Quelles sont les causes de l'explosion de Crew Dragon en avril dernier lors d'une mise à feu statique ? Les équipes responsables de l'enquête viennent de rendre public leur premier rapport : la cause la plus probable de l'accident serait imputable à une fuite de peroxyde d'azote.
Hasard du calendrier, alors que Starhopper, le prototype de Starship, a pris feu sur sa rampe de lancement le mardi 16 juillet, SpaceX a publié, la veille, les résultats de l'enquête concernant l'explosion de son véhicule Crew Dragon le 20 avril dernier.
Un essai statique qui tourne mal
Cet engin spatial destiné aux voyages des équipages à destination de la station spatiale internationale (ISS) est, depuis cette date, en stand-by et les résultats de l'enquête se faisaient attendre. Les premiers essais avec les douze propulseurs Draco s'étaient pourtant parfaitement déroulés, mais une anomalie est venue interrompre la bonne série de SpaceX lors du test des huit propulseurs SuperDraco destiné à la sécurité des équipages, puisque leur rôle consiste à éjecter la capsule en urgence si un problème survient avec le lanceur.On en sait désormais un peu plus sur cette anomalie. L'enquête réalisée conjointement par des responsables de la NASA avec l'aide d'observateurs de la Federal Aviation Administration (FAA) et du National Transportation Safety Board (NTSB), a permis de déterminer que l'anomalie s'était produite environ 100 millisecondes avant l'allumage des propulseurs, durant la phase de pressurisation des systèmes de propulsion de l'engin.
Après analyses des preuves, ces experts ont conclu à la fuite d'un composant, permettant ainsi au peroxyde d'azote (NTO) de pénétrer dans les tubes d'hélium à haute pression. Cet événement a eu pour effet d'endommager les clapets antiretours, ce qui a été suffisant pour provoquer l'explosion.
Une réaction inattendue
Dans son communiqué, SpaceX évoque le fait qu'une telle « réaction entre le titane et le NTO à pression n'était pas attendue » en raison de son utilisation importante « pendant de nombreuses décennies et sur de nombreux engins spatiaux du monde entier ». La société d'Elon Musk estime toutefois que beaucoup de leçons ont pu être tirées de cet accident, ainsi que des nombreuses données provenant de l'enquête : « Les leçons tirées du test - et de nos autres campagnes de test - permettront d'améliorer encore la sécurité et la fiabilité des véhicules de vol SpaceX ».Pour éviter ce genre d'accident dans le futur, SpaceX a déjà annoncé éliminer les clapets antiretours au profit de disques de rupture qui permettent de sceller complètement les tubes et de laisser écouler le comburant uniquement après une ouverture liée à une pression élevée.
Le premier vol habité de Crew Dragon ne devrait pas avoir lieu avant 2020.
Source : SpaceX