Après le Samsung Galaxy Z Flip 3 la semaine dernière, c’est l’heure de s’attaquer au gros morceau. Annoncé, lui aussi, pour le 27 août prochain, le Samsung Galaxy Z Fold 3 nous accompagne depuis quelques jours et nous en sommes… ravis.
- Plus durable, et étanche
- Deux écrans extraordinaires
- La caméra sous l’écran qui s’oublie facilement…
- L’apport du S Pen sur la productivité…
- La qualité des photos
- Plus léger que le Z Fold 2
- 200€ moins cher que le précédent modèle
- Toujours plus lourd et épais qu’un smartphone classique
- Autonomie très juste en 120 Hz
- Écran interne très réfléchissant
- Un throttling agressif quand la température grimpe
- La qualité des photos du capteur sous l’écran
Rassurez-vous, nous détaillerons « un peu » plus ce ressenti dans ce test qui s’annonce déjà comme particulièrement velu. Il faut dire que, par rapport au Galaxy Z Fold 2, ce nouveau modèle se paie un certain nombre de nouveautés qui méritent qu’on s’y attarde.
Samsung Galaxy Z Fold 3 : la fiche technique
Bien entendu, on reste là sur un smartphone très haut de gamme. Le Z Fold 3 s’équipe du nec plus ultra, en termes de composants, même si l’on peut regretter − comme pour le Flip 3 − que la partie photo ne soit pas remise au goût du jour. En effet on reste sur le même trio de capteurs 12 mégapixels que sur la précédente génération. Un triptyque grand-angle, ultra grand-angle et téléobjectif, que l’on trouvait déjà au dos du Galaxy S10, en 2019.
Fiche technique Samsung Galaxy Z Fold 3
Taille de l'écran | 7.6 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 4400 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 12 Mpx, 12 Mpx, 12 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 11 |
Surcouche Android | One UI 3.5 |
Assistant vocal | Google Assistant, Samsung Bixby |
Taille de l'écran | 7.6 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Taille de l'écran | 7.6 pouces |
Type d'écran | AMOLED Dynamique |
Définition de l'écran | 1768 x 2208 pixels |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 372 ppi |
Écran HDR | Oui |
Taille de l'écran | 6.23 pouces |
Type d'écran | Super AMOLED |
Définition de l'écran | 816 x 2260 pixels |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 387 ppi |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go |
Stockage extensible | Non |
Processeur | Snapdragon 888 |
Finesse de gravure | 5nm |
Nombre de cœurs CPU | Octa-Core |
Fréquence CPU | 2.84GHz |
GPU | Adreno 660 |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 4400 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Oui |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 25W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 5 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 12 Mpx, 12 Mpx, 12 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 10 Mpx, 4 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K@60fps, 1080p@60/240fps (gyro-EIS), 720p@960fps |
Stabilisateur caméra | Optique |
Flash arrière | LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 1.8 µm, 1.0 µm, 1.12 µm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 1.0 µm, 1.22 µm |
Ouverture objectif photo arrières | f/1.8, f/2.4, f/2.2 |
Ouverture objectif photo frontaux | f/2.2 |
Zoom Optique | 2x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM, eSIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | Wi-Fi 6 (ax) |
Bluetooth | 5.2 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Non |
Type de connecteur | USB Type-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 158.2mm |
Largeur (Ouvert) | 128.1mm |
Largeur (Plié) | 67.1mm |
Epaisseur (Ouvert) | 6.4mm |
Epaisseur (Plié) | 14.4mm |
Poids | 271g |
Certification IP | IPX8 |
Indice de réparabilité | 7.8 |
DAS tête | 1.036 W/kg |
DAS tronc | 1.443 W/kg |
DAS membres | 3.14 W/kg |
Répétons-le : Samsung veut que sa gamme Galaxy S reste ce qu’il se fait de mieux en photo dans son catalogue. On ne s’offusquera donc pas outre mesure que ce Fold 3 ne profite pas des derniers raffinements des S21 ou S21 Ultra.
Dans sa boîte, le Z Fold 3 est accompagné d’un câble USB-C vers UBC-C, et d’une paire d’écouteurs intra-auriculaires USB-C AKG. Conformément à la nouvelle politique de Samsung, aucun chargeur n’est fourni. Rappelons également que le S Pen Fold Edition est vendu à part (49€).
