Test de la Sony Tablet S1
Connue initialement sous le nom de code Sony S1 et Sony S2, les deux premières tablettes Android de Sony ont été officialisées à l'IFA. À l'occasion de cet événement, la marque nippone a levé le voile sur la dénomination finale des appareils : le modèle simple écran (qui fait l'objet de ce test) se nomme « Sony Tablet S » (pour slate) tandis que le modèle double écran est connu sous le nom de « Sony Tablet P » (pour pocket, ou portable). La Sony Tablet S parvient-elle à se distinguer de la concurrence ? C'est précisément ce que nous verrons lors de ce test.NB : Nous n'avons pas été en mesure d'utiliser le mode Debug de la tablette pour réaliser des captures d'écran, celle ci n'étant pas reconnue lors de la connexion. Les captures ont donc été réalisées avec un appareil photo.
Sony Tablet S | |
Caractéristiques principales | |
Système d'exploitation | Android Android Honeycomb 3.2 (après MàJ) |
Processeur / Fréquence | NVIDIA® Tegra™ 2 cadencé à 1 GHz |
Mémoire / Stockage | de 16 à 32 Go (selon modèles) SD jusqu'à 64 Go RAM : 1 Go |
Technologie d'écran et définition | Ecran LCD (23,8 cm / 9,4 ") TruBlack (1280 x 800) |
Appareil photo | Caméra frontale VGA + APN de 5 mégapixels à l'arrière |
GPS | OUI |
Divers | Télécommande universelle infrarouge intégrée |
Batterie | 5000 Mah non amovible (8 heures annoncés) |
Dimensions | 24,12 x 1,01 x 17,43 (cm) |
Poids | 586g (avec batterie) |
Design et composants [/anchor]
Dès la première prise en mains, la légèreté de la Sony Tablet S1 étonne. L'appareil accuse 586 grammes sur la balance (598 annoncés ?!), soit 15 grammes de moins que l'iPad 2 en version Wi-Fi. En second lieu, l'esthétique qui prend des allures de plaque noire retournée repliée sur elle-même interpelle. On aime ou on n'aime pas, mais dans tous les cas, cette forme présente l'avantage de surélever légèrement la tablette, ce qui offre un angle propice à la lecture de l'écran lorsque cette dernière est posée sur une table (même si cela se fait au détriment de l'épaisseur).Pour le reste, la finition demeure excellente, même si l'on regrette tout de même que la surface de l'écran se transforme vite en accumulateur de traces de doigts relativement tenaces. Autres petits points discutables : les haut-parleurs se montrent poussifs, et leur emplacement est particulièrement inapproprié. Tablette en mains (en mode paysage), les deux paumes obstruent les ouilles dédiées des enceintes intégrées... Pour finir, la proximité de la touche « Power » avec les touches de volume est source d'erreurs de manipulations.
Sur le plan technique, la Sony Tablet S1 est mue par un processeur de type NVIDIA Tegra 2 (dual cœur Cortex A9) cadencé 1 GHz. Rappelons qu'il s'agit d'un SoC (System-on-a-chip) qui regroupe différentes unités prenant en charge des fonctions aussi diverses que le calcul, l'affichage, la gestion des entrées/sorties, ou encore l'audio. Le système est épaulé par 1 Go de mémoire vive complété par 16 ou 32 Go de mémoire de stockage (selon les modèles).
Il est possible d'étendre cet espace en insérant une carte mémoire au format SD (ce qui reste rare) ou micro SD via un adaptateur (non fourni). Côté interfaces sans fil, on retrouve un circuit Wi-Fi b,g,n accompagné d'une puce Bluetooth. Pour le multimédia, Sony propose une Webcam frontale VGA (pour la visio) accompagnée d'un APN de 5 mégapixels (implanté sur le dos de l'appareil).
Interface [/anchor]
En dehors des quelques retouches cosmétiques effectuées par Sony (fond d'écran, menu des applications), on retrouve l'interface originale d'Android Honeycomb. Il est toujours possible de placer des widgets sur les 5 bureaux virtuels. L'ensemble des commandes (retour, accueil, menus divers) prennent la forme de touches virtuelles tactiles disposées sur le bas de l'écran.Fond d'écran Sony, menu des applications revu et menu de lancement rapide.
Internet [/anchor]
Honeycomb oblige, on retrouve un navigateur identique aux autres tablettes Android. L'application conserve donc l'ensemble des points positifs, mais aussi, négatifs qui la caractérisent. Dans le premier registre, on apprécie la rapidité d'ouverture des pages, la présence d'un plug-in Flash plutôt convaincant ainsi que la possibilité d'ouvrir jusqu'à 16 onglets simultanément.Navigateur Web sur S1 (à droite, vidéo Flash)
On revanche, on aime moins l'« user agent » qui redirige systématiquement vers les sites mobiles (si disponibles) comme si l'on surfait à partir d'un simple smartphone. Pour en finir avec les petits reproches, on remarque également qu'avec les pages « lourdes », le navigateur manque de fluidité.
