Voici venir, déjà, la troisième itération des smartphones « Ultra » de Samsung. Une gamme qui, malgré son positionnement très haut de gamme et son absence apparente de concessions, demande un soin tout particulier de la part de son constructeur pour se perfectionner. Alors, le Galaxy S22 Ultra est-il l'élu ?
- Une intégration réussie du S Pen...
- L'écran le plus lumineux du marché
- Un jour et demi d'autonomie, même en QHD+
- Des photos et des vidéos toujours réussies
- La recharge qui passe à 45 W...
- ... mais l'utiliserez-vous réellement ?
- Il faut aimer les très, très grands smartphones
- Performances variables en jeu
- ... mais chargeur compatible non inclus
Ça, nous le verrons dans les (nombreuses) lignes qui vont suivre. Mais ce qu'il faut déjà savoir, c'est que ce Galaxy S22 Ultra n'est pas qu'un énième smartphone bêtement posé au sommet de la chaîne alimentaire de Samsung.
En effet, le constructeur a récemment annoncé que son historique gamme Galaxy Note était mise au rebut. Ventes en baisse, difficultés de production, et double emploi de plus en plus criant avec les Galaxy Z Fold devenant autant de freins à son développement.
Mais plutôt que de reléguer définitivement au passé ses « phablettes » à stylets, Samsung a opté pour une approche assez maligne. Et si le Galaxy S22 Ultra était un Galaxy Note qui ne disait pas son nom ?
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur. Modèle testé : 12+128 Go.
Fiche technique Samsung Galaxy S22 Ultra
Taille de l'écran | 6.8 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 128 Go, 256 Go, 512 Go, 1024 Go |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 12 Go |
Capacité de la batterie | 5 000 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 108 + 12 + 10 + 10 MP |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 12 |
Surcouche Android | One UI 4.1 |
Assistant vocal | Bixby |
Taille de l'écran | 6.8 pouces |
Type d'écran | Dynamic AMOLED 2X |
Définition de l'écran | 3088 x 1440 pixels |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 500 ppp |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 128 Go, 256 Go, 512 Go, 1024 Go |
Stockage extensible | Non |
Processeur | Exynos 2200 |
Finesse de gravure | 4nm |
Nombre de cœurs CPU | 8 |
Fréquence CPU | 3GHz |
GPU | Xclipse 920 |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 12 Go |
Capacité de la batterie | 5 000 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Oui |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 45W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 5 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 108 + 12 + 10 + 10 MP |
Définition du / des capteur(s) avant | 40 MP |
Enregistrement vidéo | 8k24 ; 4K60 ips |
Stabilisateur caméra | Optique et Numérique |
Flash arrière | LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 2.4 um ; 1.12 um ; 1.12 um ; 1.4 um |
Taille des photosites objectifs frontaux | 0.7 um |
Ouverture objectif photo arrières | f/1.8 ; f/2.2 ; f/2.4 ; f/4.9 |
Zoom Optique | 3x ; 10x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | 6E |
Bluetooth | 5.2 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Type de connecteur | USB-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 163.3mm |
Largeur | 77.9mm |
Epaisseur | 8.9mm |
Poids | 228g |
Certification IP | IP68 |
Indice de réparabilité | 8.2 / 10 |
DAS tête | 1,049 W/kg |
DAS tronc | 1,585 W/kg |
DAS membres | 3,18 W/kg |
Ça fait partie du contrat de base : un smartphone portant la mention « Ultra » ne peut décemment pas faire l'impasse sur une fiche technique en or massif. Et Samsung ne déçoit pas, avec son nouveau flagship.
C'est simple : le S22 Ultra affiche les specs les plus reluisantes qu'on ait vues ces derniers mois. Nous aurons largement l'occasion d'en détailler certains aspects dans la suite de ce test, mais nous aimerions attirer votre attention sur le SoC Exynos 2200 qui équipe ce nouveau modèle.
Certes, les puces de Samsung ont mauvaise presse. Traditionnellement plus gourmandes et moins performantes que leurs équivalentes Qualcomm Snapdragon, elles ne tiennent pas la comparaison. Mais, cette année, Samsung muscle son jeu grâce à un GPU de dernière génération, conçu en partenariat avec AMD. On a hâte de voir ce que ça peut changer en jeu !
Dans la boîte du Galaxy S22 Ultra, le smartphone se sent malgré tout toujours aussi seul. On n'y trouvera en effet que le téléphone et son câble de recharge USB-C. Aucun chargeur n'est fourni, quand bien même ce smartphone est compatible avec la charge rapide à 45 W — et malgré un prix qui frôle l'indécence.
Design : un smartphone plus agréable à l'œil
Samsung se charge, côté design. Et s'il y avait déjà (beaucoup) de mieux l'an dernier avec le S21 Ultra, il atteint selon moi le sommet de son art cette année. Mais je préfère prévenir : « il faut aimer », comme on dit.
En effet, et on risque d'écrire cette phrase un certain nombre de fois dans ce test, le S22 Ultra s'inspire fortement d'un Galaxy Note. En l'occurrence, l'esthétique du Galaxy Note 21 Ultra est largement citée ici.
Plutôt épais (8.9 mm), le S22 Ultra est massif sur tous les aspects. Il frôle les 230 grammes, et demande une sacrée contorsion des doigts pour espérer l'utiliser d'une main. Eh oui, ça ne change pas : les haut de gamme de chez Samsung sont à réserver aux personnes dotées de grandes paluches.
Du reste, les tranches de l'appareil sont à la fois incurvées (sur les côtés) et plates (sur le dessus et le dessous). On remarque également que les bordures encadrant l'écran très généreux du smartphone sont assez fines, et contribuent à une expérience de lecture sans concession.
À l'arrière, on apprécie que le « bloc » d'appareils photo n'en soit finalement plus un. Chaque capteur est présenté indépendamment, et réduit ainsi cette charge visuelle plutôt lourde qui ne réussissait pas franchement aux précédents modèles. Les modules semblent aussi moins dépasser du châssis, créant ainsi une moindre instabilité une fois posé à plat.
Du reste, on est chafouins que Samsung ne nous ait pas fourni l'un des plus beaux coloris sortis de ses usines ces dernières années et nous gratifie, comme d'habitude, d'un modèle noir toujours aussi ennuyeux.
Samsung rempile avec son capteur d'empreintes ultrasonique sous la dalle, mais a la bonne idée de le placer suffisamment haut pour éviter de se faire mal au pouce dans l'exercice (trop aimable).
Mais n'attendons pas davantage avant d'adresser l'éléphant dans la pièce : oui, le Galaxy S22 Ultra embarque un emplacement dédié au S Pen. Les deux appareils ne font donc plus qu'un.
Aucune excentricité à venir chercher ici ; Samsung nous offre exactement ce qu'il a fait pendant des années sur ses Note. Une simple pression sur l'extrémité du stylet permet de le faire sortir de son logement. Pour ce qui est des fonctionnalités dédiées, nous y reviendrons dans la partie « logiciel » de ce test.
Pour conclure ce chapitre, ajoutons que le Galaxy S22 Ultra est protégé par un verre Gorilla Glass Victus+ à l'avant comme à l'arrière, et qu'il est certifié IP68. Il peut donc résister à une immersion de 30 minutes dans 1,5 mètre de profondeur environ.
Écran : on n'a jamais vu plus lumineux
Samsung touche sa bille, quand on parle d'écrans. Il est donc tout naturel que son dernier smartphone haut de gamme profite du nec plus ultra en la matière.
Le Galaxy S22 Ultra adopte une dalle Dynamic AMOLED 2X à laquelle il ne manque strictement rien. Compatible HDR10+, elle dispose d'une fréquence de rafraîchissement adaptatif 1-120 Hz et peut afficher une définition Full HD+ ou WQHD+ (3088 x 1440 pixels).