Design : plus léger, plus robuste
Il y a deux choses que j’abhorre dans un smartphone. Qu’il soit trop lourd, et qu’il soit trop épais. Autant dire que mes précédentes confrontations avec les Galaxy Fold ne se sont pas présentées sous les meilleurs auspices. Mais même si je ne suis toujours pas client de ce type de smartphone pliant, il faut concéder à Samsung une belle courbe d’amélioration depuis le premier Fold.
En effet s’il conserve (grosso modo) la même hauteur et la même largeur que son prédécesseur, le Z Fold 3 est plus fin (6,4 mm ouvert ; 14,4 mm fermé) et plus léger (271 grammes contre 282 grammes). On reste bien entendu sur un smartphone très costaud, qu’il est impossible d’oublier une fois rangé dans une poche. Une remarque, notez bien, qui vaut aussi bien pour le Galaxy Z Flip 3.
On s’en souvient : le lancement du premier pliant du Sud-Coréen avait été auréolé de gros problèmes de durabilité concernant son écran. Largement améliorés sur le Galaxy Z Fold 2, ils font aujourd’hui presque totalement partie du passé. Une nouvelle fois renforcé, l’écran du Galaxy Z Fold 3 conserve toutefois le rendu « plastique » inhérent à tous les mobiles de son genre. Aussi il faudra veiller à bien utiliser ses doigts et non ses ongles pour interagir avec, sous peine de le griffer durablement.
Et le S Pen alors ?
Vous le savez peut-être, mais le Galaxy Z Fold 3 n’est compatible qu’avec le S Pen Fold Edition, et le S Pen Pro. La raison ? Tout simplement la mine du crayon connecté. Ici, elle est plus douce, et surtout rétractable justement pour ne pas endommager l’écran du Fold 3 pendant vos gribouillages.
Reste toutefois le problème du rangement. Contrairement à un Galaxy Note, impossible de loger son S Pen dans le corps du Galaxy Fold 3. Si vous souhaitez vous promener avec, il faudra vous offrir une coque de protection dotée d’un étui. Une coque facturée 79,90€, qui n’est pas d’un goût exquis (uniquement disponible en noir), et qui rajoute évidemment de l’épaisseur en plus d’être doté d’un rabat à l’avant d’un autre âge. Bref : ce n’est pas encore tout à fait ça, côté commodités.
Comme le Z Flip 3, le Z Fold 3 est le premier smartphone pliant à être certifié IPX8. Cela signifie qu’il peut résister aux éclaboussures, et même à une immersion de 30 minutes dans de l’eau douce (jusqu’à 1,5 mètre de profondeur). En revanche, sa charnière reste sensible à l’intrusion de corps étrangers. Il est toujours hautement recommandé de se tenir éloigné des plages avec son Z Fold 3 flambant neuf.
En cas de chute néanmoins, le Z Fold nouveau devrait pouvoir rester vaillant grâce à un verre Gorilla Glass Victus qui recouvre non seulement l’écran de façade, mais aussi le reste du châssis extérieur.
Ouvrir le Galaxy Z Fold 3 demande légèrement plus d’efforts que sur les précédents modèles. La « faute » à une charnière une nouvelle fois retravaillée (Samsung garantit jusqu’à 200 000 ouvertures), qui rassure toutefois sur la robustesse globale du téléphone.
Une fois déplié, le Fold offre pour la toute première fois une surface d’affichage garantie sans distraction. La différence avec l’écran du Fold 2 ? Son appareil photo est ici planqué dessous la dalle.
Samsung fait effectivement une doublette ici en présentant son premier smartphone pliant étanche ET son premier smartphone avec caméra « sous-cutanée ». Mais entendons-nous bien : il ne s’agit pas d’une caméra invisible. Sur fond blanc, le poinçon est même clairement visible. Mais rassurez-vous, on l’oublie bien plus vite qu’un appareil photo avant traditionnel. Nous en reparlerons dans le chapitre dédié à l’écran.
La disposition des appareils photo à l’arrière évolue très légèrement. Les différents capteurs quittent le bloc où ils étaient situés sur le Fold 2 pour s’aligner simplement au dos du Fold 3. Un îlot qui crée une petite proéminence rendant le smartphone instable lorsqu’il repose à plat sans lui adjoindre une coque de protection.
