Design correct, mais finition imparfaite ?[/anchor]
Google ne change pas ses habitudes en variant les constructeurs pour ses Nexus : après Asus pour les 2 Nexus 7 et Samsung pour la Nexus 10, c'est HTC qui signe la Nexus 9. Le constructeur trouve paradoxalement son inspiration... dans le smartphone Nexus 5 de LG : même bords biseautés, même dos en plastique, et même appareil photo qui dépasse légèrement de la coque.Le design ne vend pas franchement du rêve, mais il est sobre et le format offre une bonne prise en main, juste entre une mini-tablette et un modèle « grande taille ». Le problème réside dans les détails. En espérant que ça se limite à notre exemplaire de test, dont HTC nous a assuré qu'il n'était pas définitif, le dos en plastique mat n'est pas un modèle de finition : il s'enfonce au niveau du logo Nexus central, alors qu'un des coins était légèrement décollé de la bordure. Un problème isolé selon le constructeur. Pourtant, différents témoignages confirment le problème que nous observons.
On est quoi qu'il en soit loin de la « HTC Touch » des smartphones haut de gamme du constructeur qui nous a habitués à mieux avec ses HTC One. Le constructeur ne perd pas tout à fait la main malgré tout, et n'oublie pas de placer des enceintes stéréo en façade, et d'apporter une petite touche de métal sur la bordure.
La première tablette sous Tegra K1 Denver[/anchor]
La Nexus 9 fait figure de démonstration technique pour Google : Android 5.0 est la première version du système à gérer les puces ARM 64 bits, et c'est NVIDIA qui équipe la tablette, avec la déclinaison 64 bits de son SoC Tegra K1. Par rapport à la version déjà utilisée dans la Shield Tablet, la puce au nom de code Denver se distingue par un passage de 4 à 2 cœurs. Un choix qui peut surprendre, mais il s'agit de cœurs ARMv8, capables de traiter jusqu'à 7 opérations par cycle, soit plus de 2 fois plus que les cœurs Cortex A15 qui équipent la version 32 bits.Tegra K1 « Denver » intègre également 128 Ko de cache L1 pour les instructions, 64 Ko pour les données, et 2 Mo de cache L2 partagés par les 2 cœurs, et fait passer la fréquence de 2,3 à 2,5 GHz.
Côté graphique, on reste sur les mêmes caractéristiques : un contrôleur équipé de 192 unités de calcul de génération Kepler.
Le stockage interne est assuré par un maximum de 32 Go de mémoire flash. Sachant que la Nexus 9 est dépourvue de slot micro-SD, c'est un peu juste... La connectivité en revanche est au niveau : Wi-Fi 802.11n/ac, Bluetooth 4.0, NFC. Il existe également une version 32 Go disposant d'un module 4G.
L'équipement de cette tablette est complété par une webcam de 1,6 mégapixel, et d'un capteur de 8 mégapixels au dos de l'appareil. L'écran de la Nexus 9, enfin, affiche sur 2 048 par 1 536 pixels, pour une résolution de 288 points par pouce. Ce qui n'est pas son seul intérêt, puisque la dalle propose une luminosité convaincante (454 cd/m²), un point noir convenable (0,45 cd/m²) pour un contraste très satisfaisant de 1 000:1 environ. Notez par ailleurs que nous avons mesuré une température de couleur de 6 601 K, très proche des 6 500K de l'espace colorimétrique sRVB.
Enfin, cette tablette est alimentée par une batterie d'une capacité de 6 700 mAh.
Android Lollipop : une expérience utilisateur améliorée[/anchor]
Venons-en donc à Android 5.0 Lollipop : on aura l'occasion de s'y plonger plus en détail, mais la Nexus 9 étant la première tablette à l'intégrer, elle essuie les plâtres de cette nouvelle version. Il faut d'ailleurs préciser que notre exemplaire de test n'était pas équipé d'une version définitive, même si l'essentiel est déjà intégré et fonctionnel.L'ergonomie de Lollipop ne change pas fondamentalement Android : les grands principes de navigation restent les mêmes, mais Google a doté son système d'une nouvelle nommée Material Design. « Inspirée de l'encre et du papier » (on cherche encore un peu pourquoi d'ailleurs), Material Design apporte essentiellement une plus grande cohérence entre Android et le langage visuel à base de cartes développé depuis Google Now.
Cette métaphore de cartes qui se superposent à l'interface et que l'on fait défiler est appliquée à l'ensemble du système. Sur le volet de notifications, sur l'écran de verrouillage, et même sur le menu Applications, on retrouve ces éléments rectangulaires sur fond blanc. C'est parfois un peu violent visuellement, d'ailleurs, et on aimerait un mode « sombre » qui, pourquoi pas, s'adapterait à l'heure de la journée.
Les applications telles que Gmail, Agenda ou Google Play, et à terme les applications tierces, bénéficient également de Material Design, avec un potentiel intéressant pour les applications tablettes, qui ont longtemps été le parent pauvre d'Android. Si on en juge sur les exemples fournis par Google, on peut enfin disposer de version tablettes disposant de leur vraie personnalité, avec avec de vrais affichages adaptatifs prenant en compte les orientations portrait ou paysage. Bien sûr, pour cela, il faudra que les développeurs suivent.
D'une manière générale, l'interface donne un côté plus ludique et peut-être moins austère à l'utilisation d'Android. La plupart des éléments sont agrémentés d'animations qui manquaient, notamment sur une tablette qui est vraiment censée être un appareil agréable à utiliser. C'est le cas ici, et la puce intégrée à la Nexus 9 gère parfaitement cette nouvelle interface, avec une fluidité et une réactivité impeccable. On n'a clairement jamais connu une expérience utilisateur aussi soignée sur une tablette Android, même si elle est actuellement limitée aux quelques applications intégrées.
Photo et vidéo[/anchor]
Avec son capteur de 8 mégapixels capable de filmer en Full HD, la tablette de Google est pourvue d'atouts somme toute classiques. Cela ne l'empêche pas de proposer de prestations convenables en photo, avec un piqué intéressant, comme le montre notre échantillon à 100%. On note toutefois un bruit inhabituel à cette sensibilité de 100 iso.Notez que si notre scène à tendance à virer sur le rouge, ce phénomène ne se reproduit pas en dehors de ce test et la colorimétrie semble juste, sans dominante significative.
En vidéo, la qualité d'ensemble est bonne, l'image est d'une fluidité sans défaut, mais on regrette quelques approximations de l'autofocus, qui patine par moment sur notre test, sans pour autant que ce soit dans la difficulté que le dispositif rencontre des problèmes.
Performances et autonomie[/anchor]
Si la Nexus 9 fait mieux que la Nexus 7 de l'an dernier, elle reste tout de même assez loin des performances des deux dernières tablettes Apple sur SunSpider.
Sur Geekbench 3 en revanche, elle prend une belle seconde place. Certes, l'écart reste encore conséquent avec l'iPad Air 2, mais il l'est également avec les poursuivants de la Nexus 9.
Mais c'est 3DMark qui met le plus en valeur le Tegra K1 qui équipe la Nexus 9. Elle surpasse toutes ses concurrentes, iPad Air 2 compris, affichant un score 10% plus important que la dernière tablette d'Apple.
Enfin, la tablette de Google s'est également bien débrouillée lors de notre test d'autonomie (luminosité à fond, son à 50%, Wi-Fi activé, Bluetooth désactivé). Sans faire que la Samsung Galaxy Tab S 10.5 ou l'iPad Mini 3, elle fait mieux que l'iPad Air 2 en résistant près de 7 heures à notre boucle vidéo.
Notre avis[/anchor]
Alors que le Nexus 6 se fait désirer, la Nexus 9 est notre premier contact avec un appareil sous Android 5.0. Et s'il est encore un peu tôt pour savoir si les développeurs tiers sauront en tirer parti, la première impression sur le nouvel OS de Google est positive, mais aussi aidée par un matériel tout à fait à la hauteur. La Nexus 9 ne vend peut-être pas du rêve par son design somme toute assez commun, mais sa fiche technique est au top, et procure en tous cas une expérience utilisateur extrêmement fluide, alors que les performances de la puce Tegra K1 « Denver » sont très prometteuses.
Elle se montre d'ailleurs très à son avantage dans les jeux et ce, sans que l'autonomie globale ne semble en pâtir.
Le choix d'un format 9 pouces peut sembler étrange, mais il s'agit finalement d'un compromis intéressant entre le format mini de la Nexus 7 ou de l'iPad Mini et les « grandes » tablettes.
Les options de stockage sont malheureusement un compromis plus regrettable : 16 ou 32 Go, quand les iPad vont jusqu'à 128 (avec des prix qui s'envolent, certes), c'est un peu juste, alors que le prix se situe sensiblement en dessous, mais pas non plus de manière trop agressive : le modèle 16 Go se trouve autour des 400 euros, mais il faut actuellement dépenser de 460 euros (pour la version blanche) et 540 euros (pour la Nexus 9 noire) si vous voulez disposer de 32 Go de stockage.
Malgré ses défauts de jeunesse, la Nexus 9 est tout de même une tablette séduisante, ne serait-ce que par un avantage qu'elle ne partagera pas avec ses concurrentes sous Android : l'assurance de mises à jour immédiates et une expérience Android intacte, débarrassée de bloatwares et de personnalisations pas toujours adroites dont les constructeurs ont le secret.