Mais le plus intéressant réside encore dans la luminosité record que peut atteindre la dalle. D'après notre sonde X-Rite iDisplay Pro et le logiciel de calibration professionnel Calman Ultimate, on atteint ici les 1188 nits quand la luminosité ambiante se fait trop vive. Par exemple en extérieur, en plein soleil. C'est tout bonnement impressionnant ; l'iPhone 13 Pro doit donc déjà rendre sa couronne.
Pour ce qui est de la colorimétrie, Samsung frôle la perfection sans toutefois l'atteindre. Le mode Vif, sélectionné par défaut, offre une température moyenne de 6680K — ce qui est un poil trop froid (on attend une valeur approchant 6500K). Le spectre sRGB est couvert à plus de 135%, et le DCI-P3 atteint les 99%. En d'autres termes, les couleurs sont vives, plutôt saturées, et assurent un effet waouh de tous les instants.
Forcément, la justesse des couleurs n'est pas tout à fait au point. Si l'on s'en tient au relevé du delta E 2000, le S22 Ultra souffre d'une petite dérive au niveau des bleus. Les spécialistes de l'image ou les plus pointilleux d'entre vous préféreront opter pour le mode « Naturel » qui corrige le tir au détriment de couleurs vives.
Du reste en utilisation, le S22 Ultra est un vrai petit régal. C'est notamment en vidéo qu'on profite au mieux de sa surface d'affichage géante. Sa fréquence de rafraîchissement et d'échantillonnage se complètent aussi pou offrir une réactivité hors pair sous le doigt… ou le stylet. En effet le S Pen est un outil formidable qui, à force de pratique, peut devenir une véritable extension de votre main une fois les raccourcis maîtrisés.
Audio : des basses enfin présentes
Les deux haut-parleurs du S22 Ultra offrent une belle présence sonore au smartphone. Le volume peut atteindre un niveau assez haut et, surtout, la restitution du son est efficace.
Bien sûr, on préférera toujours se diriger vers une enceinte connectée pour profiter de sa musique. Mais les haut-parleurs du S22 Ultra remplissent parfaitement leur office pour écouter vidéos, streams ou podcasts en tout confort.
Le smartphone est par ailleurs compatible Dolby Atmos et offre ainsi un semblant de spatialisation sur les contenus compatibles.
Enfin, il nous faut rappeler qu'aucune prise jack n'est disponible. Il vous faudra donc vous munir d'un adaptateur, ou vous diriger vers des écouteurs ou casques sans-fil. Le S22 Ultra permet l'appairage de périphériques Bluetooth 5.2, et gère les codecs habituels comme le SBC, AAC, aptX HD et LDAC.
Interface : un S Pen qui s'intègre à merveille
On commence enfin à voir passer davantage de smartphones sous Android 12, et on ne peut pas dire qu'on boude notre plaisir. Très aboutie, la dernière version de l'OS mobile est à son meilleur quand elle s'accompagne d'une surcouche de qualité. Comme c'est le cas avec One UI 4.1.
Le Galaxy S22 Ultra est (presque) parfaitement à jour (il intègre les correctifs de sécurité de janvier, mais pas encore de février), et devrait le rester pendant au moins 5 ans (quatre mises à niveau majeures de l'OS et cinq ans de patchs de sécurité). On n'en est pas encore au même suivi exemplaire que chez Apple, mais il y a incontestablement du mieux depuis quelques années.
Côté expérience utilisateur, One UI 4.1 se présente avec une interface à l'avenant. Tout est à sa place, et on ne manque d'aucune fonctionnalité essentielle. Nous allons vous épargner le détail de celles-ci, mais retenez que le S22 Ultra sait tout faire. Et que si vous venez d'un smartphone d'une marque concurrente, vous retrouverez rapidement vos marques.