Il faut aussi rappeler que, de par son design très particulier, le Galaxy Z Fold 3 ne s’accommodera pas forcément de vos accessoires préexistants. On pense notamment aux éventuels supports de voiture, ou de manette, qui auront bien du mal à embrasser les dimensions très généreuses du smartphone pliant de Samsung.
Enfin les boutons et la connectique du Fold 3 n’ont, eux, pas bougé par rapport au précédent modèle. Un capteur d’empreintes digitales qui sert aussi de bouton de mise sous tension, une réglette de volume, un port USB-C et deux généreuses grilles de haut-parleurs.
Écran : vif, lumineux et très réactif
Samsung ne se facilite pas les choses avec son Fold 3. Rendez-vous compte : il doit s’assurer d’offrir deux écrans distincts, aux spécificités propres, mais aux capacités identiques ! L’occasion de préciser que l’une des nouveautés de ce modèle est sa fréquence de rafraîchissement de 120 Hz sur l’écran de façade, afin de se remettre à niveau avec l’écran principal.
Autre entrée au cahier des charges : disposer d’une aussi bonne luminosité et d’une colorimétrie identique sur les deux dalles — le contraire ferait désordre. Pari réussi ? Et comment !
Notre sonde X-Rite et Calman Ultimate nous rassurent sur un certain nombre de points. Déjà, la luminosité est tout bonnement excellente sur les deux, avec un pic calculé à plus de 800 cd/m2. Le Fold 3 est donc parfaitement utilisable en extérieur et même en plein soleil… au détail près qu’il faudra composer avec une réflectance très importante sur l’écran principal (déplié) du smartphone. En effet la couche protectrice plastique de l’écran crée d’importants reflets sur la dalle, et il faudra parfois se battre pour ne pas être gêné à l’utilisation.
Parlons couleurs, désormais. Par défaut, l’écran est calibré avec le schéma de couleurs « Vif », qui porte bien son nom. Il affiche une température très proche des 6500K attendus (6688K sur l’écran externe ; 6653K sur l’écran interne) et couvre 100% du spectre DCI-P3. Seul le delta E, qui mesure l’écart d’une couleur affichée avec sa référence du nuancier Pantone, crève un peu le plafond avec 4,75 et 5,22 sur l’écran secondaire et principal. Pour rappel, on attend plutôt quelque chose d’inférieur à 3 pour être dans les clous. Mais ces mesures sont parfaitement habituelles pour un smartphone Samsung.
Comme d’habitude, nous nous sommes amusés à optimiser la calibration de la dalle et sommes parvenus à une température de 6548K et 6510K — c’est parfait. Il nous a suffi d’abaisser la valeur de bleu (de 4 crans) dans la courbe RGB pour obtenir ce résultat, qui a par la même fait chuter le delta E à 4,54 et 5,1. Attention, et c’est peut-être un peu limitant pour certains : il est impossible de calibrer séparément l’écran externe et l’écran principal du Fold 3. Il n’existe qu’un seul jeu de réglages pour les deux dalles.
Revenons un instant sur l’appareil photo sous l’écran. Sur les photos qui accompagnent ce test, vous aurez peut-être l’impression « qu’on ne voit que ça », et que l’entreprise de Samsung n’est pas si impressionnante. Croyez-moi sur parole : elle l’est. Il faut, bien sûr, un petit temps d’adaptation pour apprivoiser ce nouvel invité dans notre champ de vision, mais les bénéfices ne tardent pas à se faire ressentir. Après quelques heures passées en compagnie du Fold 3, on a simplement l’impression d’avoir entre les mains un écran « total », dont rien ne vient perturber la lecture.
Un confort qui se paie au prix fort au chapitre de la qualité des photos, mais c’est un sujet que nous aborderons dans la partie dédiée de ce test.
La grande réflectance mise à part, nous n’avons strictement rien à reprocher aux écrans du Fold 3. Très lisibles, réactifs et fluides, ils permettent de donner une autre dimension aux choses que vous avez l’habitude de faire sur un smartphone. Ce qui peut, d’une certaine manière, poser problème. Du moins si vous n’avez encore jamais pris en main un smartphone pliant de ce genre.
À chaque fois que vous prendrez en main le Fold 3, vous vous poserez cette question : « vais-je l’utiliser plié, ou déplié ? » La plupart du temps, pour de la consultation sur le pouce, vous l’utiliserez comme un smartphone classique. Mais dès lors qu’il faut taper du texte, ou prendre le temps de lire quelque chose de long, l’ouverture du Fold 3 devient nécessaire pour être à son aise. Mais, très personnellement, je n’ai pas encore trouvé de cas de figure qui me convienne. À l’extérieur, je ne suis pas serein à l’idée de déplier mon Fold 3. Trop grand, trop tape à l’œil. Mais son utilisation en mode « plié » se trouve vite limitée par le ratio 25:9 qui oblige à être très précis dans le placement de ses doigts sur la dalle.
Bref, un nouveau type de produit, qui n’a pas encore tout à fait trouvé sa place. En tout cas pas dans mon quotidien.
Audio : un son stéréo très enveloppant
Le Galaxy Z Fold 3 fait aussi bien que son prédécesseur au chapitre de l’audio. Grâce à ses deux haut-parleurs symétriques de grande taille, et à son support de la technologie Dolby Atmos, il est parfaitement en mesure de vous offrir un son de qualité sur vos jeux films, séries et chansons favorites.
Contrairement à ce que nous constatons sur la plupart des smartphones, le Fold 3 offre un son plutôt équilibré. Les basses sont présentes et percutantes, même si l’emphase est bien entendu mise sur les médiums pour favoriser la clarté des voix.
Point de prise jack au menu, on s’en doute, mais Samsung fournit évidemment une paire d’écouteurs intra-auriculaires AKG en USB-C. Un modèle de très bonne facture, qui nous offre totale satisfaction aussi bien pour de l’écoute musicale que pour des appels en mains libres. Bien sûr, AKG a cette signature assez basseuse qui pourra déplaire à certaines et certains. Mais, pour une paire d’écouteurs fournis avec un smartphone, nous n’en demandons pas plus.
Compatible Bluetooth 5.2, le Fold 3 supporte évidemment tous les codecs usuels pour la lecture audio sans-fil. SBC, AAC, aptX HD, LDAC, tout y est.
Performances : puissant, tout simplement
Samsung est connu pour méchamment brider les performances de ses smartphones dès lors que la température monte rapidement. Et tout comme le Galaxy Z Flip 3 que nous testions la semaine dernière, le Fold 3 s’en donne lui aussi à cœur joie.
Il nous a donc fallu laisser refroidir notre exemplaire de test un bon quart d’heure entre chaque benchmark afin de ne pas fausser les résultats. Des données qui sont tout ce qu’il y a de plus classiques pour un téléphone haut de gamme en 2021, et qui laissent imaginer qu’on peut faire absolument tout ce que l’on souhaite sur le Galaxy Fold 3. Ce qui est vrai.
Du moins tant que l’on reste à distance raisonnable de certains jeux ultra gourmands comme Genshin Impact. Comme sur le Z Flip 3, il m’a été impossible de profiter du RPG de miHoYo dans de bonnes conditions. Même en qualité « Moyenne », impossible de conserver une fréquence d’images stables au-delà de 30 images par seconde. Ce n’est pas loin d’être honteux pour un téléphone de cet acabit, mais on a le sentiment que c’est plus un souci d’optimisation que de hardware. Call of Duty Mobile, par exemple, se lance sans aucun problème avec tous les réglages au maximum.
Toujours est-il que le Z Fold 3 peut devenir une petite machine de cloud gaming de rêve. Avec le Xbox Game Pass Ultimate, par exemple, on peut accéder à une myriade de jeux compatibles avec les contrôles tactiles. Bien sûr, on n’échappe pas à l’apparition de bandes noires généreuses sur l’écran. Mais la surface d’affichage est bien plus généreuse que n’importe quel autre smartphone. Reste l’éventuel problème du support de manette donc nous parlions plus haut. Des modèles susceptibles d’accueillir un écran de 7,6 pouces existent, mais ne sont pas nombreux et n’ont pas forcément bonne presse, côté solidité.
Logiciel : il se plie en quatre pour votre productivité
Évacuons rapidement les évidences pour se concentrer sur ce qui distingue le Z Fold 3 du tout venant. Déjà, le smartphone pliant de Samsung est livré avec Android 11 et OneUI 3.1, et sera supporté par son constructeur pendant 3 années. Il prend évidemment en charge les DRM Widevine L1 pour la lecture de vos contenus vidéo HD.
