwares sur un téléphone à 1300€
- (Encore plus cher que l'an dernier)
Sony Xperia 1 III : la fiche technique
Vendu 100€ plus cher que son prédécesseur, le Xperia 1 III n’a pas froid aux yeux. Pourtant, au fond, bien peu de choses semblent avoir changé par rapport à la proposition de l’an passé.
Fiche technique Sony Xperia 1 III
Taille de l'écran | 6.5 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 4500 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 12 Mpx, 12 Mpx, 12 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 11 |
Surcouche Android | Android Stock |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.5 pouces |
Type d'écran | OLED |
Définition de l'écran | 1644 x 3840 pixels |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 643 DPI |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go |
Stockage extensible | Oui |
Processeur | Snapdragon 888 5G |
Finesse de gravure | 5nm |
Nombre de cœurs CPU | Octa-core |
Fréquence CPU | 2.84GHz |
GPU | Adreno 660 |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 4500 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Oui |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 30W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 4 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 12 Mpx, 12 Mpx, 12 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 8 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K@24/25/30/60/120fps HDR, 1080p@30/60/120/240fps |
Stabilisateur caméra | Optique |
Flash arrière | LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 1.8 µm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 1.12 µm |
Ouverture objectif photo arrières | f/1.7, f/2.3, f/2.2 |
Ouverture objectif photo frontaux | f/2.0 |
Zoom Optique | 3x/4.4x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | 6 |
Bluetooth | 5.2 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Non |
Type de connecteur | USB Type-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Oui |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 165mm |
Largeur | 71mm |
Epaisseur | 8.2mm |
Poids | 182g |
Certification IP | IP65/IP68 |
DAS tête | 0,94 W/kg |
DAS tronc | 1.28 W/kg |
DAS membres | 1.75 W/kg |
Bien entendu doté du dernier cri Snapdragon 888, le nouveau fleuron de Sony se distingue du précédent modèle par l’intégration d’une dalle 120 Hz. On retrouve aussi, en sus du trio de capteurs photo habituels, un téléobjectif périscopique de 12 mégapixels offrant un zoom optique 4,4x (équivalent 105 mm).
On passe également à 12 Go de RAM pour 256 à 512 Go de stockage interne (un port SD est disponible), et à une batterie de 4500 mAh, rechargeable à 30W.
Dans sa boîte, le Sony Xperia 1 III s’accompagne d’une chargeur 30W, justement, d’un câble USB-C et d’une paire d’écouteurs intra-auriculaires en jack 3,5 mm. Aucune coque n’est fournie, mais le smartphone est doté d’un verre Gorilla Glass Victus à l’avant et Gorilla Glass 6 à l’arrière. Il est certifié IP65/68.
Design : pas grand-chose de neuf
Sony s’en tient une nouvelle fois à un smartphone au ratio d’écran de 21:9. Il faut donc comprendre que le téléphone est très allongé, peu large, et qu’il tient donc parfaitement en main. La diagonale de 6,5 pouces de l’écran reste généreuse, et les personnes dotées de grandes paluches pourront d’ailleurs en profiter à une main.
Néanmoins on retrouve toujours ses belles bordures en haut et en bas de l’écran. Toujours aussi anachronique, Sony se refuse à poinçonner son écran pour y intégrer son appareil photo avant. Toujours est-il que cela lui permet d’intégrer deux haut-parleurs qui font face à l’utilisateur. Aucun risque de les masquer avec ses mains en tenant le smartphone à l’horizontale donc.
Petite nouveauté : les tranches de l’appareil sont désormais plates. Une touche de modernité qui n’enlève malheureusement rien à l’austérité globale d’un téléphone ici présenté dans sa finition noire mate (des modèles argentés et pourpres sont également disponibles).
Ajoutons au sujet de ses tranches qu’elles sont plutôt… occupées ! La droite, surtout, compte pas moins de quatre boutons. Dans l’ordre, on trouve la réglette de volume, le bouton de mise sous tension (qui fait office de capteur d’empreintes), un bouton dédié à Google Assistant (non configurable pour un autre usage) et le déclencheur pour l’appareil photo.
