Eee Pad : quand la tablette se fait PC
Si Apple a choisi de monter du mobile vers la tablette, Asus a choisi de partir du PC pour redescendre vers la tablette. Les deux premiers Eee Pad présentés à l'occasion du Computex délaissent en effet l'architecture mobile adoptée par Apple pour faire appel à des composants issus de l'univers informatique, à commencer par un processeur x86.
En fer de lance de cette nouvelle offre, on trouve un modèle 12 pouces, le Eee Pad EP121, qui vient équipé d'un processeur Intel Core 2 Duo CULV (basse tension) et d'une version Familiale Premium de Windows 7.
L'écran tactile permet la saisie par l'intermédiaire d'un clavier virtuel, mais deux stations d'accueil accompagnées d'un clavier physique seront également proposées en option. Afin que la mobilité ne soit pas compromise, Asus a fait prendre à la première la forme d'un clavier d'ordinateur portable, sur lequel viendra se connecter la tablette. La seconde, plus classique, est similaire à ce qu'Apple propose en complément de l'iPad.
Munie d'un webcam, d'un lecteur de cartes mémoire, d'un port USB, la tablette se veut sans compromis, avec la possibilité de disposer de tous les applicatifs Windows ou... de Flash, comme n'a pas manqué de souligner à plusieurs reprises Johnny Shih, président d'Asus. Pour l'instant, le fabricant s'est toutefois bien gardé d'en dévoiler les caractéristiques exactes et ne montrait d'ailleurs pas, lors de sa conférence de presse, un prototype fonctionnel.
A ceux qui trouveraient que 12 pouces est une diagonale trop importante pour une utilisation en situation de mobilité, Asus réserve le Eee EP101TC, qui accuse selon le fabricant 675 grammes sur la balance et offre une épaisseur contenue de 12,2 mm. Ici, Asus a encore retenu le dernier système de Microsoft, mais dans une mouture mieux adaptée, selon lui, à l'exploitation d'un terminal mobile puisqu'il s'agit de Windows Embedded Compact 7.
L'ensemble est pourvu d'une interface utilisateur développée pour l'occasion et reposant sur un système de widgets qui pourront être téléchargés par l'intermédiaire d'un kiosque dédié, baptisé « AppUp Center » et reposant sur l'initiative dévoilée en septembre dernier par Intel. Dans un premier temps, l'AppUp Center proposera des logiciels destiné à Windows, courant 2010. Il s'ouvrira ensuite, en 2011, à Meego, le système élaboré conjointement par Intel et Nokia, ce qui laisse penser que ce dernier sera intégré à des machines Asus dès que possible.
Prix et date de disponibilité exacts de ces deux tablettes n'ont pas été donné. Il semblerait toutefois qu'elles doivent faire leur entrée sur certains marchés aux alentours de la rentrée de septembre.
Eee Tablet, prise de notes et lecture numérique
Partant du principe qu'à usages différents, besoins différents, Asus a dévoilé lundi une troisième tablette, à encre électronique cette fois. Non content d'affronter Apple sur le terrain des terminaux multimédias, le Taïwanais prend donc aussi le mors aux dents sur le segment des livres électroniques, notamment dominé par Amazon et son Kindle.
La première initiative d'Asus en la matière se nomme Eee Tablet. Munie d'un écran tactile qui afficherait, en saisie, une définition de 2450 dpi, elle affiche logiquement les livres avec les avantages propres à l'encre électronique : absence de rétroéclairage et consommation électrique réduite puisque seul le changement de page entraine une dépense d'énergie. Elle y ajoute les avantages d'une dalle tactile, dotée, en saisie, d'une définition de 2450 dpi. A l'aide du stylet fourni, on pourra donc rédiger du texte à la main ou annoter un document. Pour la prise de notes, plusieurs templates sont proposés avec, par exemple, feuille quadrillée ou portée musicale. Un système de tags vise à permettre d'organiser ses documents, pour mieux les retrouver par le biais du moteur de recherche intégré.
Dépourvue de connectivité sans fil, l'Eee Tablet se synchronise avec un PC, en USB ou par l'intermédiaire d'une carte MicroSD. Légère, autonome sur plus de dix heures en mode annotation, elle devrait aussi se révéler relativement économique puisque l'on parle d'un prix de lancement compris entre 190 et 290 dollars US.
En attendant les caractéristiques techniques précises de ces trois appareils ainsi que les offres de contenus qui leur seront associées, ensemble de choses sur lesquelles nous reviendrons dès que possible, un mot de la stratégie adoptée par Asus. A l'inverse d'un Apple, qui tente de réunir au sein d'un seul et même appareil l'ensemble des fonctionnalités que l'on associe pour l'instant à une tablette tactile, Asus a pris le parti de segmenter ses gammes et de jouer, dès son arrivée sur ce marché, sur des technologies et des tailles d'écran différentes. Le taïwanais ne prétend pas l'universalité : il s'apprête vraisemblablement à reproduire un modèle qui s'est révélé efficace sur le marché des netbooks, où Asus a multiplié, tout au long de ces dernières années, les références à tel point qu'il est parfois difficile de s'y retrouver.