Passons aussi sur les fonctionnalités habituelles de OneUI — vous les connaissez. Mode sombre, navigation gestuelle, bien-être numérique et j’en passe : rien ne manque à l’appel.
On regrettera néanmoins toujours la surabondance d’applications préinstallées sur les smartphones Samsung. En comptant les apps de Google, on trouve déjà une bonne vingtaine d’applis sur notre smartphone à peine déballé. Heureusement, la majorité de ce qu’on peut considérer comme des bloatwares est désinstallable sans autre forme de cérémonie.
L’une des particularités du Galaxy Z Fold 3 tient à son concept même. On peut lancer une application sur l’écran externe du smartphone, et l’ouvrir pour la découvrir en plein écran. Une petite manœuvre à laquelle on prend rapidement goût, tant l’effet waouh est inchangé même après des dizaines et des dizaines d’essais.
Bien sûr, certaines applications font de la résistance. Il faut dire que le ratio d’aspect très différent des deux écrans ne facilite pas la tâche des développeurs. Par défaut, Instagram, notamment, affiche deux espaces vides de part et d’autre de son interface. Un peu comme son homologue sur iPad (mais sa la résolution horrible de cette sous-version du réseau social). Par chance, un rapide passage par le menu des fonctionnalités expérimentales permet de forcer le redimensionnement de cette application et d’autres afin qu’elles rentrent parfaitement dans le cadre de l’écran déplié du Z Fold 3.
Par défaut, refermer votre Galaxy Z Fold 3 agira comme si vous le verrouilliez. Mais il est possible, via une petite option dans les réglages, de faire l’action inverse. À savoir de faire passer l’application ouverte en « grand écran » sur l’écran externe du smartphone.
Tout comme sur le Galaxy Z Flip 3, le Flex Mode est de rigueur sur le Z Fold 3. Pour rappel, c’est le petit nom de cette particularité qu’ont certaines applications à s’adapter à la courbure de l’écran. Par exemple, plutôt que d’essayer de caler votre smartphone contre une bouteille de jus de fruits pour regarder YouTube pendant votre petit-déjeuner, vous pouvez simplement relever une partie de l’écran pour que la vidéo s’y affiche. La partie basse de l’écran regroupera quant à elle la description de la vidéo, ou les commentaires. Vraiment très pratique ; même si l’on regrette qu’un si petit nombre d’applications prenne en charge cette fonctionnalité pour le moment. On attendrait par exemple la même chose d’un Netflix, mais Samsung a heureusement plus d’un tour dans son sac.
Depuis les options expérimentales toujours, on peut « forcer » le mode Flex sur la plupart des applications. Ce faisant, le contenu de l’application ne s’affichera plus que sur la partie relevée de l’écran. L’autre moitié affichera différents boutons de contrôle, comme un raccourci vers les captures d’écran, ou un accès facilité au volume ou à la luminosité. Des petites fonctionnalités de « qualité de vie » qui deviennent vite indispensables !
Dans une volonté de rapprocher son Galaxy Z Fold 3 d’un petit (tout petit) ordinateur portable, Samsung laisse également la possibilité d’épingler sa « barre latérale » afin de répliquer ce qui ressemble à une barre des tâches sur un ordinateur.
À droite resteront ainsi affichées les applications récemment lancées, ou d’autres de votre cru. Il vous suffit de les tapoter pour les ouvrir, ou d’en faire glisser les icônes pour fractionner l’écran et ainsi afficher jusqu’à 3 applications « fixes », auxquelles on peut ajouter 5 applications flottantes. Vous l’imaginez : on n’y voit plus rien dans ce cas de figure. Mais il faut reconnaître les atouts du Z Fold 3 en matière de productivité. D’autant que la suite Office est particulièrement bien optimisée pour prendre en charge les glisser-déposer et autre gestuelle du genre.
Le S Pen pour un surplus de productivité
Optionnel, rappelons-le, le stylet S Pen Fold Edition permet exactement les mêmes choses que sur un Galaxy Note. La prise de notes au débotté, la sélection de texte ou d’une partie de l’écran pour en faire une capture d’écran ; la possibilité de signer rapidement un document numérique, voire d’écrire ses textos à la main (pourquoi pas). Mais, comme nous le disions plus haut, il faut garder en tête qu’il n’y a nulle part où ranger le stylet connecté dans le Z Fold 3. Il faudra donc prévoir le coup si vous voulez vous le trimballer partout.
