Et de trois ! Un nouveau prototype de Starship détruit lors d'un test de réservoir

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 03 avril 2020 à 14h41
Starship SN3 test
L'exmplaire SN3 sur son site de test. © SpaceX/E. Musk

Les semaines passent et les exemplaires de Starship n'arrivent toujours pas à passer le stade des tests de pression des réservoirs en condition cryogénique. L'exemplaire SN3 s'est effondré ce 3 avril au matin.

Le début d'année est difficile sur le site de production et de test de Starship, le gigantesque véhicule que SpaceX tente de mettre au point avec son lanceur SuperHeavy. À terme, promet l'entreprise, il sera totalement réutilisable, capable d'envoyer des charges utiles d'au moins 100 tonnes en orbite basse et de revenir se poser comme si de rien n'était, éventuellement avec des passagers (sans compter les ambitions de colonisation planétaire d'Elon Musk).


Beaucoup de bruit, mais...

Pour l'instant, rien de tout ça : depuis l'automne dernier, l'entreprise et ses centaines d'employés à Boca Chica échouent à faire passer les tests de pressurisation à leurs prototypes. Le premier, Mk1, avait explosé en novembre, le second (nommé SN1) le 28 février. Et le troisième, après plusieurs autres essais de taille réduite (en janvier, mais aussi l'exemplaire SN2 début mars) n'a pas résisté ce 3 avril.

Starship SN3 destruction
Capture d'écran du « live » sur la chaîne YouTube Labpadre



Un problème de réglage ?

Ces tests importants de résistance à la pression précèdent les essais avec moteurs qui n'ont pas été conduits sur le site depuis ceux du « StarHopper », véritable réservoir volant dont l'entreprise s'était servie l'année dernière pour prouver un certain nombre de concepts.

On peut toutefois noter des progrès dans l'échec : cette fois il ne s'agissait plus d'une explosion, mais soit d'une implosion limitée du réservoir de méthane, soit d'une rupture due à la masse importante du réservoir d'oxygène cryotechnique placé plus haut sur la structure. Elon Musk, qui observait le test à distance, a immédiatement réagi en précisant que ses équipes enquêteraient, mais que de premiers indices laissent penser à une erreur de configuration du test plus qu'à un défaut matériel.




Place à l'exemplaire suivant

Le projet Starship va donc subir un nouveau retard, qui ne sera peut-être pas plus long que quelques semaines : sur place, l'entreprise s'évertue à mettre en œuvre une véritable usine de Starship, produits à la chaîne en incorporant les retours d'expérience des exemplaires précédents.

L'amélioration de la qualité est visible, tout comme les procédures d'assemblage et de test... Même si le résultat de ces derniers est pour l'instant toujours le même : des grues, quelques pelleteuses et des ouvriers découpant les morceaux d'acier pour les emmener à la casse et au recyclage. Avant l'exemplaire SN4, peut-être verra-t-on le retour des puissants moteurs « Raptor »... Affaire à suivre !

Source : Nasa Space Flight
Eric Bottlaender
Spécialiste espace
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
Fulmlmetal

Dans 10 ans ils y sont encore.
2024 L’homme sur Mars avec le Starship disait Musk ?

3615Buck

Et on veut nous faire croire qu’on est allés sur la lune en 1969 ? :o

davidomo

Je trouve cela normale les tests servent à ça
Toutes les technologies passent par des phases de développement et échec
D’habitude les sociétés ne parlent que des succès mais elon Musk médiatise tous les avancements

manu0086

Je n’ai jamais compris pourquoi utiliser ce matos qui semble à peine assez costaud pour supporter son propre poids… de là à aller dans l’espace… c’est pas pour demain avec cette configuration.

Fulmlmetal

Bah non ce n’est pas normal que tous les protos et essais explosent (ou implosent) les un après les autres, ça montre que les calculs préliminaires et les suivant n’ont pas été bons. Ce n’est pas rassurant pour la suite meme si le bon coté des choses c’est qu’on apprend toujours des échecs. Mais il est clair que le calendrier ne va pas aller en s’arrangeant et que recommencer tout ou trouver des solutions à ces problèmes entrainera des retards.
Il est difficile de prédire la suite, mais c’est clair que ça commence mal.
Quand aux déclarations de Musk il y a belle lurette qu’il ne faut pas s’en fier, il minimise toujours les échecs et arrive toujours à en faire « un succès », c’est un très bon communiquant. Mais il faut être objectif ce n’est pas encourageant pour la suite car ce gigantesque programme n’est est qu’à son début et son lot de surprise aussi. Avec un projet aussi énormes les problèmes le sont aussi.

Fulmlmetal

En règle général la plupart des lanceurs s’écrouleraient sous leur propre poids (à la verticale) s’ils étaient à vide. Dans ce cas il remplir les réservoirs d’un gaz inerte sous pression pour maintenir la structure solide.

KlingonBrain

Je propose que les ingénieurs qui ont dessiné ça soient les premiers passagers du bouzin.

St_uf

Laisses moi deviner, filmé en studio par Stanley Kubrick ?

Fulmlmetal

C’est le revers de la médaille quand on cherche à surmédiatiser son activité.

Perso je trouve un peu léger qu’un PDG annonce publiquement une telle chose en ne se basant que sur un premier indice alors que l’enquête débute à peine. Ou alors le problème était connu et dans ce cas c’est pas très bon. Et puis affirmer que c’était surement une erreur de procédure c’est une façon de se décharger totalement avant le résultat de l’enquete et mettre la responsablilité de tout sur le dos de son équipe, c’est sous entendre de l’incompétence.

Pour les autres prochain, le SLS est un programme gouvernemental, on connait les problèmes lié à l’administratif qui freine tout. Et à la NASa on privilégie les tests et essais pour assurer un succès plutot que d’aller trop vite en besogne et risquer des échecs.
Pour Blue Origin je suis d’accord avec toi, ce programme se fait diablement attendre, mais Bezos a visiblement opté pour une avancé des travaux totalement dans l’ombre, dans le secret. Une stratégie totalement opposée à Musk qui en fait beaucoup trop coté comm. Bezos sait qu’il ne peut pas se louper car il sera comparé à SpaceX donc il préfère prendre son temps, avancer surement et caché. Mais je suis d’accord avec toi, on a de quoi etre impatient, voir meme de douter parce que pour l’instant leur expérience se limite à un lanceur suborbital et des moteurs.

Nmut

Regarde la taille, le cout d’une Saturn V et le nombre d’échecs avant d’arriver sur la Lune. Ceci explique peut-être cela, et pas forcément une histoire de complot… :smiley:

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles