Test POCO F4 GT : un smartphone surpuissant à moins de 600€

POCO met une nouvelle fois le pied au plancher avec son F4 GT qui est le successeur du… F3 GT qui n'a pas été commercialisé officiellement en France. Dans l'hexagone, nous avions en revanche pu tester le POCO F3 qui était proposé à un tarif plus doux. Une fois n'est pas coutume, le F4 GT mise sur les performances, mais va cette fois un peu plus loin en cherchant à séduire particulièrement les joueurs mobiles grâce à des "petits plus". De quoi faire la différence ? La réponse, maintenant, dans notre test.

Un tour rapide sur la fiche technique suffit à positionner le POCO F4 GT comme un smartphone très puissant. Son processeur Snapdragon 8Gen 1 et ses 8 ou 12 Go de RAM ne laissent aucun doute sur ses performances. Ajoutez à cela un grand écran OLED 120 Hz et vous avez de quoi séduire les amateurs de jeux mobiles. Des caractéristiques haut de gamme à prix contenu dans la mesure ou le F4 GT est proposé à partir de 599 €.

Dans la boîte du POCO F4 GT

Contrairement à certains concurrents, POCO continue de fournir un nombre d'accessoires généreux avec son téléphone. Jugez plutôt le contenu de la boîte :

• Le téléphone.
• Un film de protection d'écran déjà appliqué.
• Une coque de protection transparente en silicone.
• Un bloc de charge 120 W.
• Un câble USB Type-C vers USB Type-A.
• Un outil d'éjection de la carte SIM.
• Un adaptateur USB-C vers mini-jack 3.5 mm.

Attardons-nous quelques secondes sur le câble de recharge. Il a été pensé pour le jeu mobile. En effet, il est un peu plus long que la moyenne des câbles (1,5 mètre) et le connecteur USB-C est coudé afin de pouvoir continuer de tenir le POCO F4 GT à l'horizontale (et donc jouer ou regarder un film) pendant que le smartphone se charge. Malin.

Design : un beau bébé

"Massif" et "Qualitatif", voilà les deux adjectifs qui nous viennent en tête lorsque l'on pense au POCO F4 GT. Avec 8,5 mm d'épaisseur et 210 grammes sur la balance, on ne peut pas vraiment parler d'un poids plume. Mais dès la première prise en main, le téléphone respire la solidité. Ses finitions en verre et en aluminium ne laissent rien au hasard.

La face avant est assez classique avec des bordures noires contenues, l'écran occupant 86 % de la surface totale. La caméra avant se fait discrète dans son poinçon centré sur la partie haut de la dalle. Au dos, POCO a réussi à donner un "look gaming" à son téléphone, sans trop en faire. En effet, les bandes dessinées sur la coque, le flash sous forme d'éclair ou encore les LED lumineuses qui s'allument sur le module photo lorsque le téléphone se recharge parviennent à rester relativement sobres.

Le module photo ressort légèrement, ce qui rend bancal le téléphone lorsqu'il est utilisé à plat. Utiliser la coque transparente permet de résoudre ce "problème" mineur. Sur la tranche du dessus se trouvent un haut-parleur, un micro et un port infrarouge. Le second haut-parleur est sur la tranche inférieure aux côtés d'un second micro et du connecteur USB-C. Pour ce dernier, il faudra utiliser l'adaptateur mini-jack fourni dans la boîte pour profiter de vos casques et écouteurs en filaire.

La tranche gauche accueille le troisième micro, la trappe pour les deux cartes SIM (5G) ainsi que les boutons de réglage du volume. On note le soin apporté au design des derniers. Mais c'est bien sur la tranche droite que l'on retrouve le plus de boutons !

Comme sur l'Asus ROG Phone 5, deux gâchettes viennent améliorer la prise en main dans les jeux. Par défaut, ces deux gâchettes magnétiques rétractables sont "cachées" dans la coque. Pour les faire sortir, il faut faire coulisser les deux boutons situés à côté. Les gâchettes sortent alors avec un petit "clic" très satisfaisant qui inspire confiance. Le bouton de mise sous tension est au milieu. Le lecteur d'empreinte, très réactif, se trouve sur ce dernier.