Les sites mobiles s'affichent par défaut : dans ce cas, il faut basculer manuellement sur la version Web
Pour l'email cette fois, Android propose deux clients distincts dotés d'une interface à double panneau (en mode paysage). Le premier est dédié à Gmail, le célèbre service de messagerie de Google. La seconde application permet de configurer n'importe quel compte POP3 / SMTP ou IMAP.
Application Gmail sur Honeycomb
La tablette de Sony est équipée d'un circuit GPS. Ce dernier peut être mis à profit avec l'excellente version de Google Maps qui est intégrée à Honeycomb. On dispose donc d'une interface confortable, d'une vue 3D prenant en charge la boussole, et de la modélisation des immeubles (uniquement en vue plan) quand elle est disponible. Google Navigation est également intégré à cette version.
Google Maps et Google Navigation
Multimédia [/anchor]
AudioLe lecteur audio standard HoneyComb est de la partie, et propose un affichage des pochettes de type « Coverflow ». En revanche, si l'interface se laisse maîtriser en un tournemain, on regrette l'absence d'un égaliseur de tonalité. Pour disposer de cette fonctionnalité, il faudra faire un tour du côté de l'Android Market pour y dénicher une application tierce.
Application musique native et application musique proposée par Sony
Concernant l'offre payante (Music Unlimited) qui donne accès à un catalogue de plus de 7 millions de titres, il faudra encore patienter. Même en présence de la dernière mise à jour (3.2), le raccourci placé sur le bureau renvoie vers un site Web qui annonce la disponibilité prochaine du service.
Youtube
Pour la vidéo en streaming, on retrouve l'excellent client YouTube intégré à Android. L'interface de l'application profite bien de la diagonale de l'écran. Dans la colonne de droite, on retrouve les vidéos connexes ainsi que l'ensemble des commentaires liés à la vidéo en cours de lecture. Du tout bon.
Youtube et Dailymotion
En revanche, du côté de DailyMotion, il faudra se contenter du client officiel proposé en version smartphone. Cette dernière fonctionne correctement, mais l'affichage n'est pas optimisé pour profiter au mieux de la résolution de la tablette. Notez que ce problème ne se limite pas à DailyMotion : à l'heure actuelle, les applications conçues spécifiquement pour le format tablette restent rares sur le Market.
Lecture de livre électronique
Pour les livres électroniques, Sony a fait l'effort de proposer une application dédiée nommée Reader. Après ouverture, les contenus compatibles (ePUB, .PDF) présents dans la mémoire de l'appareil sont repérés automatiquement, même en l'absence de DRM. La fiche descriptive de Reader évoque la possibilité d'acheter des livres (avec DRM) sur le Reader Store, ou d'effectuer des synchronisations (signets, surbrillances, ouvrages achetés) avec ce service payant. Sauf erreur, ces fonctionnalités ne sont pas encore disponibles avec la version 1.0.1.
Reader, un lecteur d'ebooks proposé par Sony.
Concernant les fonctionnalités de base, Sony propose de modifier la taille des polices, de mettre des blocs de texte en surbrillances ou de gérer une liste de signets. Globalement, le programme fait ce qu'on lui demande, mais on regrette tout de même le zoom limité (impossible d'élargir les caractères de façon importante). D'autre part, on constate quelques petites instabilités. Quoi qu'il en soit, en cas de besoin, il est bien sûr possible de se rabattre sur d'autres applications telles que Kindle ou Aldiko (via un téléchargement sur l'Android Market).
Lecture vidéo
En complément de la galerie d'Android, Sony propose une application dédiée sobrement nommée « Lecteur Vidéo ». Malheureusement, le programme ne corrige pas le principal défaut du lecteur natif. À l'instar de la galerie, il ne faudra pas trop compter sortir des sentiers battus du MP4. Exit donc les Divx, MKV et variantes : dommage ! Le bénéfice est ailleurs puisque Sony propose une fonction « THROW » qui permet de « pousser » un contenu vidéo stocké dans la tablette vers un téléviseur compatible en s'appuyant sur le DLNA. Dans la pratique, les choses sont loin d'être aussi simples qu'une liaison HDMI : il faut autoriser la tablette sur le téléviseur et disposer d'une bonne couverture Wi-Fi. En outre, on retombe dans le défaut du DLNA : peu de formats vidéos sont compatibles avec ce standard.
