Test Oppo Find X5 Lite : un smartphone aussi performant que séduisant ?

Nous vous avons dit tout le bien que nous pensions du Find X5 Pro d’Oppo lors de son lancement, en mars dernier. Depuis, le constructeur a rendu disponibles deux autres déclinaisons de son smartphone vedette : le Find X5 et le Find X5 Lite.

Ces deux modèles sont des versions allégées du Pro et représentent l’essentiel des ventes de la gamme Find X du constructeur. Nous nous intéressons aujourd’hui au Find X5 Lite, point d’entrée dans la famille.

Design et ergonomie : classique, mais réussi

Le Find X5 Lite ressemble à… un smartphone. Par là, on veut dire qu’il n’innove en rien en matière de design ou d’ergonomie. Est-ce un problème ? Pas vraiment, puisqu’on n’attend pas de nouveautés bouleversantes sur ces points avec un produit « lite ». On note tout de même un effort méritoire sur la finesse (7,81 mm hors caméra dorsale) et le poids (173 grammes) qui permettent à l’appareil de trouver plus facilement place dans une poche ou un sac encombré.

Cela n’a pas empêché Oppo de concevoir un smartphone séduisant. Côté ergonomie, rien de particulier à signaler. Les touches mécaniques sont là où elles doivent se trouver (sur les flancs gauche et droit, donc). Le lecteur d’empreintes se situe sous la dalle de l’écran et la caméra frontale loge dans un poinçon discret.

Enfin, le connecteur USB-C et la grille de l’unique haut-parleur trouvent place sur la face inférieure. Bien qu’il soit de plus en plus rare, le bon vieux jack audio est de la partie : on le trouve juste à côté du port USB-C. Cela ravira sans aucun doute les inconditionnels des casques filaires.

Comme le reste du châssis, la face arrière est faite d’une matière plastique composite à la fois solide et parfaitement usinée. Plutôt que d’opter pour une finition brillante, Oppo a fait le choix d’une texture mate et agréablement irisée.

Elle présente l’avantage d’être totalement insensible aux salissures et traces de doigts. La caméra dorsale est quant à elle logée dans le désormais traditionnel domino. Celui-ci dépasse de deux millimètres de la coque, rendant l’appareil « bancal » s’il est posé à plat sur une table.

Un bel écran AMOLED

L’écran du Find X5 Lite est construit autour d’une dalle Amoled de 6,43 ’’ affichant 2400 x 1080 pixels à une fréquence de rafraîchissement maxi de 90 Hz. Celle-ci pourra être abaissée à 60 Hz afin de limiter la consommation électrique. Dommage qu’aucun mécanisme d’adaptation automatique ne soit disponible pour cela, le réglage devant s’effectuer manuellement par les paramètres système.

L’écran est certifié HDR10+ et dispose d’une luminosité maximale de 600 nits (800 nits en affichage HDR). Elle autorise une utilisation correcte dans toutes les situations, y compris en plein soleil si l’on prend soin de ne pas activer le mode sombre.

Des bordures noires entourent la dalle. Sans surprise, elles sont plus visibles que celles que l’on trouve sur les smartphones haut de gamme. Trois d’entre elles sont tout à fait acceptables, la quatrième — le « menton » — se faisant remarquer par une épaisseur non négligeable. Si cela peut gêner de prime abord, on l’oublie assez rapidement en usage quotidien.

Par défaut, la colorimétrie est tout à fait acceptable, même si les couleurs sont un peu boostées. Le point blanc est quant à lui un peu déséquilibré et tend un peu trop vers le bleu. On peut corriger tout cela en sélectionnant le mode couleur « naturel » et en réglant ajustant la température de l’image. Il faudra s’en contenter, aucun autre réglage n’étant disponible.

L’image produite donne entière satisfaction en utilisation quotidienne. Bien définie, nette et dépourvue de latence (vive l'Oled !), elle permet de travailler ou de se distraire dans d’excellentes conditions.

Performances : dans la bonne moyenne

Le Find X5 Lite est construit autour d’un SoC Mediatek Dimensity 900 5G, que l’on a déjà rencontré à plusieurs reprises sur les smartphones du constructeur. Cette puce octocœur est gravée en 6 nm et fonctionne à la fréquence maxi de 2,4 Ghz.