Un écran éclatant

POCO a mis les petits plats dans les grands pour proposer un bel écran. Ainsi, on retrouve une dalle AMOLED de 6,67 pouces avec une définition Full HD+, un taux de rafraichissement de 120 Hz et un taux d'échantillonnage tactile de 480 Hz. Du très solide sur le papier pour proposer un affichage de qualité lorsque vous jouez ou consommez vos contenus multimédias.

Comme toujours avec l'AMOLED, les contrastes sont infinis. En plein soleil comme dans la pénombre, le niveau de luminosité s'adapte parfaitement pour garder une lisibilité optimale.

Le mode d'affichage des couleurs est réglé par défaut sur "Intense". Vous pouvez vous rendre dans les paramètres pour choisir celui qui vous convient le mieux parmi les modes "saturé" ou "couleur originale". Un mode "Paramètres avancés" est également de la partie si vous êtes un puriste.

Par défaut, le taux de rafraichissement passe automatiquement de 60 Hz à 120 Hz en fonction de vos usages. Vous pouvez forcer l'un ou l'autre en vous rendant dans les paramètres d'affichage, avec ce que cela entraîne comme conséquences sur l'autonomie de la batterie. En revanche, pas de technologie LTPO pour permettre à l'écran de descendre encore plus son taux de rafraichissement.

Terminons sur deux détails importants. Le premier concerne l'écran qui profite d'une protection en verre Gorilla Glass Victus (la plus résistante). La seconde est que l'écran est plat, ce que devraient apprécier les joueurs pour éviter les ratés tactiles et autres boutons tactiles difficiles à atteindre dans les angles.

Performances : promesses tenues !

C'est bien du côté des performances que le POCO F4 GT est attendu au tournant. Normal, c'est l'axe de communication principal de la marque sur ce modèle. Le constructeur chinois a donc mis le paquet : processeur haut de gamme Snapdragon 8Gen 1, 8 ou 12 Go de RAM, 128 u 256 Go de stockage en UFS 3.1, vibreur pour retour haptique de qualité et une double chambre à vapeur pour refroidir indépendamment le SoC et les circuits de charge pour garder la batterie à bonne température pendant la recharge (très) rapide.

Les scores affichés dans les différents benchmarks sont impressionnants. De Geekbench en passant par AnTuTu et 3DMark, le POCO F4 GT tient la dragée haute à la concurrence. À titre de comparaison, ces scores sont supérieurs à ceux du OnePlus 10 Pro pourtant équipé du même SoC.

Pour le mettre à l'épreuve, nous l'avons testé avec un jeu particulièrement gourmand en ressources : Genshin Impact (préinstallé sur le téléphone). Nous avons joué avec les paramètres par défaut, à savoir une qualité des graphismes sur "moyen" à 30 images par seconde. Dans ces conditions, la partie est très agréable et nous n'avons rencontré aucun ralentissement. Il est possible d'aller chercher les 60 images par seconde, mais uniquement en positionnant toutes les options graphiques sur "faible" ou "très faible".

Le POCO F4 GT s'est montré encore plus à l'aise sur Call of Duty Mobile où nous avons pu pousser toutes les options graphiques au maximum avec une qualité graphique "Très élevée" et une fréquence d'images par seconde "Max". Dans ces conditions, le jeu tourne comme une horloge Suisse, sans jamais surchauffer.

Ce qui nous fait une transition toute trouvée pour parler de l'intérêt des gâchettes magnétiques rétractables du smartphone. Lorsque vous lancez un jeu, le mode "Game Turbo" se lance pour proposer différentes options comme l'enregistrement de votre session de jeu, couper les notifications, transformer votre voix, passer en mode "Performance" et bien sûr configurer les gâchettes.

Cette dernière option est simple à mettre en œuvre. Vous devez simplement attendre d'être en jeu pour "mapper" les gâchettes sur les boutons tactiles que vous souhaitez utiliser. Vous pouvez par exemple choisir la gâchette de droite pour tirer/frapper et celle de gauche pour recharger ou lancer une attaque spéciale.

À l'usage, c'est très agréable, car cela se rapproche (sans jamais l'atteindre) de l'utilisation d'une manette classique. De quoi vous donner un avantage compétitif, particulièrement dans les FPS.

