Annoncé lors de la conférence Google I/O en mai dernier, le Pixel 6a est une déclinaison plus abordable des Pixel 6 et 6 Pro sortis en fin 2021. En ne faisant que peu de concessions vis-à-vis de ses ainés, le petit dernier de la famille Pixel semble, sur le papier, s’attribuer une qualité qui manquait clairement à Google jusqu’à présent pour tutoyer les sommets de la téléphonie mobile. La cohérence.
- Un design original
- Un écran lumineux
- Des performances satisfaisantes
- Une expérience photo et logicielle au-dessus du lot
- Une autonomie convenable
- Une charge (18W) trop lente
- Un processeur un peu juste pour du gaming intense
- Une mémoire de 128 Go non extensible
- Une expérience audio perfectible
Contexte de sortie
En matière de smartphone, Google donne parfois l’impression d’avancer dans une grotte à la lueur d’une flamme de bougie vacillante. Malgré sa force de frappe financière et les qualités indéniables de ses produits, le géant peine encore à s’inviter à la table des plus grands. Pire, la firme de Mountain View donne presque parfois l’impression de se satisfaire de ce rôle de second couteau.
Il faut dire que Google n’a jamais vraiment mis sur pied une opération de séduction massive, tant ses incohérences vont parfois bon train. Pour preuves, l’an dernier, la firme nous avait par exemple privés de son Pixel 5a, ce dernier n’était réservé qu’aux marchés japonais et étasunien. Autre fait intriguant, selon nos recherches, la famille Pixel n'est commercialisée « que » dans 14 pays dans le monde, alors que la marque existe depuis… 2016.
Ce manque de cohérence intrigue, car le géant du web produit d’excellents téléphones, c’est incontestable. Avec le 6a, Google semble vouloir faire preuve de rédemption.
Loin de n’être qu’un entre deux gammes, ce smartphone pourrait en effet avoir trouvé l’alchimie idéale pour séduire les foules.
D’un côté, des qualités indéniables qui sont intrinsèques aux derniers Pixel : un design atypique, une puce made in Google, une expérience logicielle inégalée et une partie photo solide. De l’autre, son positionnement tarifaire bien senti pourrait faire de lui un choix intelligent pour qui souhaite renouveler son smartphone pour quelques années.
Après plus de trois semaines de test, vérifions ensemble si la cohérence est enfin devenue la valeur cardinale de Google à travers ce Pixel 6a.
Design : comme ses ainés, il a de la personnalité
Au déballage, le Pixel 6a fait autant dans la sobriété que ses grands frères. On retrouve le smartphone et un câble USB-C. À l’image de Samsung et Apple, Google fait lui aussi l’impasse sur des écouteurs et surtout sur un chargeur. Lors de la première prise en main, difficile de ne pas remarquer le lien de parenté avec ses prédécesseurs.
Contrairement à notre collègue Pierre, qui a testé le Pixel 6 il y a quelques mois, je ne serai pas aussi sévère sur le design d’ensemble de la famille Pixel version 2021/2022. Bien évidemment, des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Pourtant, essayons. Que doit-on attendre du design d’un smartphone facturé sous la barre des 500 euros ? Certains préférons un objet discret, d’autres plus excentriques, afin de ne pas avoir en main une pâle copie d’un produit d'entrée de gamme.
Personnellement, j’apprécie l’allure bicolore et la barre noire transversale qui recouvre les deux capteurs photo et le flash. La famille Pixel 6 a du caractère, de la personnalité, et rien que pour cela, je salue le parti pris de Google. Hormis le récent Phone (1) de Nothing, la grande majorité des smartphones de milieu de gamme semble avoir été conçue dans un pochoir. Ils se ressemblent, peu ou prou, presque tous.
Alors que les Pixel 6 arboraient une façade arrière en verre, le 6a se contente d’un dos en plastique brillant qui le rendra logiquement plus sensible aux traces de doigts. Visuellement, l'ensemble est plutôt réussi et les finitions sont impeccables. Notons également que le châssis en aluminium revêt un léger effet brossé, ce qui confère au smartphone une préhension globalement agréable.