Lecteur vidéo dédié proposé par Sony : une compatibilité vidéo très limitée, mais le push DNLA reste appréciable, même si l'on aurait préféré une sortie HDMI.
Ce lecteur propose également quelques profils de post traitement audio (normalisation du son, optimiseur de puissance audio, etc.). Une autre application annexe propose de lire les contenus DLNA diffusés par les appareils compatibles (Ordinateurs sous Windows 7 et Vista, boitiers multimédias HD, téléphones mobiles, appareils photo, etc.). En revanche, il est dommage qu'aucune sortie audio / vidéo filaire n'ait été prévue. Aucune sortie HDMI n'est de la partie et le port micro USB n'est pas compatible avec la nomme MHL (sortie HDMI sur micro USB). Dommage.
Lecteur de contenus DLNA.
Cette fois encore, les limitations concernant les formats pris en charge pourront être contournées en partie après un détour par la case Android Market. Par exemple, il est possible d'utiliser Dice Player (accompagné de son plug-in Tegra 2) pour pouvoir ouvrir Divx et autres MKV. Attention toutefois : dans les MKV, les scènes dynamiques entrainent une chute de framerate importante (voir, des saccades). Ceci s'explique par le fait que la puce Tegra 2 de NVIDIA n'est pas capable de prendre en charge les codecs « high profile » (HD). Décompression logicielle oblige, il n'est toujours pas possible d'envisager la HD sereinement (pour cela, il faut opter pour un iPad 2, ou attendre Kal El).
MKV ouvert à l'aide de Dice Player
Pour finir, un raccourci à Vidéo Unlimited (un service de VOD payant) est également présent sur la tablette, mais pour l'heure, ce dernier se contente d'afficher un message indiquant que le programme sera disponible prochainement.
Capture photo et vidéo[/anchor]
La tablette Sony S est équipée d'un APN autofocus de 5 mégapixels (placé sur le dos de l'appareil). Ce dernier est génère des fichiers .jpg de 2292 x 1944 (compter environ 1.6 Mo par fichiers) de qualité honnête (pour une tablette). Les photos sont riches en détails et les couleurs sont reproduites de façon fidèle.Cliché obtenu à l'aide de l'APN de la Sony Tablet S
Si la partie photo se montre plutôt convaincante, on ne pourra pas en dire autant de la vidéo. La Sony Tablet S capture des séquences en 1280 x 720 à 30 ips (format MP4). Seule la fluidité parvient à tirer son épingle du jeu. Netteté et rendu des couleurs déçoivent. Pour sa part, le son finit d'achever les cinéastes en herbe les plus acharnés : la qualité du micro est désastreuse.
La tablette-télécommande universelle ![/anchor]
Le fait de pouvoir transformer sa Sony S1 en télécommande universelle constitue une fonctionnalité majeure qui différencie réellement cette tablette de la concurrence (un blaster infrarouge est noyé dans la tranche la plus épaisse de l'appareil). Pour ne rien gâcher, le logiciel fourni ne se cantonne pas aux seuls produits de la marque. La quasi-totalité des constructeurs sont représentés quelle que soit la catégorie choisie (TV, lecteur DVD, console, box, etc.). Attention toutefois, le programme est loin d'être aussi exhaustif que pourrait l'être une télécommande de la gamme Harmony (Logitech). Une fois, le constructeur choisi, l'assistant ne propose pas de liste de modèles.Application de télécommande universelle infrarouge.
Il faut essayer les profils proposés (16 dans les cas des téléviseurs Samsung) un à un pour mettre la main sur celui qui correspond le mieux à son appareil. Après ce premier élagage, si l'on constate la présence de touches récalcitrantes, il est possible d'effectuer un apprentissage manuel avec la télécommande d'origine. Outre la présence d'une base de données de codes IR nettement plus limitée que celle d'Harmony, on constate une seconde absence plus gênante : les macros sont aux abonnées absentes. Même après avoir saisi plusieurs appareils, aucune fonction ne propose de démarrer ou d'éteindre l'ensemble des dispositifs automatiquement. On se prend à rêver d'une certification Harmony en partenariat avec Logitech mais même si la fonctionnalité est encore imparfaite, l'idée reste originale.
Les autres applications fournies par Sony [/anchor]
En dehors des fonctionnalités majeures qui sont incarnées par la télécommande universelle ou l'ajout de fonctions DLNA, Sony propose différentes petites applications annexes. On trouve un lecteur de flux Facebook ou Twitter (il est également possible de poster des messages) particulièrement limité.Client Facebook et Twitter
Dans un autre registre, Sony propose d'accéder plus rapidement aux contenus de la tablette (vidéo, Web, jeux, musique) en passant par un menu « Favoris » dont le style graphique s'inspire très largement de Metro (Windows Phone 7, Windows 8).