Une interface complète, mais chargée

Contrairement au POCO X4 Pro 5G que nous avons testé en mars dernier, le POCO F4 GT tourne bien sous Android 12 avec l'interface MIUI de Xiaomi dans sa version 13. Au risque de nous répéter à chaque test d'un produit Xiaomi, POCO ou Redmi : l'interface est très complète, personnalisable, mais un peu trop chargée à notre gout.

Dès qu'on allume le téléphone, on constate le nombre important d'applications préinstallées. Une quinzaine d'applications Google, à peu près la même chose chez Xiaomi et une dizaine d'applications partenaires. Oui, on peut en désinstaller certaines, mais on aurait préféré les installer nous même, ou pas.

MIUI est une interface hybride à mi-chemin entre Android et iOS. Pour les utilisateurs de l'OS mobile de Google, cela peut s'avérer déroutant. Ainsi, le panneau des raccourcis est séparé de celui des notifications. Vous pouvez bien sûr revenir au modèle "classique" dans les paramètres. Même chose avec l'affichage des applications installées directement sur le bureau ou cachées dans le tiroir d'application.

En allant dans les paramètres de l'interface, vous trouverez de nombreuses fonctionnalités intéressantes comme le "second espace" qui permet de séparer un usage pro d'un usage perso ou limiter l'accès à certaines applications pour d'autres utilisateurs par exemple. La barre latérale est également intéressante pour accéder rapidement à une sélection d'applications sans avoir à retourner sur l'écran d'accueil.

Pouvoir ouvrir rapidement une fenêtre flottante depuis une notification est également une fonctionnalité pertinente. Enfin, mention spéciale aux LED de notifications du module photo qui peuvent être personnalisées en fonction d'un évènement. Cette dernière fonction est propre au POCO F4 GT.

Audio : du gros son !

Le POCO F4 GT profite d'un son stéréo qui sort des deux grilles de haut-parleur situées sur les tranches gauche et droite de l'appareil. Le téléphone est réalité équipée de quatre haut-parleurs (deux sous chacune des grilles). Leur positionnement est intelligent dans la mesure où elles sont positionnées de telle sorte que vous pouvez moins facilement les obstruer en jouant à l'horizontale.

En revanche, aucune prise mini-jack n'est de la partie. Vous devrez utiliser le port USB-C ou l'adaptateur fourni dans la boîte. Pour les adeptes du sans-fil, le téléphone est compatible avec le Bluetooth 5.2. La qualité sonore se situe dans la tranche haute par rapport aux nombreux smartphones que nous avons eus entre les mains. La puissance est au rendez-vous et la qualité est correcte jusqu'à environ 70 % du volume.

Comme toujours, les basses et les aigus sont en retrait, au profit des médiums qui mettent en avant les voix. Si vous aimez mettre les mains dans le cambouis, des égaliseurs sont de la partie. Vous pouvez également utiliser les 9 préréglages proposés.

Appareil photo : le parent pauvre

POCO ne met pas beaucoup en avant le module photo de son F4 GT dans sa communication. Et pour cause, il représente le maillon faible d'une fiche technique jusque-là impressionnante. Ainsi, on retrouve trois capteurs :

• Grand-angle de 64 Mpx, f/1.9.
• Ultra grand-angle de 8 Mpx, f/2.2.
• Macro de 2 mégapixels f/2.4.

Grand-angle et ultra grand-angle

Par défaut, le capteur principal de 64 mégapixels prend des clichés en 16 mégapixels grâce au procédé du pixel binning. Il est bien sûr possible de "forcer" le mode 64 mégapixels, bien que ce dernier n'apporte pas grand-chose pour un usage courant.

Sur le grand-angle, les photos sont d'une qualité honorable lorsque les conditions lumineuses sont favorables. Le piqué est au rendez-vous, principalement au centre de l'image. La balance des blancs est plutôt bien gérée, mais le traitement logiciel des couleurs nous a moins emballés. En effet, les clichés affichent des couleurs très vives qui viennent flatter l'œil, mais s'éloignent de la réalité.

Sans grande surprise, le capteur ultra-grand-angle fait moins bien, avec un niveau de détails à la baisse ainsi qu'une forte distorsion dans les angles. La continuité colorimétrique n'est pas assurée avec le capteur principal, la faut à une balance des blancs mal réglée.

