Test Poco F5 : le vrai flagship killer de 2023 ?

Derrière la marque Poco, on trouve un certain Xiaomi, constructeur spécialiste des smartphones au juste rapport qualité/prix. Sur ce point, le récent Redmi Note 12 Pro+ 5G nous a semblé louper quelques marches. Le tout nouveau Poco F5, à peine plus cher, consent-il à de meilleurs choix, pour constituer la référence des smartphones milieu de gamme ? Réponses dans notre test du Poco F5 !

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.

Poco F5 : la fiche technique

Dans la boîte du Poco F5

Dès l’unboxing, le sentiment d’un rapport qualité/prix honorable est bien présent : en plus d’être doté d’une protection d’écran en verre trempé, le Poco F5 s’accompagne d’une coque en silicone et d’un bloc chargeur 67 watts.

Design : de la sobriété

Le Poco F5 n’obtiendra pas un prix d’originalité pour son design : droit et rectangulaire, il fait le choix du classicisme — ce qui est synonyme, ici, de l’efficacité. Léger à prendre en main (204 g sur la balance), l’appareil comprend deux boutons à droite, sur lesquels nos doigts se positionnent sans difficulté. Une classique, mais judicieuse fiche USB-C trône sur la tranche inférieure ; une surprenante, mais tout aussi bienvenue prise jack nous réjouit sur la partie supérieure. Le capteur d’empreintes tactile se trouve quant à lui sous le bouton de verrouillage. 

À l’arrière, les trois objectifs photo se font discrets, sans protubérance extrême malgré leur taille généreuse. Le dos à l’effet vitré est particulièrement sujet aux traces de doigt : un supplice pour les maniaques !

Écran : de la qualité

Avec un taux d’occupation de l’écran généreux, le Poco F5 livre fièrement son écran 6,67 pouces, de résolution Full HD+ (2 400 par 1 080 pixels) et au taux de rafraîchissement de 120 Hz. Ce dernier apporte un vrai confort visuel ; au besoin, il peut se limiter à 60 Hz, afin d’économiser un peu de batterie.

De type OLED, la dalle séduit par ses contrastes profonds, et se défend par sa luminosité, suffisante pour une lecture au soleil. Les teintes sont correctes, grâce à un calibrage par défaut juste et maîtrisé. Rien à redire, en somme : l’écran du Poco F5 coche toutes les cases !

Performances : de la vélocité

Le Poco F5 embarque un SoC Qualcomm Snapdragon 7+ Gen 2 octacore : un choix généreux pour un appareil de cette gamme. Celui-ci s’illustre brillamment : il obtient 4 378 en multi-core au test de Geekbench, et 727 022 au benchmark d’AnTuTU. Ceci le place au-dessus d’un certain Xiaomi Redmi Note 12 Pro+, mais aussi du Google Pixel 7 ou du Nokia X30 5G.

Avec son GPU Adreno 725, le Poco F5 s’en sort rudement bien dans des jeux gourmands en ressources : sur Call of Duty Mobile ou Genshin Impact, on peut jouer en 60 FPS et dans le mode graphique « élevé », sans constater de ralentissements trop dérangeants. Néanmoins, gare à la montée en température lors des sessions de jeu prolongées ! 

Interface : de l’inégalité

Livré sous Android 13, le Poco F5 est doté de la surcouche MIUI 14. Sa particularité principale : elle sépare le tiroir des notifications de celui des paramètres rapides, à l’instar d’un certain iOS. Elle apporte aussi quelques idées bienvenues, comme le mode « Game Turbo » qui optimise les performances en jeu. 

Si les inspirations de l’OS d’Apple sont évidentes, le degré de finition est en deçà : les bloatwares (applications préinstallées) polluent le téléphone ; tandis que certaines options sont dénommées par des intitulés obscurs et mal traduits. Hormis cela, les habitués d’Android trouveront facilement leurs marques sur cette surcouche sobre, mais efficace. 

Comme souvent chez Xiaomi, nous resterons dans le flou quant à la durée de support logiciel garantie. Le constructeur se contente généralement d’un minimum syndical de 2 ans, ce qui vient grandement relativiser l’argument de vente du rapport qualité/prix.

Audio : de la banalité

Le Poco F5 se dote de haut-parleurs stéréo à la puissance équilibrée — corrects, mais sans plus. Quand on pousse le volume à saturation, le manque de basses et l’effet « caisse de résonance » nous refroidissent bien vite. Comme souvent, on se reportera donc sur des écouteurs Bluetooth ou filaires, grâce à la prise jack que nous mentionnions plus haut.

Photo : de l’efficacité

À l’exception du grand-angle, le Poco F5 reprend les mêmes capteurs que le Xiaomi Redmi Note 12 Pro+, soit : 

• Grand-angle (64 Mpx ; ƒ/1.79 ; 1/2'') ;
• Ultra grand-angle (8 Mpx ; ƒ/2.2 ; 1/2.8'') ;
• Macro (2 Mpx ; ƒ/2.4 ; 1/5'') ;
• Selfie (16 Mpx ; ƒ/2.45 ; 1/31'').