Pour les amateurs et amatrices de vibrations « haut de gamme », ajoutons que le S22 Ultra propose un moteur sur un axe X qui offre des retours haptiques tout bonnement divins.
Mais concentrons-nous plutôt sur ce qu'apporte réellement le S Pen. Tout d'abord, il faut repréciser que cet accessoire n'est pas nouveau dans l'écosystème Samsung. Présent depuis le premier Galaxy Note en 2011, il s'est ensuite décliné sur les Galaxy Tab, puis sur le Galaxy S21 Ultra et le Galaxy Z Fold 3 l'été dernier. Néanmoins il faut le redire : ce Galaxy S22 Ultra est un Galaxy Note 22 qui ne dit pas son nom.
C'est indéniable, la possibilité de ranger le stylet dans le châssis nous facilite bien la tâche. D'autant que les utilisateurs qui, comme moi, n'ont jamais eu de Galaxy Note, n'ont pas franchement le réflexe de se saisir de ce petit accessoire. Il faut pourtant dire qu'il est bien pratique.
Comme d'habitude, on pourra paramétrer un certain nombre de raccourcis nous facilitant la tâche. Par exemple, le simple fait de retirer le S Pen de son logement permet de commencer à écrire sur l'écran afin de rédiger une note rapide.
Lorsque le téléphone est déverrouillé et qu'on se saisit du stylet, un volet de raccourcis apparaît et permet de rapidement sélectionner l'application dont on a besoin. Quelques applications créatives, comme Pen Up ou Coloriage, sont également de la partie et permettent de se détendre en suivant simplement le guide. Le détourage de n'importe quel élément visuel est aussi grandement facilité, et permet même de s'adonner au scrapbooking en piochant ça et là quelques références lors de nos navigations web.
Il faut aussi dire que l'utilisation même du S Pen est très agréable. La mine, plutôt souple, épouse à merveille l'écran du Galaxy S22 Ultra. Le crayon est peut-être un peu trop fin pour une préhension idéale au long cours, mais les sensations d'écriture sont naturelles. Notons par ailleurs que ce nouveau S Pen profite de la latence la plus basse jamais observée sur ce type de périphériques avec 2,8 ms seulement. C'est trois fois moins que pour le stylet du S21 Ultra — qui était déjà une référence.
Parmi les autres nouveautés, on retiendra également la Vue Collaborative, qui permet d'utiliser un Galaxy S22 Ultra comme une palette d'outils lorsqu'on utilise une Galaxy Tab S8. Astucieux, même si vous en aurez pour pas moins de 2200€ au moins pour profiter de ce couple à la maison.
Est-ce que j'utiliserai souvent le S Pen au quotidien ? Franchement j'en doute. Je n'en ai jamais éprouvé le besoin, et je doute que j'aie le temps de prendre le pli pendant la période où l'on pourra conserver le téléphone de prêt. Néanmoins j'apprécie que Samsung l'intègre sans surcoût à un appareil connu pour son absence de concessions et sa radicalité. En somme : un ajout vraiment bienvenu ; que l'on s'en serve ou non.
Dans le même ordre d'idées, Samsung DeX est toujours présent et permet de connecter très facilement son smartphone à un écran, une TV ou un ordinateur — même sans-fil. On récupère ainsi une interface desktop (*tousse* qui rame *tousse*), qui vaut surtout pour pouvoir transférer facilement ses fichiers vers sa machine de bureau. Reconnaissons toutefois que la mise en place est simplifiée au possible en comparaison d'il y a quelques années.
Performances : un gros potentiel toujours sous-exploité
On attendait l'Exynos 2200 (gravé en 4 nm) au tournant et pour cause : il s'accompagne d'un GPU signé AMD, qui utilise la même architecture que les puces équipant les PS5 et Xbox Series X. Du très lourd donc, potentiellement capable de rehausser la barre d'une série de SoC dernièrement assez décevants, face à l'ogre Snapdragon de Qualcomm.
Alors les résultats sont-ils enfin à la hauteur pour Samsung ? Disons qu'il y a du bon et du mauvais.
Qu'on s'entende bien : le Galaxy S22 Ultra est un smartphone très, très performant. Dans tous les tests que nous avons l'habitude de faire passer à nos nouveaux prétendants, il se hisse au sommet ou presque. En l'occurrence, le dernier Samsung est imbattable en ce qui concerne la rapidité de son espace de stockage, qui dépasse les 1300 Mb/s en écriture ! Mais cela était déjà le cas l'an dernier... et celle d'avant, en réalité.
Seulement, l'Exynos 2200 reste très loin derrière l'A15 Bionic d'Apple pour son processeur, et a priori encore très loin d'un Snapdragon 8 Gen 1 pour sa partie graphique.
Sur 3DMark, le S22 Ultra s'en sort bien. Avec plus de 6400 points, ce qui le fait talonner le Google Pixel 6 Pro et sa puce Tensor. Mais il est toujours handicapé par le même problème que tous les autres smartphones Samsung avant lui : le thermal throttling.
Rien à faire, les Galaxy ont beaucoup de mal à dissiper la chaleur produite par l'affolement des composants lors d'une session de jeu. Alors pour éviter la surchauffe, il réduit la puissance allouée au GPU et au CPU. D'après 3DMark, la stabilité des performances ne serait ainsi que de 69%.
Cela se traduit par des performances qui font parfois le yoyo. Sur notre fidèle Genshin Impact, on regrette notamment d'avoir tout le mal du monde à maintenir un framerate constant malgré une configuration qui devrait largement permettre du jeu en qualité Élevée. On peut jouer confortablement oui. Mais pas sans rogner ça et là sur certains réglages ; voir en plafonnant la fluidité à 30 images par seconde.
Bien sûr, d'autres jeux plus gourmands tourneront comme des charmes. Même Call of Duty : Mobile. Mais je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'il faille encore faire des compromis en termes de qualité et de stabilité des performances sur un smartphone ultra haut de gamme dépassant les 1350€.
Par ailleurs, je dois bien confesser mon embarras de devoir écrire que j'ai parfois remarqué des moments de « toussotements » du smartphone pendant la simple navigation. Une mauvaise expérience, heureusement rare et probablement imputable à une mauvaise optimisation, qui reste désagréable, sur un smartphone vendu à ce prix.
Profitons-en par ailleurs pour préciser que Samsung n'augmente certes pas ses prix cette année, mais s'en sort avec une pirouette. Oui, le S22 Ultra est vendu 1 259€ comme le S21 Ultra. Mais ce dernier embarquait 12 Go de RAM. Ici, nous sommes à 8 Go de base, et il faut compter 100€ de plus pour se remettre au même niveau.
Autonomie : dans la veine de l'existant
L'an dernier, le S21 Ultra nous offrait plus ou moins une journée et demie d'autonomie. Son successeur disposant d'une fiche technique assez proche (dont une batterie de 5 000 mAh), seul le SoC serait capable de faire varier l'endurance globale.
Et, dans les faits, nous nous situons à peu près dans les mêmes eaux. Aucun problème pour tenir la journée, et les plus prudents iront même taquiner les deux jours d'utilisation. Notez par ailleurs que j'ai privilégié le « pire scénario » dans mes mesures en utilisant la fréquence adaptative pouvant atteindre 120 Hz et la définition WQHD+.
Au final, mon exemplaire de test s'est éteint au terme de près de 26 heures d'utilisation et un peu moins de 7h de temps d'écran.
Sur le test de batterie de PC Mark, qui permet de calculer le temps que mettra le smartphone à passer de 100% à 20% d'autonomie en effectuant diverses tâches, le S22 Ultra s'en sort correctement avec 10h01. Il fait donc aussi bien que le Pixel 6 Pro, mais moins bien que le Pixel 6 qui atteint les 13h53 minutes sur ce même test.