À l’arrière, nous restons aussi en terrain connu. La disposition des différents modules photo reste à la verticale dans l’angle supérieur gauche, et le logo Sony trône au centre. Au toucher, le dos du téléphone est doux grâce à son revêtement mat, et retient assez peu les traces de doigts. Dans l’ensemble, on apprécie d’ailleurs la prise en main du téléphone, dont le format et le poids réduit (186 grammes) dénotent dans la masse de smartphones haut de gamme du marché.
Écran : l’écran le moins lumineux du marché
Comme son prédécesseur, l’écran du Sony Xperia 1 III a un fonctionnement un brin étrange. Ne vous laissez pas berner par les nombreux stickers « 4K » qui ornent la boîte du smartphone. Comme sur le précédent modèle, il n’est en réalité pas possible de forcer l’affichage de la 4K (3840x1644 pixels). Seules certaines applications compatibles permettent de passer en 4K automatiquement, et le cas échéant la fréquence d’affichage est réduite à 60 Hz.
Ajoutons par ailleurs que l’écran ne bénéficie pas de l’adaptative sync permettant d’ajuster la fréquence d’affichage au type de contenu affiché. Si vous optez pour le mode 120 Hz, vous resterez en 120 Hz quoi qu’il arrive (sauf en 4K donc). De quoi creuser, déjà, un bel écart avec le Samsung Galaxy S21 Ultra ou encore le OnePlus 9 Pro, dont les dalles LTPO offrent une bien meilleure flexibilité en la matière.
Autre chose : Sony ne s’est pas amélioré en termes de luminosité par rapport à l’an dernier. D’après notre sonde X-Rite et le logiciel de calibration professionnel Calman Ultimate, l’écran ne dépasse jamais les 553 cd/m². C’est très, très peu. Surtout pour un téléphone vendu 1299€. À titre de comparaison, un Xiaomi Mi 11 Lite (399€) est capable d’atteindre 865 cd/m² et donc d’être parfaitement lisible en extérieur.
Côté calibration et reproduction des couleurs, le Xperia 1 III souffle le chaud et le froid. Le mode standard, que la plupart des utilisateurs conserveront (faute de pouvoir calibrer eux-mêmes leur écran), on obtient des mesures pour le moins inquiétantes de la part d’une entreprise pourtant spécialisée dans l’image. Avec une température de 7650K, on est très loin d’un blanc parfait (6500K). On tire même généreusement sur le bleu. Heureusement, la gestion du spectre sRGB arrive à 122% (mais seulement 90% du P3), et le delta E 2000 se cale à 3,64. Correct, pour un téléphone haut de gamme.
Le mode « créateur », qui débloque l’accès à des réglages beaucoup plus poussés, offre de bien meilleurs résultats. Mais pas le choix : pour obtenir la meilleure image, il va falloir se doter d’une sonde et étudier de près les courbes pour les ajuster. Après une vingtaine de minutes, nous sommes parvenus à un bon compromis qui nous affichait une température de 6540K et un delta E de 1 ! Impressionnant… mais irréalisable pour la plupart des futurs acheteurs du téléphone.
Enfin un dernier problème peut se poser pour les joueurs invétérés. Si le format 21:9 peut trouver son intérêt sur quelques films, il est assez inadapté pour profiter convenablement de ses jeux préférés. À moins, bien sûr, d’utiliser une manette afin de dégager l’écran de nos doigts.
Audio : toujours un très bon baladeur
Si, nous l’avons vu, l’écran est encore perfectible, on se satisfait que Sony n’ait rien revu du côté de l’audio, ou si peu.
Les deux grands haut-parleurs intégrés au Xperia 1 III produisent un son plutôt équilibré, très neutre, qui offre une pleine satisfaction lorsqu’on écoute un podcast ou une vidéo de façon distraite. Mais pour une écoute active, on recommande évidemment de passer par une paire d’écouteurs ou un casque de bonne qualité.
Le Xperia 1 III est sans doute l’un des seuls smartphones haut de gamme à embarquer une prise jack. Grâce à elle, l’appareil se change en véritable baladeur numérique connecté ; capable de prendre en charge des fichiers 24-bit/192 kHz. On peut également profiter de l’algorithme DSEE Ultimate qui upscale le bitrate des fichiers audio. Attention toutefois : cette technologie ne vaut que pour les fichiers stockés sur le téléphone. Les plates-formes de streaming ne sont pas prises en compte par cette fonctionnalité.