La puce graphique associée est le GPU Mali G68. Ils sont accompagnés 8 Go de RAM LPDDR4x et de 256 Go de stockage flash UFS 2.1. Au besoin, on pourra étendre ce dernier par l’ajout d’une carte micro SD, chose plutôt rare sur un smartphone récent. Mieux encore, cette carte ne se substitue pas à l’une des deux Nano SIM comme c’est souvent le cas.

Nous avons dégainé notre habituelle batterie de tests afin d’évaluer les performances brutes du Find X5 Lite. Surprise : l’appareil est reconnu par Geekbench 5 et Antutu comme étant un Reno7 5G, appareil commercialisé au printemps dernier en Chine, à quelques jours du lancement mondial du Find X5 Lite. Techniquement parlant, les deux produits sont absolument identiques, mais sont destinés à des marchés différents.

Le Find X5 Lite/Reno7 5G affiche des performances conformes à ce que l’on peut attendre d’un smartphone positionné en milieu de gamme. Antutu le crédite ainsi de 458 323 points, 3D Mark Mobile lui en attribue 2205 tandis que Geekbench 5 l’évalue à 2157 points en multicœurs (698 en monocœur).

En pratique, le Find X3 Lite dispose de la puissance nécessaire à la bonne des applications de la vie quotidienne. La quantité de mémoire vive s’avère suffisante pour assurer une utilisation multitâches fluide. Les applications gourmandes en puissance de calcul s’exécuteront parfois avec lenteur, mais rien d’insoutenable. On pourra les utiliser épisodiquement si besoin.

En fin de compte, seuls les gamers resteront sur leur faim. Il reste possible de faire tourner les jeux de dernière génération comme Asphalt 9 à condition d’accepter un framerate un peu réduit et/ou une réduction de la qualité visuelle.

ColorOS : toujours aussi agréable

À la sortie de la boîte, le Find X5 Lite est équipé d’Android 11 et de ColorOS 12. C’est sous cette configuration qu’il a été conçu et commercialisé au printemps dernier. On ne saurait toutefois trop vous recommander d’appliquer la (très) grosse mise à jour qui sera proposée lors du paramétrage initial. Celle-ci passe l’appareil sous Android 12 et ColorOS 12.1.

On gagne donc au passage quelques nouveautés appréciables ainsi que la correction de bugs agaçants. Find X5 Lite était le seul smartphone de la famille à être annoncé sous Android 11, Le Find X5 et le Pro étant équipés d’Android 12. Sur la gamme Find X, Oppo garantit le support de trois versions majeures de l’OS de Google : celle qui est préinstallée, puis les deux suivantes.

Dans le cas du Lite, cela signifie que l'aura droit qu’à Android 13, la version 12 étant considérée comme une mise à jour majeure. Le constructeur appliquera-t-il strictement cette règle, ou fera-t-il une exception pour ce cas particulier ?

Interrogé à ce sujet, Oppo France n’a pour l’instant pas de réponse officielle à fournir. Quoiqu’il en soit, la fourniture des mises à jour de sécurité du Lite est garantie pendant les quatre premières années de sa vie.

Pour le reste, ColorOS 12.1 reste toujours aussi agréable à utiliser. Cette surcouche garde l’esprit d’Android Stock tout en comblant ses lacunes et en lui ajoutant des fonctions pertinentes.

Charge & autonomie : très honorable

Le Find X5 Lite dispose d’une capacité de 4500 mAh répartie sur deux accumulateurs de 2250 mAh. Grâce à la technologie SuperVOOC 65 Watts, ceux-ci peuvent être chargés en parallèle afin de réduire la durée de l’opération.

Résultat, Oppo annonce qu’en utilisant l’adaptateur électrique et le câble fournis, il est possible de passer de 0 à 100 % d’autonomie en 31 minutes. Nos tests confirment presque cette affirmation puisqu’il nous a fallu 35 minutes pour atteindre les 100 % en partant d’un appareil entièrement déchargé.