Toujours livré sans chargeur, le S22 Ultra peut cette année être rechargé à 45 W, contre 25 W l'an dernier. Samsung a eu la gentillesse de nous fournir un chargeur compatible (vendu 49,99€) afin d'éprouver les capacités de recharge rapide de son smartphone. En 30 minutes sur secteur, on a récupéré 67% d'autonomie. Il a fallu exactement 55 minutes pour passer de 0 à 100%.
Photographie : impressionnant mais pas révolutionnaire
Qu'est-ce qui change vraiment cette année du côté de la photo ? Eh oui, les plus observateurs auront déjà noté que le S22 Ultra adopte le même capteur grand-angle de 108 mégapixels que l'an dernier. En réalité, c'est même l'intégralité de la configuration photo du S21 Ultra qui se retrouve au dos du nouveau modèle ; sans amélioration apparente.
Pire, les plus pointilleux remarqueront même que les deux téléobjectifs dont est affublé le smartphone sont techniquement inférieurs à ceux de l'an dernier. Ils sont en effet plus petits, et offrent des photosites de 1.12 µm contre 1.22 µm.
Mais comme souvent, c'est du côté du traitement numérique que les choses se joueront. Et en l'occurrence, la puce Exynos 2200 est censée avoir de la ressource en ce qui concerne les tâches impliquant l'IA. Voyons voir.
Grand-angle
Les photos de Samsung sont égales à elles-mêmes. Toujours très bien exposées, toujours très saturées. C'est un style, mais il faut bien avouer qu'on n'y reste pas indifférents.
Le piqué est excellent, et la restitution des détails de l'image est bluffante. Il s'agit, certes, du même capteur que l'an dernier, mais il livre cette fois encore une excellente prestation.
Bien sûr, le S22 Ultra mobilise la grande définition de son capteur pour augmenter la taille des pixels plutôt qu'afficher des photos en 108 mégapixels. On peut contourner cela dans les réglages, mais le résultat est loin d'être aussi convaincant. En fait, on perd à peu près tous les apports du traitement numérique. L'image est plus brute, et donc moins « sublimée ». Elle est aussi fatalement plus détaillée, dans le sens où les 108 mégapixels permettent de zoomer généreusement dans l'image sans perte de détails.
Mais c'était sans compter sur la nouvelle fonctionnalité dite « d'optimiseur de détails ». Utilisable uniquement en mode 108 MP, il permet d'après Samsung de, je cite, « d’immortaliser des clichés d’une qualité époustouflante. Activez cette fonctionnalité en mode 108MP pour une amélioration approfondie de vos photos, tant au niveau des détails que de la profondeur de champ. »
Le résultat ? Franchement difficile à décrire. Il se situe quelque part entre une photo traditionnelle, et donc traitée, et une photo brute en 108 MP. On remarque effectivement qu'un ajustement a été fait sur les ombres et les hautes lumières, mais on doit bien avouer avoir du mal à voir la différence avec un simple filtre. Ce constat mi-figue, mi-raisin se conjugue avec le fait que l'option est pour le moins cachée dans les réglages — comme si Samsung ne souhaitait pas vraiment que nous l'utilisions.
Enfin, comme souvent, on s'étonnera davantage des capacités HDR du Galaxy S22 Ultra. Même dans des scénarios où le contraste est très marqué, il parvient à exposer correctement les parties sombres comme les hautes lumières. Bluffant d'efficacité !
Ultra grand-angle
Le module ultrawide de 12 mégapixels dénote forcément après l'excellente du grand-angle. On salue toutefois une qualité visuelle qui se tient parfaitement, et un champ de vision de 120° qui est salutaire pour prendre en photo des paysages.
Toutefois quelques petits détails nous chiffonnent. On remarque notamment que les photos prises à l'ultra grand-angle ont une teinte plus rouge que celles au grand-angle. Ce n'est pas dramatique, mais on espère toujours une forme de continuité dans la restitution des couleurs sur les différents capteurs.