Puisqu’on en parle, l’achat d’un Xperia 1 III s’accompagne de trois mois d’essai à Tidal. Un service qui offre justement de l’audio haute définition, mais aussi quelques milliers de titres en 360 Reality Audio (nécessite un casque compatible). Notez qu’indépendamment de tout cela, on peut appliquer des profils de son différents selon ses préférences grâce au menu Dolby Atmos dédié.
Enfin, et c’est bien plus anecdotique, Sony rempile avec sa fonctionnalité de « vibration dynamique ». En d’autres termes : le téléphone vibrera sur différents niveaux en rythme avec la musique jouée sur le téléphone. Parfaitement inutile, et assez irritant il faut bien le dire.
Côté sans-fil, le téléphone est sans surprise compatible Bluetooth 5.2 et supporte tous les codecs bluetooth habituels, même le LDAC.
Performances : un haut de gamme dans la moyenne
On n’en attendait pas moins de lui, mais le Xperia 1 III offre pleine satisfaction au chapitre des performances. Avec son Snapdragon 888, ses 12 Go de mémoire vive et son stockage en UFS 3.1, on obtient des résultats très semblables à n’importe quel autre smartphone haut de gamme de cette année.
Sur AnTuTu, le smartphone s’en tire avec quasiment 720 000 points, et dépasse généreusement les 1000 points sur Geekbench. Côté graphique, il fait aussi bien que ses concurrents, avec plus de 5700 points sur 3D Mark. Rien à redire de ce côté-là.
Autrement dit, aucun risque de devoir faire d’importantes concessions sur les graphismes de ses jeux préférés. Genshin Impact, très gourmand, tourne sans problème à 60 images par seconde en qualité « Élevée ». Attention toutefois à ne pas vous faire surprendre par la chauffe importante du smartphone. Après une longue session de jeu, la température du châssis peut atteindre les 43°C. Assez désagréable au toucher à la longue (surtout en été).
Logiciel : du mieux, mais ça ne suffit pas encore
L’interface Android de Sony est encore irritante au possible. La raison ? Des options manquantes, des difficultés à faire des choses qui, chez d’autres, sont enfantines, ou encore une application photo encore trop brouillonne.
Livré sous Android 11 avec le correctif de sécurité daté d’avril dernier (il faudrait se réveiller Sony), le smartphone devrait pouvoir bénéficier de 2 à 3 années de suivi. Soit 2 mises à jour majeures du système d’exploitation et 1 année de correctif de sécurité.
Au demeurant, l’interface ressemble à s’y méprendre à un Android Stock. Un bon choix, tant l’on sait les utilisateurs plutôt frileux à l’égard des surcouches trop chargées. Seulement, Sony offre ici le service minimum en termes de personnalisation.
Déjà, on s’explique de moins en moins l’impossibilité de pouvoir déplacer en même temps plusieurs applications pour réorganiser facilement son écran d’accueil. Ensuite, il m’est arrivé de voir ma disposition réinitialisée sans raison !
Au rang des autres frictions, l’impossibilité de remapper une autre action sur le bouton dédié à Google Assistant se situe aussi en bonne place. Mais il y a pire : même sur ce téléphone haut de gamme vendu 1299€, il est tout bonnement impossible de supprimer les applications préinstallées − lesquelles sont plutôt nombreuses pour un flagship. On trouve Netflix, Facebook, LinkedIn, Asphal et Call of Duty Mobie. Au mieux, vous pourrez simplement les « désactiver », ce qui n’a pas le moindre effet autre que de vous empêcher de les lancer. Mais elles continuent d’occuper de l’espace sur votre disque inutilement, et potentiellement de piocher dans vos données personnelles.
Côté photo, Sony a revu sa copie par rapport à l’an dernier. Souvenez-vous : le constructeur nous proposait deux applications distinctes pour prendre des photos. La classique, et l’application Photo Pro, qui permettait d’accéder à un mode manuel assez puissant.
Seule cette dernière demeure aujourd’hui. Mais en plus des modes PASM on trouve un mode « Basic » qui agit ni plus ni moins comme n’importe quelle autre application de prise de vue du marché. Excepté qu’elle est assez pauvre en fonctionnalités.