À l’avant, bien que l’écran s’habille de bordures visibles, environ 4 mm sur le bas et 3 mm ailleurs, ce n'est pas pour autant scandaleux. Les ayatollahs des écrans borderless n’y trouveront certainement pas leur compte, mais le commun des mortels s’en accommodera après quelques jours d'utilisation. D’ailleurs, l’iPhone 13 Pro possède des bordures de 2,42 mm sans que cela ne gêne personne outre mesure…
D’une ou à deux mains, le 6a s’utilise globalement avec une grande facilité. Il faut dire que le larron joue la carte du format compact par rapport au Pixel 6, comptez 152,2 x 71,8 x 8,9 mm contre 158,6 x 74,8 x 8,9 mm pour l’ainé. Surtout, le 6a est d’une légèreté rare, 178 grammes, soit 29 grammes de moins que le Pixel 6. À ce petit jeu, il fait même mieux qu’un de ses concurrents directs, le Galaxy A53 5G, qui stabilise l’aiguille de sa balance aux alentours de 189 grammes.
En ce qui concerne la connectique, la tranche inférieure accueille le port de charge et celle de droite, les boutons de volumes et celui de veille. Toujours pas de port microSD, quel dommage, de prise jack, plus logique, et de reconnaissance faciale 3D, décevant. Il faudra du coup se contenter d'un capteur d’empreintes sous l’écran qui n’est pas le plus rapide que nous avons pu tester. Enfin, comme nous l’attendions, l’écran est protégé par un verre Gorilla Glass Victus et comme nous ne l’attendions pas, le 6a est certifié IP67. Une caractéristique encore trop rare à ce prix qui saura rassurer les plus maladroits d’entre nous.
Un écran OLED pour séduire les foules
Plus compact, le 6a arbore logiquement une dalle plus petite que le Pixel 6, soit 6,1 pouces contre 6,4 pouces. Il ne fait donc pas dans la démesure et s’inscrit dans la tendance actuelle. L’écran OLED, lui, propose une définition Full HD+ (1090 x 2400 pixels) et une densité de 429 ppp.
Compatible HDR, cette dalle offre des contrastes excellents, merci l’OLED, et une colorimétrie maîtrisée. Contrairement à des constructeurs comme Xiaomi ou Samsung qui privilégient des couleurs vives, voire saturées, Google fait ici le choix d’un affichage réaliste et neutre. Ceux qui ne sont pas habitués pourraient presque croire que l’écran souffre d’un manque de luminosité, mais il n’en est rien.
Par défaut, le mode « Adaptatif » est activé, complété par les modes «Naturelle » et « Rehaussé ». Même en choisissant ce dernier, l’effet sera moins clinquant que sur les dalles des autres constructeurs précités. Vous l’aurez compris, les adeptes d’une colorimétrie criarde devront donc passer leur chemin.
À l’usage, nous avons été étonnés par la luminosité maximale de l’écran. Que ce soit dans une pièce presque sombre ou en plein soleil, l’expérience est agréable et sans trop de reflets. Bien que les photos aient du mal à lui rendre honneur sur ce point, croyez-nous, sur ce point, il est bien plus performant que la plupart de ses concurrents directs.
Par contre, avec un taux de rafraîchissement maximal bloqué à 60 Hz, Google ne se foule pas trop. Bien que ce choix soit certainement fait pour ne pas faire de l’ombre à ses grands frères, le Pixel 6 monte à 90 Hz et le 6 Pro à 120 Hz, il pourrait rebuter les gamers. Est-ce pour le coup vraiment handicapant ? Pour du jeu assidu, oui, pour tout le reste, pas nécessairement. En bon avocat du diable, franchement, sauf si vous scrollez frénétiquement sur un feed Twitter ou que vous aimez vous détendre pendant des heures sur Twitch, cela n’est pas extremement dérangeant.