Pour ce qui est de la qualité pure, le S22 Ultra tient la dragée haute à la concurrence. Le piqué est très bon, et le traitement numérique encore une fois très agréable à l'œil. Les puristes trouveront toujours à redire sur ce traitement décidément très agressif, mais il faut bien concéder que la patte Samsung est immédiatement reconnaissable.
Téléobjectif
Comme sur le S21 Ultra, ce nouveau modèle nous gratifie non pas d'un mais de deux téléobjectifs.
Le premier offre une focale de 70 mm, soit un « zoom » optique 3x. Malgré sa petite taille (il est d'ailleurs plus petit que celui de son prédécesseur...) et ses seuls 10 mégapixels, il s'en sort parfaitement bien et propose des images de toute beauté, dotées d'un effet de compression qui fait toujours son petit quelque chose.
Bien sûr, il montrera ses limites plus rapidement que les autres. Incapable d'attirer suffisamment de lumière, il exposera un peu moins bien les scènes que le grand-angle. Néanmoins, la qualité optique est bel et bien là. Le Galaxy S22 Ultra n'a pas à trembler des genoux face à son homologue l'iPhone 13 Pro / 13 Pro Max.
Le second téléobjectif nous emmène cette fois sur une focale de 230 mm, soit un « zoom » optique 10x. De 10 mégapixels toujours, il est néanmoins bluffant dans sa capacité à offrir des photos d'une netteté impressionnante.
Les images qu'il capture se rapprochent énormément de celles du téléobjectif 3x. On a donc tout simplement l'impression de zoomer encore plus dans la même image, sans pour autant perdre en détail !
Et, bien entendu, on peut utiliser ce dernier capteur pour zoomer encore plus généreusement — mais avec perte dans le piqué. Franchement ? Avec un zoom 30x, le vernis commence à craquer mais dans des proportions bien inférieures à la proposition des années précédentes. Ce n'est vraiment que sur un zoom 100x que les limites sont atteintes. Et encore ; on parvient toujours à distinguer de quoi il s'agit. C'est fort.
Portraits
En portrait, le Galaxy S22 Ultra s'en tire toujours très bien. S'il ne compte plus de caméra ToF pour l'aider à la mise au point (il dispose d'un AF par Laser) et à la constitution d'une carte de profondeur, il n'a aucun mal à comprendre le sujet d'une photo et à le détourer en conséquence.
En extérieur, sa faculté à respecter le contour des cheveux est d'ailleurs impressionnante. Il aura toutefois un peu plus de mal en intérieur ou quand la lumière commence à manquer. Le détourage est moins précis et, surtout, des artefacts commencent à apparaître dans les parties les plus sombres de l'image. Le capteur aura aussi beaucoup plus de mal à fixer le sujet malgré son autofocus performant.
Le module photo avant, de 40 mégapixels, est quant à lui tout aussi à l'aise dans cet exercice. Les selfies sont déjà de très belle facture, mais les portraits ne gâchent rien — bien au contraire. On remarquera simplement une petite différence dans les couleurs (les tons sont plus chauds) en mode portrait.
Le S22 Ultra ne dispose pas d'un mode « macro » à proprement parler, mais fonctionne en réalité comme l'iPhone 13 Pro. Il suffit de s'approcher suffisamment d'un sujet pour que l'appareil permute automatiquement sur la focale ultra grand-angle et fasse la mise au point. Une approche bien plus efficace que n'importe quel capteur macro jamais intégré sur un smartphone.
Nuit
Le S21 Ultra était déjà excellent en vidéo et ce nouveau modèle s'en sort tout aussi bien, voire mieux. Mais, comme on l'a dit, les capteurs sont les mêmes que l'an dernier. Les ajustements qui ont pu être réalisés sont donc assez marginaux ; ne vous attendez pas à une nouvelle révolution en la matière.