Comme d’habitude chez Sony, on ne trouve pas le moindre mode nuit, et faire un portrait demande d’appuyer d’abord sur le bouton « flou d’arrière-plan » avant de cliquer ensuite sur « Bokeh » afin de déverrouiller l’option. Inutilement complexe, vous ne trouvez pas ?
Reste que, contrairement à son prédécesseur, le Xperia 1 III permet d’enregistrer ses clichés en RAW sans avoir besoin d’une mise à jour plusieurs mois après sa sortie. Sympa, pour un téléphone qui revendique des clichés de qualité professionnelle et qui cherche à se rapprocher de la gamme Alpha de Sony.
Autonomie : du simple au double
On le sait bien depuis que les écrans 120 Hz se sont démocratisés : la fréquence de rafraîchissement est une véritable fossoyeuse de batterie. Nous avons donc éprouvé le téléphone avec différents scénarios pour nous faire une idée.
Lors d’un premier passage en 120 Hz, nous avons pu tenir 25h tout rond pour à peine 5h de temps d’écran. C’est globalement beaucoup moins que les S21 Ultra, le OnePlus 9 Pro ou le OPPO Find X3 Pro que nous retenons comme les principaux concurrents du Xperia 1 III.
Sur un scénario en 60 Hz, on augmente considérablement la durée de vie de la batterie avec 41h de veille pour 6h24 de temps d’écran.
Vous l’aurez compris, il vous faudra peser le pour et le contre afin de savoir s’il vous importe plus d’avoir un écran ultra fluide ou une assise d’une journée et demie, voire de deux jours avant de devoir recharger votre smartphone.
Pour ce qui est de la recharge, justement, comptez 1h40 pour passer de 0 à 100% d’autonomie avec le bloc 30 W fourni. Après 30 minutes, vous aurez récupéré 53% de batterie. Une nouvelle fois, c’est encore beaucoup plus lent que l’immense majorité des concurrents ; tous capables de se recharger pleinement en moins d’une heure.
On apprécie toutefois la disponibilité de fonctionnalités visant à ralentir (paradoxalement) la vitesse de charge afin de préserver la batterie sur le long terme, si vous avez l’habitude de brancher votre téléphone la nuit.
Photographie : un smartphone plus polyvalent mais toujours imparfait
L’an dernier, nous reprochions à Sony son snobisme. Persuadé de pouvoir faire de son Xperia 1 une porte d’entrée pour découvrir les appareils photo Alpha qu’il commercialise par ailleurs, il se refusait à verser dans l’excès de traitement numérique. Pourquoi pas. Le hic, c’est qu’il en oubliait au passage qu’on n’utilise pas un smartphone comme on prend le temps de configurer un appareil photo. On doit être en mesure de dégainer rapidement et de déclencher instantanément, et de malgré tout obtenir un cliché satisfaisant. Chose qui, sur le Xperia 1 II, n’était pas franchement une réussite.
Cette année, Sony fait un peu mieux en la matière. Même s’il continue de pousser ses utilisateurs à embrasser l’usage de son application Photo Pro. Le photographe amateur que je suis ne s’en plaindra pas, mais je ne peux malgré tout pas m’empêcher de trouver cela en décalage avec les tendances actuelles du marché.
Côté configuration, on reprend d’ailleurs quelque chose de très, très proche de l’an dernier. À savoir un grand-angle 12 mégapixels (1/1.7" ; f/1,7 ; pixels de 1,8 µm, OIS), un ultra grand-angle de 12 mégapixels (1/2.6" ; f/2.2), un téléobjectif périscopique de 12 mégapixels offrant une focale de 70 ou 105 mm (1/2.5" ; f/2.2 ; OIS). À l’avant, un tout petit appareil (1/4.0" ; f/2.0) de 8 mégapixels se chargera des selfies et autres vidéos pour les réseaux sociaux Ici encore, un énorme décalage avec les tendances actuelles du marché.
Reste un énorme avantage à mettre au crédit du Xperia 1 III : ses capacités d’autofocus. Mises au point par les ingénieurs de la division Alpha de Sony, elles permettent au smartphone d’̂être ultra efficace en la matière. Le smartphone offre d’ailleurs un suivi de l’œil tout bonnement bluffant, et ce sur tous les capteurs. Impressionnant.