Performances : une puce satisfaisante pour une majorité de quidams
Pour ses entrailles, le 6a est logé à la même enseigne que ses ainés. On retrouve donc la puce maison Sensor de Google gravée en 5 nm et comprenant huit cœurs. Inauguré en fin d'année dernière, ce SoC n’est pas qu’un épiphénomène. En se passant de Qualcomm et MediaTek, Google affirme quelque peu son indépendance. De plus, en s’octroyant le droit de contrôler de A à Z les performances de toute sa famille Pixel 6, Google avance dorénavant avec plus de cohérence. Un peu à l’image d’Apple qui, jusqu’à présent, déclinait sa puce AX sur l’ensemble de sa gamme, iPhone SE comprit.
En lançant nos batteries de tests, nous présumions déjà de légères et logiques différences. En effet, le Pixel 6a embarque 6 Go de RAM, tandis que le 6 en possède 8 Go et le 6 Pro, lui,12 Go.
En matière de chiffres, la puce du Pixel 6 venait s’intercaler entre un Exynos 2100 et un Snapdragon 888. En matière de puissance brute, le 6a se situe plutôt entre la puce 888 et la 870 de Qualcomm. Pour l’ensemble de tâches quotidiennes, le smartphone sera à l’aise, même pour du multitâches intensif. Durant nos trois semaines de test, l’appareil n’a souffert d’aucun ralentissement, sauf dans un cas précis. Nous avons remarqué parfois un léger manque de fluidité au sein de la navigation dans les photos.
Sur le volet gaming, le smartphone n’est pas le plus à l’aise avec les dernières licences à la mode. Que ce soit sur Call of Duty Mobile, Genshin Impact ou Fortnite, le 6a peine à offrir une expérience de jeu homogène et totalement stable sur la durée. Certes, les parties se lancent sans trop de problèmes avec des graphismes élevés, mais lorsque l'on dépasse les vingt minutes de jeux, quelques saccades apparaissent notamment lors des mouvements de caméra. De plus, bien que le smartphone puisse proposer du 30 images par secondes sans sourciller la plupart du temps, quelques chutes subites et rapides de framerate se font parfois ressentir. Vous l’aurez compris, pour du gaming intense avec ce type jeux, le Pixel 6a peut dépanner de temps en temps, pas plus. Pour tous les autres divertissements, il fera l’affaire et saura même garder la tête froide, la montée en température étant plutôt bien maîtrisée.
Est-ce que ce choix d’une puissance mesurée est une surprise ? Pas complètement. Avec le 6a, la firme ne vise pas directement les gamers, mais plutôt un public désirant se divertir, de temps à autre, avec quelques applis pas trop gourmandes en ressources.
Par contre, là où Google risque de fâcher tout le monde, c’est au niveau du stockage, 128 Go non extensibles. Alors, oui, le Pixel 6a fait tout pour qu’on utilise les services Cloud de Google, Photos en tête, mais tout de même ! Une version avec 256 Go de stockage, voire 2 Go de mémoire vive supplémentaire, n’aurait vraiment pas été de trop.
Logiciel : l’expérience la plus aboutie d’Android
Étant le papa d’Android, Google a la faculté, comme le fait d’Apple, de proposer un OS totalement à sa sauce. Avec la famille Pixel, point de surcouche ni de fioriture, c’est du Android 12 pur. Entre cet aspect, et sa puce maison, encore une fois Google pose probablement les bases du futur de la téléphonie où la concurrence se jouera sur cette autorité absolue, à la fois dans le hard et dans le software.
Sans forcément revenir en détail sur toute cette partie logicielle, le test du Pixel 6 le fait déjà de manière complète, nous ne ferons qu’énumérer à nouveau ce qui nous plaît.
À commencer par le design Material You qui ici s’intègre dans les moindres interstices de l’OS. Pouvoir adapter des thèmes de couleurs aux fonds d’écran, mais encore ? D’apparence frivole, cette harmonisation fluidifie l’usage et flatte la rétine à chaque fois que l'on navigue dans le téléphone. Lors de notre test, nous avons prêté brièvement le 6a à des utilisateurs d’Android qui n’ont jamais fait l’expérience d'un Pixel. Les avis sont unanimes, la navigation est d’une simplicité presque innée.