Pour être tout à fait franc, il n'y a bien que le grand-angle qui tire vraiment son épingle du jeu dans l'exercice de la photo nocturne. Bien sûr, toutes les optiques permettent d'obtenir des photos lisibles. Mais seul le standard offre des clichés de qualité.
En intérieur, aucun module n'a grand problème à proposer des photos bien exposées et au bruit minime. On peut encore améliorer les résultats en sélectionnant manuellement le mode nuit, mais tous s'en sortent déjà bien en mode automatique.
Vidéo
Le S22 Ultra est capable de filmer jusqu'en 8K à 24 images par seconde sur son module grand-angle. Ce faisant, on renonce à la stabilisation électronique, mais on obtient des images de grande qualité et des couleurs très vives.
La plupart du temps, on préférera néanmoins se « contenter » de la 4K à 60 images par seconde. Disponible sur tous les capteurs, ce paramètre offre de loin les résultats les plus équilibrés entre stabilité, qualité et couleurs.
À mon sens, on reste toutefois un cran en dessous des iPhone 13 et iPhone 13 Pro, résolument imbattables dans cette catégorie.
Toutefois le S22 Ultra gagne la palme de la stabilisation, notamment grâce à l'option « super-stabilité » qui, contre une résolution qui passe à 1080p60, permet de filmer presque comme si l'on utilisait un gimbal.
Samsung Galaxy S22 Ultra : prix et concurrence
Disponible à la précommande, le Galaxy S22 Ultra sera disponible dès le 25 février prochain.
Il se déclinera dans les coloris Bordeaux et Noir dans le commerce, mais peut se trouver en Gris, Bleu Ciel et Rouge sur le site officiel Samsung.
Comme son prédécesseur, le S22 Ultra commence les enchères à 1 259€ pour le modèle 8+128 Go. Comptez 1 359€ pour 12+256 Go, 1 459€ pour 12+512 Go et jusqu'à 1 659€ pour 12 Go de RAM et 1 To de stockage interne.
À ce prix d'entrée, le nouveau Samsung s'oppose frontalement à l'iPhone 13 Pro Max, vendu au même tarif. Officiellement, la concurrence Android de 2022 n'est pas encore arrivée sur le marché. Mais on devrait retrouver les futurs OPPO Find X5 Pro, Xiaomi 12 Ultra ou autre Sony Xperia 1 IV à un prix approchant.
Samsung Galaxy S22 Ultra : l'avis de Clubic
Le Galaxy S22 Ultra est un Galaxy Note 22 qui ne dit pas son nom. Tout, absolument tout évoque la gamme déchue de Samsung. Et il faut dire que l'on ne reste pas insensible à son charme.
Gigantesque, le S22 Ultra est surtout le pinacle des appareils mobiles réservés à la productivité. Le S Pen désormais pleinement intégré à l'expérience, on (re)découvre une autre façon d'interagir avec son smartphone. Seulement, il faut aussi avouer que le S22 Ultra n'invente rien. Bien sûr, il adopte l'un des écrans les plus (littéralement) éblouissants du marché. Mais son processeur reste parfois instable en jeu, et l'expérience photo, aussi excellente soit-elle, n'apporte pas grand-chose par rapport au Galaxy S21 Ultra de l'an dernier.
Le S22 Ultra est-il décevant pour autant ? Pas le moins du monde. Disons plutôt qu'il s'agit d'un smartphone propre sur lui. Un peu premier de la classe, tiré à quatre épingles. On ne peut pas lui reprocher grand-chose au bougre. Mais on aimerait qu'il fasse preuve d'un peu plus de folie.
- Une intégration réussie du S Pen...
- L'écran le plus lumineux du marché
- Un jour et demi d'autonomie, même en QHD+
- Des photos et des vidéos toujours réussies
- La recharge qui passe à 45 W...
- ... mais l'utiliserez-vous réellement ?
- Il faut aimer les très, très grands smartphones
- Performances variables en jeu
- ... mais chargeur compatible non inclus