Grand-angle

Les photos livrées par l’objectif principal sont conformes à ce que l’on peut attendre d’un téléphone milieu de gamme : satisfaisantes dans l’ensemble ; ni brillantes, ni décevantes. 

Le piqué est bon, et le stabilisateur optique nous permet d’enregistrer des clichés nets (presque) à tous les coups. Cependant, le rendu des couleurs n’est pas toujours optimal, parfois avare en contrastes ou chiche en luminosité. De même, les images ont tendance à sembler « plates », comme si elles manquaient de profondeur.

Reste que pour un usage quotidien, le capteur photo principal de ce Poco F5 s’en sort franchement bien — et c’est tout ce qu’on lui demande, après tout.

Ultra grand-angle

Nous avons connu des smartphones aux capteurs ultra-grand-angles plus satisfaisants que ce Poco F5. Certaines photos sont assez floues dans les bordures ; d’autres livrent des couleurs un peu ternes.

En lui-même, le capteur n’est pas mauvais pour autant : dans certains cas, il maîtrise même mieux la lumière que le grand-angle. Simplement, sa fiabilité est relative et dépendante des scénarios d’éclairage ambiant. À tester au cas par cas.

Macro & zoom

Difficile d’encenser le mode macro de ce Poco F5. La plupart du temps, les prises de vue sont floues, la luminosité est pauvre et les couleurs sont fades. Certes, quand les conditions d’éclairage idéales sont réunies, il est tout de même possible d’enregistrer un ou deux clichés exploitables… Malgré tout, on aura tôt fait d’oublier ce capteur très « gadget ». 

Quant au zoom « classique », il s’agit simplement d’un rapprochement numérique, puisque l’appareil n’est pas doté de zoom optique. Comme toujours, ce système n’est efficace que jusqu’à un certain seuil : il faudra donc l’utiliser avec parcimonie pour éviter de voir apparaître de disgracieux pixels.

Photos de nuit

La nuit, c’est le capteur grand-angle qu’il faudra privilégier : c’est le seul suffisamment armé pour se défendre dans ce domaine. Par défaut, les photos nocturnes semblent trop floues, pas assez détaillées. Moyennant une capture plus longue, le mode Nuit, franchement efficace, vient rétablir l’équilibre et redonner de la texture aux images. Sans être miraculeux, le rendu final est satisfaisant, et dans la moyenne haute des smartphones milieu de gamme.

Portraits & selfies

Avec le capteur selfie, rien d’embêtant à signaler : les clichés sont nets, les portraits sont flatteurs. Le mode dédié vient rehausser l’ensemble avec un effet de bokeh maîtrisé (à condition de ne pas le pousser à son niveau d’intensité maximal). Quand la luminosité diminue, les images sont un peu plus floues — mais rien qui ne saurait ternir notre plaisir.

À l’avant, le capteur grand-angle est, lui aussi, doté d’un mode Portrait, qui fonctionne aussi bien sur les humains que sur les animaux, et qui livre des photos très flatteuses et agréables à l’œil.

Vidéo

En vidéo, le Poco F5 nous oblige à choisir entre 4K 30 FPS ou Full HD 60 FPS. Dans les deux cas, la stabilisation optique de l’objectif grand-angle fait très bien son boulot, en livrant des enregistrements fixes et lisses, qui compensent bien les mouvements et les déplacements. Dommage, en revanche, que l’image ait tendance à « sursauter », sans doute la conséquence d’un traitement trop intense de la part de l’algorithme.

Autonomie : de la générosité

La batterie de 5 000 mAh est prometteuse sur le papier. Un usage classique, mêlant navigation, streaming vidéo et écoute musicale, vous permettra de tenir toute une journée sans problème. Le test d’endurance de PCMark évalue une autonomie théorique de 8 h 17 écran allumé (en mode 120 Hz), ce qui s’avère effectivement très correct. 

Grâce au bloc de charge rapide de 67 watts que le constructeur a le bon goût d’inclure dans la boîte, le Poco F5 regagne l’intégralité de sa batterie en un tournemain — plus exactement, en 30 minutes, le temps qu’il nous a fallu pour passer de 5 à 100 % d’énergie. 

Prix, concurrence et disponibilité

Le Poco F5 est disponible en trois coloris : blanc, noir ou bleu. Il se décline en deux versions, avec 8 ou 12 Go de RAM, toujours avec 256 Go de stockage.

Xiaomi est un constructeur qui ne chôme pas, et qui n’hésite pas à sortir de nombreux smartphones sur le marché, quitte à s’autocannibaliser de temps à autre. Le Xiaomi Redmi Note 12 Pro+ est donc un concurrent direct de ce Poco F5, bien que ce dernier nous semble avoir l’avantage. 

Le Galaxy A54 de Samsung offre également une alternative intéressante, avec une partie photo supérieure, en dépit de performances moins éblouissantes.

Poco F5 : l’avis de Clubic