Grand-angle : des clichés de bonne qualité
Pour les besoins de ce test, tous les clichés (sauf mention contraire) ont été pris avec le mode « Basic » de l’application photo. Par ce biais, ce sont les algorithmes qui font le gros du travail. Et avec le grand-angle, autant dire que les résultats sont plutôt au rendez-vous.
Dans l’ensemble, le piqué est très bon, et les détails fourmillent à l’écran. Les couleurs sont bien représentées (même si le vert paraît un peu trop saturé) et le contraste est bon. Toutes les parties de l’image sont bien exposées (nous n’avons pas la main sur le déclenchement du HDR, mais il existe).
En comparant le mode « Basic » et « Auto », on se rend compte que ce dernier expose différemment la scène. Plus « à gauche », comme on dit ; favorisant des ombres très marquées afin de ne surtout pas surexposer le ciel. Au quotidien, on préférera rester sur l’option « Basic » afin de ne pas trop se prendre la tête. D’autant que les résultats sont au rendez-vous.
Grâce à ses grands pixels (1,8 µm), le Xperia 1 III expose parfaitement les différentes scènes qu’on peut lui proposer, tout en offrant un traitement naturel sans jamais exagérer. En bref : une réussite.
Ultra grand-angle : un modèle réussi
Avec sa longueur focale de 16 mm, l’ultra grand-angle du Xperia 1 III permet de capturer bien plus de détails que le grand-angle, équivalent d’un 24 mm. Et même s’il est logiquement moins bien armé techniquement que le capteur principal, il offre des photos parfaitement exposées et agréables à regarder en toute situation.
C’est assez rare sur ce type de capteur ultra grand-angle, mais le piqué est une nouvelle fois très bon. Même les angles de l’image ne souffrent pas d’effet de diffraction qui vient comme délaver les détails et perdre en netteté.
Une nouvelle fois, si l’intention n’est que d’immortaliser son quotidien sans prise de tête, le mode « Basic » suffit amplement. En mode « Auto », l’exposition est globalement moins bonne ; l’idée étant d’encourager l’utilisateur à s’approprier peu à peu les réglages manuels d’un appareil photo.
Zoom : deux focales pour le prix d’une
De façon un peu étrange, Sony rajoute au 70 mm déjà présent l’an dernier un périscope de 105 mm. En réalité, cela nous permet donc de passer d’un zoom 2,9x à 4,4x. Autant dire qu’à l’image cela ne change pas radicalement le rendu.
Ceci étant dit, on apprécie les résultats de ce troisième capteur. Il offre des couleurs parfaitement raccord à celles des deux premiers capteurs, et conserve l’excellent piqué qui les caractérise.
Avec le zoom 4,4x, on note une petite dérive dans le bleu. Rien de bien méchant. D’autant qu’une nouvelle fois la qualité optique est au rendez-vous.
Pour les plus ambitieux, sachez qu’il est possible de pousser jusqu’à un zoom numérique 12x. Raisonnable, dans la mesure où cela empêche l’image d’être trop bruitée, tout en offrant une allonge parfois salvatrice pour capturer le moindre détail d’un objet ou d’un monument.
Portrait : profession portraitiste
Nous l’avons omis jusqu’à présent, mais le Sony Xperia 1 III est également doté d’une caméra 3D « temps de vol » qui lui permet de mieux interpréter le placement des différents éléments dans l’espace. En d’autres termes, il est logiquement mieux armé que d’autres pour la pratique du portrait, en cela qu’il dresse une « carte de profondeur » précise de la scène afin d’appliquer plus efficacement le flou d’arrière-plan.
Cela s’illustre par des photos aux contours très doux, et au flou progressif agréable à l’œil. Sur nos différents essais, à part sur des choses un peu piégeuses comme une statue ou une roue de vélo, les résultats étaient à la hauteur des ambitions de Sony.
À l’avant, malheureusement, la déception est de mise. Très faiblement défini, le capteur est aussi incapable de proposer un mode portrait. Vous avez bien lu. Le smartphone haut de gamme de Sony, en 2021, ne propose pas de portraits à l’avant.