À noter également que seul l’écran interne du Z Fold 3 est compatible avec le S Pen. L’écran extérieur ne réagit absolument pas aux mouvements du stylo.
Enfin, si comme nous le verrons plus bas la qualité des selfies est loin d’être au rendez-vous, le Galaxy Z Fold 3 permet bien entendu de se servir des capteurs photo arrière pour se tirer le portrait. Il suffit pour cela d’ouvrir l’application Caméra, et d’activer l’option « aperçu sur le second écran » qui se cache en haut à droite de l’interface.
L’écran secondaire se mettre en marche et vous permettra d’obtenir un retour en temps réel sur votre trombine. Dommage, en revanche, qu’on ne puisse pas interagir avec cet écran pour faire des réglages ou sélectionner un autre mode de capture. Le Galaxy Z Flip 3 est à peine plus permissif sur ce point en autorisant au moins de choisir le mode vidéo depuis son petit écran externe.
Autonomie : l’épine dans le pied
Statut de l’autonomie sur le Samsung Galaxy Z Fold 3 : c’est compliqué. Blague à part, on attendait un peu mieux du constructeur sur ce point. Surtout après la déception Galaxy Z Flip 3.
D’autant que ce nouveau modèle porte plusieurs tares. La première est que ses deux écrans sont désormais en 120 Hz, contre 60 Hz pour l’écran avant sur le Z Fold 2. Autre élément à prendre en compte : sa batterie est de 4 400 mAh contre 4 500 mAh sur la dernière génération.
Résultat ? En conservant une fréquence de rafraîchissement « adaptative » (elle oscille entre 60 et 120 Hz selon les applications), nous arrivons à tenir un peu plus d’une journée complète en utilisation variée. 25h de veille pour 4h25 de temps d’écran, pour être précis. C’est assez juste ; et je ne me compte pas parmi les utilisateurs frénétiques de leurs smartphones.
En plafonnant volontairement la fréquence à 60 Hz, j’obtiens des résultats plus satisfaisants avec 30 heures de veille et plus de 6h de temps d’écran au total. J’espère sincèrement que Samsung arrivera un jour à proposer ces chiffres tout en autorisant une fréquence de rafraîchissement élevée, mais malheureusement ce n’est pas demain la veille.
Là où des efforts auraient pu être faits, en revanche, c’est sur la recharge du Galaxy Z Fold 3. Comme l’an dernier, elle ne va pas au-delà des 25 W, et vous demandera donc 1h30 pour recharger totalement votre smartphone pliant. C’est dans la moyenne, certes, mais certains constructeurs permettent de passer de 0 à 100% en 30 minutes chrono (et leur smartphone ne coûte pas 1800€).
Photographie : une aisance naturelle
Comme le Galaxy Z Flip 3, le Fold 3 fait reposer sa partie photo sur des modules plutôt datés. Au programme : des capteurs déjà intégrés au Galaxy S10 il y a de ça trois ans. On trouve, au dos, un grand-angle de 12 mégapixels (1/2.55" ; ƒ/1.8 ; pixels de 1.4 µm), un ultra grand-angle de 12 mégapixels (ƒ/2.2 ; 1.12 µm) et un zoom optique 2x de 12 mégapixels (1/3.4" ; ƒ/2.4 ; pixels de 1.0 µm). L’écran externe intègre lui un module 10 mégapixels (1/3" ; ƒ/2.2 ; 1.22 µm) quand l’écran interne dispose d’un APN de 4 mégapixels seulement (ƒ/1.8 ; 2.0 µm).
Bref, nous sommes plutôt sereins quant aux capacités photographiques du dernier-né de Samsung. On regrette simplement que le constructeur n’ait pas daigné offrir à son pliant les derniers capteurs dont sont équipés les Galaxy S21 et S21 Ultra.
Grand-angle : saisissant d’efficacité
Le style Samsung, on aime ou on déteste. Une nouvelle fois, les algorithmes du constructeur poussent très fort la saturation pour sublimer toutes les images qui sortent de son smartphone. Le bleu, en particulier, est généreusement mis en avant dans la courbe de l’histogramme pour un rendu reconnaissable entre mille.