Le jeux vidéo sur Sony Tablet S[/anchor]
En plus des traditionnelles applications disponibles sur l'Android Market, Sony dote son appareil d'une certification PlayStation. Concrètement, à l'instar de l'Xperia Play, Sony donne la possibilité de (re?)jouer à des titres édités sur la PlayStation première du nom. D'origine, la Sony Tablet S1 est fournie avec MediEvil et Pinball Heroes et... c'est tout. Alors que l'Xperia Play proposait un kiosque de jeux dédiés certes peu fourni (sorte d'Android Market nommé Playstation Pocket), on cherche encore comment se procurer d'autres titres PlayStation sur Sony Tablet S... S'agit-il des deux uniques titres disponibles pour le moment ? La réponse est oui, mais le service de presse de Sony indique que le PlayStation Store ouvrira ses portes avant la fin du mois d'octobre. D'après cette source, la liste des jeux disponibles devrait être communiquée prochainement. MediEvil
Sur le plan technique cette fois, contrairement à l'Xperia Play qui propose une manette intégrée, il faudra se contenter de contrôles tactiles qui masquent une bonne partie de l'écran. Si pad et boutons se laissent plutôt bien maitriser, on ne pourra pas en dire autant tes touches initialement placées sur la tranche de la manette (R1, R2 ; L2, R2). Cette fois, ces dernières atterrissent sur la partie haute de l'écran.
À moins de se faire greffer deux bras supplémentaires, leur action s'effectue au détriment de la manette ou des boutons d'action. À ce tableau peu flatteur s'ajoute le fossé technique qui sépare ces jeux « PlayStation » des productions actuelles. Dans la pratique, on a l'impression d'avaler du pixel à la louche (rappelons que la PSX est sortie en Europe il y plus de 16 ans). En bref, cette certification PlayStation est une coquille vide qui devrait rapidement sombrer dans l'oubli.
Jeux Tegra Zone
Pour repartir sur de bonnes bases, Android oblige, on retrouve l'ensemble des productions disponibles via l'Android Market. On peut également installer le kiosque Tegra Zone fourni par NVIDIA. Comme son nom l'indique, ce dernier permet d'accéder instantanément à un ensemble de titres optimisés pour l'accélération 3D du SoC Tegra 2. Aujourd'hui, on peut y trouver 19 titres aux styles variés (course, RPG, shoot, sports, etc.) qui s'ajoutent à tous les autres jeux Market.
Performances[/anchor]
Tests de performances [/anchor]
Que donne cette tablette face à ses concurrents ? Quelles sont ses performances sur des tests théoriques ou face à une mise en situation pratique ? Vous trouverez des résultats chiffrés et comparés en consultant la page suivante :Conclusion [/anchor]
Transformer d'Asus mis à part, on a un peu le sentiment que les tablettes Android se suivent et se ressemblent. La présence d'une architecture technique quasi identique d'un modèle à l'autre (Tegra 2) n'est pas étrangère à cet état de fait. Sony semble l'avoir bien compris et espère donc se différencier de la concurrence en proposant quelques fonctionnalités annexes exclusives.
Dans le lot, outre les applications DLNA développées par Sony (on aurait préféré une véritable sortie HDMI, à plus forte raison en présence d'une puce Tegra 2 qui gère parfaitement ce standard), on retiendra surtout la compatibilité PlayStation ainsi que la présence d'une télécommande universelle. Soyons franc, le retrogaming PSX (la console souffle ses 16 bougies...) ne laisse pas un souvenir impérissable. En dehors du catalogue qui se limite à deux titres (pour le moment), les jeux ne sont pas adaptés aux commandes tactiles, surtout lorsque les touches latérales sont inaccessibles. Sur le plan graphique, en l'absence d'amélioration, les titres qui impressionnaient à l'époque font la grise mine face aux productions 3D actuelles (sur mobile).
Reste donc la possibilité de transformer la Tablet S en télécommande universelle (un blaster infrarouge est implanté dans la partie la plus épaisse de la tablette). Cette idée qui s'avère être excellente nous rappelle les télécommandes Pronto (Philips) et autres Harmony (Logitech) dotés d'écrans tactiles (ces dernières étaient limitées à cette fonction de base). Dans le cas de la Tablet S, tout fonctionne au mieux, mais l'absence des macros fera pencher la balance en faveur des télécommandes programmables classiques sus-citées. Concernant les points positifs, rappelons que cette Tablet S est l'un des plus légère du marché, ce qui est très appréciable. Au final, Sony propose une bonne tablette, mais la marque ne parvient pas à se différencier réellement d'une concurrence particulièrement acharnée.
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