Bien évidemment, le 6a profite de fonctionnalités spécifiques. Live Translate qui traduit instantanément du texte depuis la caméra ? On adore. L’intégration aux petits oignons de Google Assistant ? C’est éminemment appréciable. La fonction « En écoute » qui identifie les titres à proximité ? Pratique de temps en temps.
Enfin, niveau durabilité logicielle, Google dorlote forcément ses rejetons. Le 6a sera certainement un des premiers smartphones Android à profiter d’Android 13 à la rentrée, tandis que Google assure que son smartphone bénéficiera de 5 ans de mises à jour de sécurité et d’au moins trois ans de mises à niveau logicielles.
Audio : petit à petit Google fait son nid
En la matière, Google n’a jamais vraiment été une référence, mais avouons que plus les modèles passent, plus le géant du web améliore sensiblement sa copie.
Situés sur la tranche basse et sous le haut de l’écran, les deux haut-parleurs délivrent un son appréciable avec un bon équilibre entre les basses et les médiums. Par contre, dès qu’on pousse le volume au-dessus de 70%, la distorsion gâche un peu l’expérience. Les basses se mettent alors à grésiller et couvrent l’ensemble du spectre. Heureusement, la puissance est au rendez-vous. Résultat, les expériences ludiques s’apprécient sans mal avec un son réglé sur moitié.
Comme ses ainées, le 6a profite du Bluetooth 5.2 et prend en charge les codecs essentiels : LDAC, aptX HD, aptX, AAC et SBC. Le Dolby Atmos et un égaliseur intégré manquent toujours à l’appel, dommage. D’autant que la fonctionnalité « Son Adaptatif », qui est censée améliorer le rendu en fonction de l’acoustique environnant, est un peu gadget. À faible volume, on peut remarquer une amélioration dans la netteté des voix, mais la différence reste vraiment discrète.
Photo : au royaume des algorithmes, les Pixel sont toujours les rois
C’est un secret de polichinelle. Délaissant la surenchère matérielle aux autres, les Pixel ont toujours préféré miser sur des algorithmes de traitement pour offrir une expérience photo aboutie. Pourtant, avec les Pixel 6 et 6 Pro, la firme de Mountain View nous avait surpris en sortant une artillerie lourde, à savoir un capteur principal de 50 mégapixels. Pour le 6a, Google reprend le chemin de la modestie pixelisée en proposant un grand angle de 12,2 Mpx (f/1,7) et un ultra grand-angle de 12 Mpx (f/2,2).
Est-ce pour autant une régression ? Pas nécessairement, tant la puce Google Tensor nous a déjà montré ses capacités en matière de traitement d’images.
Grand-angle : le meilleur à ce prix
Dorénavant, même des smartphones aux alentours de 250 euros délivrent des photos convenables de jour. De ce fait, comment réussir à départager les bons et les meilleurs ? En s’attardant sur des points précis comme le ciel ou les éléments de la nature. Lors d’une escapade en baie de Somme, le 6a a été capable de retranscrire avec une fidélité rare les paysages que nous avions sous les yeux.
Là où de nombreux smartphones, même milieu de gamme, nous proposent un ciel uni, le 6a parvient à capturer les moindres détails de chaque cumulus. L’exposition est maitrisée et le niveau de détail sur le dessus de l’eau, sur le sable ou sur la flore est d’une précision redoutable.
Sur des photos urbaines, il est tout aussi à l’aise. En zoomant sur la photo avec les petits cadres, on peut facilement se rendre compte à quel point le piqué est présent. On distingue parfaitement les détails les plus fins ainsi que de nombreux micro-contrastes.
Ce capteur grand-angle est également très à l’aise sur des scènes complexes comprenant à la fois des hautes et des basses lumières. Pour son traitement colorimétrique, Google fait dans le naturel. Les couleurs sont froides, presque pâles sur des arrière-plans plus contrastés. Cet aspect se remarque plus nettement sur les photos de jour en intérieur.
Ce parti pris comblera les adeptes de la fidélité colorimétrique. Que ceux qui préfèrent des couleurs plus prononcées se rassurent, le Pixel 6a bénéficie lui aussi de curseurs de température, de contraste et de luminosité. Il suffit de taper une fois sur l’écran pour pouvoir paramétrer en direct les tons de votre photo.