Nuit : toujours pas de mode nuit digne de ce nom
Les plus snobs nous répondront que, quand on est grand, on fait ses réglages à la main et on prend le temps pour exposer correctement ses clichés nocturnes. Et une nouvelle fois, nous leur répondrons que oui. Sur un appareil photo. Pas sur un smartphone, où l’instantanéité est reine.
Ces derniers mois, les constructeurs de smartphones nous ont bluffés dans leur capacité à proposer des modes nuit très efficaces, à déclenchement automatique lorsque la lumière vient à manquer. Une norme de laquelle Sony s’inspire cette année, sans toutefois égaler la concurrence.
Vous l’aurez compris, il faut se reposer sur le bon vouloir du téléphone pour ses clichés nocturnes. Impossible de forcer l’allongement de la pose, à moins de passer par les réglages manuels qui restent abscons pour quiconque n’est pas familier de la photographie.
Par chance, en intérieur, le smartphone ne s’en tire pas si mal. Et ce quel que soit l’objectif utilisé. On note ça et là quelques petits problèmes d’exposition (de surexposition des sources lumineuses essentiellement), mais dans l’ensemble, cela reste correct.
En extérieur en revanche, on ne pourra se fier qu’au capteur grand-angle. L’ultra grand-angle comme les deux zooms ne permettent malheureusement pas d’exposer convenablement les scènes pour en tirer quoi que ce soit.
Toujours est-il que, mis à part les éclairages publics surexposés, le reste de l’image est nickel. Peut-être un peu sombre comparé à d’autres, mais au moins on évite la moindre apparition de bruit dans les zones les plus bouchées. Bref : le Xperia 1 III n’a peut-être pas de mode nuit dédié, mais il ne démérite pas tant face à la concurrence.
Vidéo : de belles images… un peu sombres
Le Sony Xperia 1 III est capable de filmer en 4K sur tous ses objectifs… mais à 30 images par seconde seulement. Du moins via l’application Photo Pro. Les plus téméraires pourront tenter de filmer via l’application dédiée Cinéma Pro, qui débloque elle aussi quantité de réglages (dont un mode 4K60). Mais encore faut-il savoir ce que l’on fait pour en profiter pleinement.
Pour les novices, il faudra donc se contenter de 30 images par seconde, à moins d’opter pour du Full HD. Ce serait dommage tant le mode 4K offre de très, très belles images. Bien stabilisées, de surcroît (sur 5 axes). Dommage que l’exposition ait une nouvelle fois tendance à tirer « vers la gauche » et donc favorise les teintes sombres.
Sony Xperia 1 III : l’avis de Clubic
Il y a du mieux, dans le Xperia 1 III. Mais selon nous la facture reste encore beaucoup trop salée pour la qualité de la prestation offerte par Sony.
Toujours aussi déconnecté du marché, le constructeur s’entête à proposer un smartphone hors de prix qui, sur bien des aspects, se fait mettre au tapis par des téléphones vendus parfois moitié moins cher !
S’il est inattaquable au chapitre des performances et, d’une certaine manière, sur la photographie, l’ensemble manque encore de liant.
Autant l’écrire : Sony doit repenser complètement sa façon de concevoir des smartphones s’il veut sortir la tête de l’eau. Des améliorations parcellaires, annuelles, comme il en propose aujourd’hui ne pourront pas lui permettre de revenir sur le devant de la scène. A fortiori dans un monde où des smartphone Xiaomi ou realme existent.
Sony s’entête à proposer des smartphones hors de prix, déconnectés du marché actuel. Pas mauvais bougre, le Xperia 1 III a de nombreux atouts, mais est difficilement recommandable face à des propositions autrement plus audacieuses chez la concurrence, souvent pour bien moins cher.
- Une prise en main idéale
- Partie audio complète et de qualité
- Polyvalent en photo
- Prise jack, port SD
- Écran peu lumineux (et mal calibré)
- L’autonomie en 120 Hz
- L’écran 4K sous-exploité
- L’appareil photo avant, trop peu défini
- Un périscope un peu anecdotique
- Une interface encore poussive
- Des bloatwares sur un téléphone à 1300€
- (Encore plus cher que l'an dernier)
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.