Les semaines passent et les exemplaires de Starship n'arrivent toujours pas à passer le stade des tests de pression des réservoirs en condition cryogénique. L'exemplaire SN3 s'est effondré ce 3 avril au matin.
Le début d'année est difficile sur le site de production et de test de Starship, le gigantesque véhicule que SpaceX tente de mettre au point avec son lanceur SuperHeavy. À terme, promet l'entreprise, il sera totalement réutilisable, capable d'envoyer des charges utiles d'au moins 100 tonnes en orbite basse et de revenir se poser comme si de rien n'était, éventuellement avec des passagers (sans compter les ambitions de colonisation planétaire d'Elon Musk).
Beaucoup de bruit, mais...
Pour l'instant, rien de tout ça : depuis l'automne dernier, l'entreprise et ses centaines d'employés à Boca Chica échouent à faire passer les tests de pressurisation à leurs prototypes. Le premier, Mk1, avait explosé en novembre, le second (nommé SN1) le 28 février. Et le troisième, après plusieurs autres essais de taille réduite (en janvier, mais aussi l'exemplaire SN2 début mars) n'a pas résisté ce 3 avril.Un problème de réglage ?
Ces tests importants de résistance à la pression précèdent les essais avec moteurs qui n'ont pas été conduits sur le site depuis ceux du « StarHopper », véritable réservoir volant dont l'entreprise s'était servie l'année dernière pour prouver un certain nombre de concepts.On peut toutefois noter des progrès dans l'échec : cette fois il ne s'agissait plus d'une explosion, mais soit d'une implosion limitée du réservoir de méthane, soit d'une rupture due à la masse importante du réservoir d'oxygène cryotechnique placé plus haut sur la structure. Elon Musk, qui observait le test à distance, a immédiatement réagi en précisant que ses équipes enquêteraient, mais que de premiers indices laissent penser à une erreur de configuration du test plus qu'à un défaut matériel.
Place à l'exemplaire suivant
Le projet Starship va donc subir un nouveau retard, qui ne sera peut-être pas plus long que quelques semaines : sur place, l'entreprise s'évertue à mettre en œuvre une véritable usine de Starship, produits à la chaîne en incorporant les retours d'expérience des exemplaires précédents.L'amélioration de la qualité est visible, tout comme les procédures d'assemblage et de test... Même si le résultat de ces derniers est pour l'instant toujours le même : des grues, quelques pelleteuses et des ouvriers découpant les morceaux d'acier pour les emmener à la casse et au recyclage. Avant l'exemplaire SN4, peut-être verra-t-on le retour des puissants moteurs « Raptor »... Affaire à suivre !
Source : Nasa Space Flight