N’en déplaise, le capteur grand-angle offre une très belle prestation. Le piqué est très bon, l’exposition évidemment parfaite et le contraste — bien qu’un peu trop généreux — ajoute au côté dramatique de certaines scènes.
Comme à son habitude, Samsung est également très pertinent dans sa manière d’appréhender les scènes où la dynamique est très marquée. Le mode HDR, activé par défaut, se fait un malin plaisir à aplatir les hautes lumières et à relever — juste ce qu’il faut — les ombres afin d’obtenir une belle image parfaitement mise en valeur, quelle que soit la situation.
Ultra grand-angle : voir le monde en grand
Ici aussi, nous sommes en terrain connu. L’ultra grand-angle du Fold 3, avec son champ de vision exceptionnel de 123° (équivalent 12 mm), profite également d’un piqué excellent. Du moins au centre de l’image, car les bordures souffrent très logiquement d’une légère diffraction qui vient comme « laver » les détails.
Côté couleurs, on note une teinte de bleu légèrement en dérive par rapport au grand-angle. On remarque davantage de magenta dans le mélange, ce qui rompt la continuité colorimétrique des capteurs.
La correction de la distorsion de l’image est exemplaire, et les capacités HDR du capteur ne sont pas à remettre en doute. En bref : un excellent cru.
Zoom : modeste, mais efficace
Ce qui différencie le Flip 3 du Fold 3 côté photo, c’est justement la présence d’un zoom (téléobjectif 2x) de 12 mégapixels. Grâce à lui, on obtient donc des photos d’environ 50 mm au rendu beaucoup plus propre que sur l’autre smartphone pliant de la marque.
Le module se montre toutefois assez limité lorsque l’on veut monter un peu plus haut ; jusqu’à 4x ou 10x par exemple. Faiblement doté en mégapixels, il ne peut guère rogner dans l’image sans faire s’écailler le vernis, et les détails s’effritent tout naturellement.
Toujours est-il que ce troisième capteur tend à faire du Z Fold 3 un smartphone bien plus polyvalent que le Flip pour vous accompagner au quotidien. Bien sûr, nous aurions préféré un zoom un peu plus généreux, mais que voulez-vous.
Portrait : diablement efficace
Le Flip 3 nous avait déjà bluffés avec son aisance au détourage, et le Fold 3 prend sa suite. Même sans capteur ToF ou LiDAR, le smartphone est parfaitement capable de vous offrir de somptueux portraits — pour peu que vous adhériez au fameux « style Samsung » décrit plus haut, évidemment.
Si le flou d’arrière-plan est par défaut beaucoup trop agressif, on peut l’adoucir avant, pendant ou après la prise. En revanche le rendu de la carnation et des différents détails de la peau force le respect.
Cela est vrai pour les sujets humains, mais également pour des fleurs ou d’autres choses qui pourraient croiser la route de votre objectif.
Maintenant, si vous pouvez aussi bien vous servir des capteurs à l’arrière pour vous tirer le portrait (voir chapitre Interface), on a plutôt tendance à utiliser les appareils photo avant pour l’exercice. Ci-après : un comparatif d’un selfie pris avec le module 4 mégapixels (sous l’écran) et l’autre de 10 mégapixels intégré à l’écran externe. Ça calme.
En effet en étant placé sous la dalle, le capteur a bien du mal à récupérer suffisamment de lumière, et ses seuls 4 mégapixels sont bien insuffisants pour donner des résultats concluants. Concrètement : ça ressemble à ce que l’on pourrait obtenir avec une webcam d’ordinateur portable. Autant dire que vous risquez d’avoir l’air pâle lors de vos prochaines visios.
Nuit : un grand oui (pour le grand-angle)
Comme les autres flagships de Samsung, le Galaxy Z Fold 3 est très capable à la nuit tombée. Du mois si l’on utilise uniquement son module principal. Car les deux autres sont loin de faire un si bon travail.
En intérieur, le mode nuit automatique parvient sans mal à récupérer la lumière nécessaire à une bonne exposition. La température de la scène (éclairée avec une lampe assez chaleureuse) est également bien compensée.
En extérieur, il faudra en revanche forcer l’utilisation du mode nuit via le mode de capture dédié afin d’obtenir les meilleurs résultats.
L’ultra grand-angle reste l’enfant pauvre du trio avec des ombres très bruitées. Néanmoins le rendu des couleurs est plutôt réussi, et la netteté au centre satisfaisante.
Le grand-angle n’a quant à lui aucun problème à exposer, ni à faire le point sur la partie de l’image qui nous intéresse. Les clichés de nuit sont exploitables, et agréables à regarder. Même sur un grand écran.
Le zoom enfin ne s’en tire pas si mal, bien qu’il faille garder en tête que ses caractéristiques techniques (taille, ouverture) le rapprochent davantage de l’ultrawide que du grand-angle. Le bruit est donc très présent.
Vidéo : le grand-angle sort une nouvelle fois du lot
En vidéo également, c’est le grand-angle (le capteur principal) qui remporte la palme. Seul capable de filmer en 4K à 60 images par seconde, il offre de belles images, détaillées, et une restitution des couleurs qui force le respect. La stabilisation (OIS) est également très performante, et compense sans mal les mouvements naturels du déplacement de l’utilisateur.
La qualité optique est déjà largement dégradée lorsqu’on opte pour l’ultra grand-angle (4K à 30 i/s au maximum). Des artefacts apparaissent un peu partout, mais les couleurs sont heureusement préservées. La stabilisation, une nouvelle fois, est à l’avenant.
Le zoom en revanche a plus de mal à rendre les couleurs dans toute leur vivacité. Par contre, on se satisfait de la présence d’OIS afin de compenser des mouvements qui sont encore plus tranchés avec cette focale de 52 mm.
Comme toujours chez Samsung, on trouve aussi un mode « Super stabilisation » qui vient rogner dans l’image pour accentuer encore la suppression des mouvements parasites de l’image. En revanche, on y perd énormément en qualité d’image ; et on se bride en 1080p à 30 images par seconde.
Samsung Galaxy Z Fold 3 : prix et disponibilités
Le Samsung Galaxy Z Fold 3 sortira le 27 avril dans les coloris Phantom Black (testé ici), Phantom Green et Phantom Silver. Il est annoncé au tarif de 1 799€ pour le modèle 12+256 Go, et 1 899€ pour le modèle intégrant 512 Go de stockage.
Jusqu’au 26 août, une offre de précommande permet d’obtenir un coffret d’accessoires incluant un S Pen Fold Edition avec sa coque de protection, ainsi qu’un chargeur 25 W. 200€ de bonus de reprise sont également ajoutés en cas de changement de mobile. Enfin, Samsung offre 1 an de protection Samsung Care+, ce qui permet de ne payer qu’une franchise en cas de remplacement de l’écran du Fold 3.
Samsung Galaxy Z Fold 3 : l’avis de Clubic
Quelle maturité acquise par Samsung en seulement trois itérations. Comparé au Galaxy Fold premier du nom, ce Z Fold 3 répond à presque toutes les critiques qui lui étaient opposées.
Étanche, plus résistant, offrant un écran total de 7,6 pouces (sans distraction) et compatible S Pen, il est surtout 200€ moins cher que les précédents modèles — et ce n’est pas rien pour la démocratisation de ce genre d’appareils, que Samsung appelle de ses vœux.
Reste à améliorer cette autonomie un peu juste si l’on souhaite profiter de la fréquence de rafraîchissement de 120 Hz, et une tendance au bridage des performances qui peut poser soucis à certains joueurs. Il faudra aussi s’assurer qu’on aura l’utilité d’un smartphone aussi particulier. Car n’oubliez pas qu’il ne s’agit pas vraiment d’un smartphone, et pas vraiment d’une tablette non plus. Un entre-deux qui peut dérouter, et qui me fait dire à titre personnel que jamais je n’utiliserai ce genre d’appareil au quotidien. Ce qui ne m’empêche pas de lui reconnaître objectivement de grandes qualités, notamment du côté de la productivité.
En bref ? Le meilleur smartphone pliable actuellement sur le marché.
- Plus durable, et étanche
- Deux écrans extraordinaires
- La caméra sous l’écran qui s’oublie facilement…
- L’apport du S Pen sur la productivité…
- La qualité des photos
- Plus léger que le Z Fold 2
- 200€ moins cher que le précédent modèle
- Toujours plus lourd et épais qu’un smartphone classique
- Autonomie très juste en 120 Hz
- Écran interne très réfléchissant
- Un throttling agressif quand la température grimpe
- La qualité des photos du capteur sous l’écran
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.