Ultra grand-angle : presque meilleur que celui du Pixel 6
Sur ce point, le 6a possède le même équipement que ses ainés. En fin d'année dernière, ce capteur nous avait quelque peu laissés sur notre faim, notamment à cause d’une mise au point erratique et d’une discontinuité colorimétrique. Google semble avoir peaufiné sa recette puisque ces deux griefs ne sont plus aujourd’hui à l’ordre du jour. Les détails sont encore de la partie et nous n’observons quasiment aucune zone de flou sur les bords. En intérieur, comme en extérieur, la colorimétrie est juste, quoiqu'un poil plus saturée qu'avec l’objectif grand-angle.
Logiquement, sur les scènes en perspective cavalière, le 6a affiche de légères distorsions. Dans l’ensemble, Google a bien mis à jour les algorithmiques de sa puce, puisque son ultra grand-angle s’avère presque plus convaincant ici que sur le Pixel 6.
Zoom : économie oblige, pas de téléobjectif
À ce prix, l’absence d’un téléobjectif n’est en soi pas une infamie. Pour capturer des scènes plus lointaines, il faudra faire avec les moyens du bord, le grossissement optique. À savoir un zoom x2 plutôt très efficace. Dans de rares occasions, le zoom x5 ou x7 peuvent s’utiliser, mais seulement pour capturer des éléments déjà bien visibles à l’œil nu comme des objets imposants, des enseignes ou une partie d’un monument. Pour zoomer sur un détail architectural précis ou sur objet en mouvement, le 6a ne sera pas le plus à l'aise.
Nuit : la vision d’un félin
Quand le soleil se couche, le 6a revêt les mêmes habits de lumière que ses ainés. Extrêmement à l’aise, le smartphone arrive à se servir de la moindre source lumineuse pour réussir à offrir un rendu globalement plus clair et avec un bruit numérique extrêmement contenu. Il y a du détail, une bonne gestion des différents contrastes et une colorimétrie toujours convaincante.
Sur les deux photos ci-dessous, la lumière était quasiment absente. À l’œil nu, il fait noir dans le parc et la cour, pourtant le 6a arrive à nous pondre des clichés réalistes et exploitables. Bien évidemment, il y a un revers à cette médaille, le temps d’exposition est diablement long.
D’ailleurs, ne vous fiez pas à la prévisualisation de la photo, ce n’est absolument pas le résultat final. Certes, le logiciel photo prend un peu son temps, mais on lui pardonne tant la différence de résultat est épatante.
En intérieur, nous ne pouvons également que saluer ses performances, notamment en matière de gestion des contrastes. Le seul vrai reproche à faire à ce capteur se situe au niveau de sa gestion du flare, plus ou moins irrégulière. Il faut de temps en temps s’y reprendre à deux fois afin de ne pas avoir une source lumineuse (feux routiers, enseignes de magasin…) qui dégouline sur notre photo.
Avec l’ultra grand-angle, le bruit numérique fait son apparition, de manière légère en extérieur, de façon plus flagrante en intérieur. Le centre de l’image reste acceptable, mais la gestion des hautes lumières plus confuse.
On remarque ainsi un vignettage, plus ou moins prononcé selon la lumière de la scène, sur les zones périphériques de l’image. Pour utiliser ce capteur la nuit, veillez donc à bien choisir votre scène et votre champ de vision.
Toujours aussi bon pour nous tirer le portrait
La famille Pixel n’a jamais eu besoin d’un capteur dédié à la gestion de la profondeur pour exceller en la matière. Le Pixel 6a fait honneur à cette tradition en proposant un détourage précis et un effet bokeh toujours subtil. Là où d’autres smartphones abusent parfois de cet effet, le 6a sait le manier à la perfection.