Chargé à 100 %, le Find X5 Lite dispose d’un peu plus de 1,5 jour d’autonomie en utilisation normale (Internet, un peu de jeu, appels téléphoniques, streaming audio et vidéo, etc). En agissant sur les paramètres d’économie d’énergie, on pourra monter à quasiment deux jours. En mode geek, on tiendra une bonne journée, performance que nous jugeons plus qu’honorable pour un smartphone de cette catégorie.

Photo : classique

La caméra dorsale du Find X5 Lite est constituée de trois modules :

• Principal : capteur 64 Mpxl (1/2'' ; photosites 0.7 μm) ; objectif 26 mm f/1,7, OIS
• Grand-angle : capteur 8 Mpxl ; objectif ouvrant à f/2,3
• Macro : capteur 2 Mpxl ; objectif ouvrant f/2,4

La caméra frontale dispose d’un seul module embarquant un capteur 32 Mpxl et un objectif 24 mm f/2,4.

Nous avons croisé plus d’une fois ce type de configuration pour la caméra arrière. Faire l’impasse sur le téléobjectif et le remplacer par un module macro permet certes de diminuer le coût de revient. Afin de simuler un zoom, il faut donc passer par l’IA et des subterfuges algorithmiques. Cela permet-il au Find X5 Lite de s’en sortir correctement ?

Avec un bon éclairage, le module principal produit de belles images de 16 Mpxl grâce au pixel binning quatre-en-un (un pixel est produit par les informations lumineuses captées par des matrices de 2x2 photosites du capteur).

Nous n’avons pas rencontré de problème particulier en matière de colorimétrie ou d’aberrations optiques. En faible luminosité ou en mode nuit, le bruit numérique fait son apparition, sans toutefois trop dégrader la qualité des images.

Le zoom 2x produit lui aussi de jolies images. Elles sont correctement détaillées et obtenues par un savant mélange de recadrage et d’IA puisqu’il n’y a pas de téléobjectif. Il faut vraiment examiner le résultat à l’échelle 1:1 sur un moniteur informatique pour remarquer un léger crénelage des détails les plus fins. Rien de dramatique, donc.

Les choses se gâtent à partir du zoom 5x. S’il fait illusion pour un partage « vite fait » sur les réseaux sociaux, il montre ses limites dès qu’on cherche à afficher l’image sur un écran un peu plus grand. L’IA fait ce qu’elle peut pour « deviner » les détails… mais ce n’est pas suffisant.

Ces derniers font alors leurs adieux à définitifs à la scène captée et un flou général commence à apparaître. Sans surprise, la situation empire au fur et à mesure que l’on augmente le facteur de grossissement. Oppo propose tout de même de monter jusqu’à 20x, où les détails ne sont plus qu’un lointain souvenir, même sans examiner la photo sur un grand écran.

Le module ultra grand-angle produit des clichés corrects en plein jour, compte-tenu de la définition moyenne de son capteur. Le rendu est bon au centre de l’image, mais manque de piqué sur les bords. Rien d’étonnant à cela : on retrouve les mêmes défauts sur la quasi-totalité des smartphones en milieu de gamme.

L’IA gérant le mode portrait produit des images qui peuvent faire illusion si l’on n’y regarde pas de trop près. Le bokeh artificiel est joli (pensez à choisir son intensité avant la prise de vue, aucune modification a posteriori n’étant possible), mais sa délimitation n’est pas toujours pertinente.

L’IA se laisse facilement piéger sur les scènes un tant soit peu complexe, le caractère artificiel du flou d’arrière-plan étant rapidement mis en évidence par un examen des détails.

Enfin, le module macro et son capteur de 2 Mpxl font ici plus office de gadget que de véritable avantage. On jouera un peu avec puis on le laissera vite tomber, car la faible définition des images, combinée avec la difficulté de shooter une image nette (pas d’autofocus) lassent rapidement.

Un mot enfin sur la partie vidéo, correcte, mais pas extraordinaire. On peut réaliser des prises de vues en 4K 30 im/s maxi avec la caméra arrière (1080 p 120 im/sec maximum avec la caméra avant). On évitera d’utiliser le zoom (numérique) pendant la captation, l’image produite étant alors saccadée).

Oppo find X5 Lite : l'avis de Clubic