Zoom

Point de zoom optique pour le POCO F4 GT. Il faut donc se contenter d'un zoom numérique qui peut dépanner dans certaines situations. N'espérez pas faire de la photo animalière avec. Le zoom x2 garde un niveau de détails satisfaisant. À partir de x4, cela commence déjà à se gâter.

Macro

Un module photo modeste ne serait pas complet sans son capteur macro de 2 mégapixels. Comme nous l'avons déjà exprimé dans de nombreux tests, un tel capteur est anecdotique. Pour ne pas dire inutile. Le niveau de détails est trop faible et la distance minimale de mise au point pas suffisamment importante. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, on obtient de meilleurs résultats en se rapprochant du sujet avec le capteur grand-angle.

Photos de nuit

Les clichés nocturnes ne représentent pas le point fort du POCO F4 GT. Le bruit numérique apparait rapidement sur les clichés les plus sombres. Cependant, le mode nuit remplit sa fonction en apportant plus de lumières, et donc de détails, aux photos.

Portraits et selfies

Le mode portrait fonctionne correctement. Il vient lisser la peau pour ne laisser aucune aspérité. Le détourage est correct, mais imparfait si on regarde un peu plus en détail. Ici, on constate un élément de l'arrière-plan qui se confond avec la tête et des poils de barbes taillés dans le vif.

Le capteur avant de 20 mégapixels permet de prendre des égoportraits de qualité. Le mode portrait présente les mêmes qualités et défauts que sur le module photo principal. Le détourage autour des oreilles est ici imparfait, mais le flou logiciel appliqué à l'arrière-plan fonctionne tout de même bien pour faire ressortir le sujet de la photo.

Vidéo

Le POCO F4 GT est capable de filmer jusqu'en 4K à 60 images par seconde. L'image est très contrastée et les zones d'ombres nous semblent très bouchées. En revanche, la stabilisation numérique est plutôt efficace dans la mesure ou les à-coups ne sont pas trop marqués.

Autonomie et recharge du POCO F4 GT

Le POCO F4 GT est équipé d'une batterie de 4700 mAh. C'est peu si on considère le gabarit du téléphone et la puissance embarquée de ce dernier. Comme nous sommes en présence d'un smartphone pour gamer, nous avons joué environ 35 minutes. Sur cette session, le téléphone est passé de 86 % à 72 % (-14 %). Le reste de notre journée a été composé d'une heure d'appel avec des écouteurs Bluetooth, de la navigation web, un peu de YouTube et quelques photos.

Rien d'extraordinaire donc, mais suffisant pour épuiser totalement la batterie en 24 h à peine. Après avoir débranché le téléphone à 100% de batterie à 13 h 30, nous étions déjà à 5% le lendemain à 12 h, en mettant le téléphone en mode avion la nuit.

Nous avons rarement réussi à dépasser les 5 heures d'écran allumé sur une charge complète. Nul doute que vous pourrez tenir plus d'une journée si vous ne jouez pas du tout… mais dans ce cas pourquoi acheter un smartphone gaming ?

Pour palier cette faiblesse, le POCO F4 GT embarque dans la boîte un chargeur de 120W. Inutile de préciser que recharger une batterie de 4700 mAh avec une telle puissance va très vite. En seulement 17 minutes, le smartphone a déjà retrouvé ses pleines capacités.

Mieux, vous pouvez le recharger pendant que vous jouez. Dans ces conditions, comptez 27 minutes pour une recharge complète. Le câble suffisamment long et sa conception "en angle" permettent de pouvoir jouer à l'horizontale sans être trop gêné lors de la recharge. La chauffe lors de la recharge est bien présente, mais reste maitrisée.

Prix et disponibilité

Le POCO F4 GT est disponibles en trois couleurs : noir, argent et jaune. Deux configurations sont proposées :

• 8 Go de RAM + 128 Go de stockage : 599 €,

• 12 Go de RAM + 256 Go de stockage : 699 €.

Comme à son habitude, la marque a proposé une offre de lancement alléchante : du 26 au 29 avril 2022, le POCO F4 GT a profité de 100 € de remise sur les deux configurations que nous venons de citer.

POCO F4 GT : l'avis de Clubic