Sur les objets, c’est saisissant tant la photo retranscrit les effets de volumes entre le sujet et l’arrière-plan. L’ensemble fourmille de détails puisqu’en zoomant, on aperçoit la multitude de points noirs sur la figurine. Sur les sujets humains, le capteur accentue automatiquement l’effet de flou, si cela ne vous plait pas, sachez qu’il est possible de l’ajuster pendant et après la prise de la photo. On remarque tout de suite l’apport de la technologie Real Tone qui améliore la reconnaissance et la distinction des différentes couleurs de peaux. Enfin, le détourage est net sur les parties les plus complexes comme les cheveux.
À l’avant, c’est un modeste capteur de 8 mégapixels qui se chargera de vos selfies. Une configuration un peu chiche, mais heureusement que les algorithmes sont là pour lui sauver la mise. Sans être aussi précis que le mode « Portrait », ce capteur frontal immortalise les visages avec soin et sans trop de lissage comme sur de nombreux smartphones chinois.
Le détourage est plus aléatoire sur les menus détails, mais dans la grande majorité des situations, il fait l’affaire. Par contre, comme de nombreux autres modèles, il n’apprécie guère les situations en contre-jour, vous êtes prévenus.
Vidéo : il se la jouerait presque haut de gamme
Le 6a est capable d’enregistrer des vidéos en Full HD (1920×1080) ou 4K (3840×2160) cadencés à 30 ou 60 images par seconde. Les objets en mouvement comme les voitures ou les passants sont capturés avec un excellent piqué et une colorimétrie juste. Gros point fort ? La stabilisation qui se subdivise en trois options. Un mode standard pour des mouvements légers, par exemple lorsque l’on marche dans la forêt. Un mode verrouillé pour les plans éloignés sans trop de mouvements. Ce dernier effectuera alors automatiquement un zoom X2. Et enfin, une stabilisation pour les plans panoramiques que nous vous conseillons d’utiliser que pour immortaliser des paysages étendus. Pour les plus créatifs, des modes « Ralenti » et « Accléré » sont également disponibles.
Par contre, il n’est pas possible de filmer en ultra grand-angle, ce qui n’est pas un énorme problème tant le capteur principal fait déjà des prouesses.
Autonomie et recharge : docteur Jekyll et Mr Hyde
Malgré sa batterie de 4410 mAh, nous partions relativement confiants. Il faut dire qu’avec un écran plafonné à 60 Hz et le savoir-faire de Google en matière d’optimisation logicielle, nous ne parions pas vraiment notre dernière chemise.
Dans les faits, le 6a est un smartphone plutôt endurant puisqu’il tient sans aucun problème un peu plus d’une journée. Durant celle-ci, nous avons été sur YouTube, sur Netflix et Spotify, nous avons répondu à nos mails, réalisé nos mercatos MPG et nous avons même pu jouer une demi-heure le soir à Evoland 2, un petit Zelda-like peu gourmand. En poussant un peu plus notre utilisation le lendemain, notamment en ajoutant des passages sur Twitch, il a tout de même réussi à tenir une journée. Il nous a fallu cependant le brancher avant de nous coucher afin qu’il puisse nous réveiller le lendemain.
Durant ces utilisations, j’ai remarqué deux choses. La première est que lorsqu’il n’est pas utilisé, le 6a n’est pas un tonneau percé. Il conserve admirablement sa batterie. La seconde, plus fâcheuse, est qu’à partir de 20% de batterie, la déperdition s’accélère rapidement. À partir de ce seuil, il est fortement recommandé d’activer l’économiseur de batterie. D’autant que le recharger n’est pas tout à fait une partie de plaisir.
Déjà, et pour rappel, Google ne fournit pas de chargeur avec son smartphone. Pour acquérir le modèle propriétaire, il faudra débourser la somme de 29 euros. Ensuite, la puissance maximale de charge plafonne à 18 W. Enfin, car aucune charge sans-fil n'est disponible. Du coup, nous avons fait avec les moyens du bord, une charge de 67W qui trainait dans le coin. Pour le faire passer de 5 à 90%, nous avons dû attendre 1h45 environ.
C’est long, que c’est long, d’autant que cette configuration de charge a fait chauffer quelque peu le smartphone. À l’heure où la charge rapide devient un nouveau facteur différenciant, Google fait ici preuve d’un retard à l’allumage.
Google Pixel 6a : prix, disponibilités et concurrence
Disponible depuis le 21 juillet dernier, le Pixel 6a est commercialisé à 459 € dans une unique version, 6/128 Go et en trois coloris (Charbon, Galet et Sauge).
En se positionnant sous la barre symbolique des 500 €, le Pixel 6a fait face à deux gros concurrents : le récent Phone (1) de Nothing et le Xiaomi Redmi Note 11 Pro. Dépassant de peu ce seuil tarifaire, le Samsung Galaxy A53 et le Vivo V23 sont également deux challengers de taille.
Google Pixel 6a : l'avis de Clubic
Un peu à l’image des produits OnePlus, les smartphones Pixel ont longtemps été un délit d’initié. Des produits performants, à l’expérience photo unique et proposant une expérience Android simple et intuitive. Si bien que généralement, quand on se lance dans l’aventure Pixel, sauf tsunami, on lui reste fidèle. Avec le 6a, Google semble enfin montrer un nouveau visage, celui de séduire au-delà de sa zone de confort.
Le 6a capitalise à merveille sur les atouts de sa famille. Un design racé, une autonomie convenable, un écran et des performances parés pour le quotidien des mortels et surtout une expérience photo et logicielle incomparable. À côté de cela, la firme de Mountain View a su faire preuve de cohérence en faisant les bons choix, et en les assumant. Puisque le 6a ne s’adresse pas aux gamers, pourquoi faire monter son prix en proposant un écran 90 ou 120 Hz ?
Bien évidemment, le 6a n’est pas exempt de tout reproche. Son expérience audio est encore perfectible et surtout, notre plus gros reproche, son temps de charge est indigne de son rang. L’absence de version à 256 Go et l’impossibilité d’étendre la mémoire de stockage prouvent également que Google n’est pas à l’abri d’une rechute d’incohérence aiguë. À quoi bon garantir un support logiciel sur cinq ans sur un smartphone plein au bout de 1 an ? Le Cloud et le support externe existent, certes, mais le grand public préfère généralement la simplicité.
Cohérent dans son offre, cohérent vis-vis du public visé et cohérent en matière de rapport qualité-prix, le 6a augure, nous l’espérons, une nouvelle ère pour la famille Pixel.
- Un design original
- Un écran lumineux
- Des performances satisfaisantes
- Une expérience photo et logicielle au-dessus du lot
- Une autonomie convenable
- Une charge (18W) trop lente
- Un processeur un peu juste pour du gaming intense
- Une mémoire de 128 Go non extensible
- Une expérience audio perfectible
Fiche technique Google Pixel 6A
Taille de l'écran | 6.1 pouces |
Taux de rafraîchissement | 60Hz |
Mémoire interne | 128 Go |
Mémoire vive (RAM) | 6 Go, 8 Go |
Capacité de la batterie | 4410 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 12.2 Mpx, 12 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | Android 12 |
Surcouche Android | Android Stock |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.1 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Définition de l'écran | 1080 x 2400 pixels |
Taux de rafraîchissement | 60Hz |
Densité de pixels | 424 DPI |
Mémoire interne | 128 Go |
Stockage extensible | Non |
Processeur | Google Tensor |
Finesse de gravure | 5nm |
Nombre de cœurs CPU | Octa-core |
Fréquence CPU | 2.8GHz |
GPU | Mali-G78 MP20 |
Mémoire vive (RAM) | 6 Go, 8 Go |
Capacité de la batterie | 4410 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Non |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 30W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 3 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 12.2 Mpx, 12 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 8 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K@30/60fps, 1080p@30/60/120/240fps |
Stabilisateur caméra | Optique |
Flash arrière | Dual-LED |
Taille des photosites objectifs arrière | 1.4µm, 1.25µm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 1.12µm |
Ouverture objectif photo arrières | f/1.7, f/2.2 |
Ouverture objectif photo frontaux | f/2.0 |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM, eSIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | 6e |
Bluetooth | 5.2 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Non |
Type de connecteur | USB Type-C |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 152.2mm |
Largeur | 71.8mm |
Epaisseur | 8.7mm |
Poids | 178g |
Certification IP | IP67 |