Avec Hyperloop, Séoul espère relier Busan, le grand port côtier du sud de la péninsule coréenne situé à 400 km, en 20 minutes, contre plus de 3 heures en train aujourd'hui.
Un rêve vieux de plus de cent ans
La Corée du Sud sera-t-elle le premier pays du monde à mettre en service l'Hyperloop ? Imaginée dès le début du 20e siècle, l'idée d'un transport par tube sous vide connaît depuis 2012 une seconde vie, depuis qu'Elon Musk en a donné une première ébauche technique et esthétique. A la croisée du Concorde et du canon à propulsion électromagnétique, Hyperloop pourrait devenir à la fois le mode de transport à grande vitesse le plus sûr, plus rapide que l'avion, et peut-être aussi le moins cher du monde : au kilomètre, la pose de tubes sous vide coûterait 10 fois moins cher que le rail, d'où l'intérêt que lui porte la SNCF, par exemple.Souvent à l'avant-garde dans l'introduction de technologies innovantes, la Corée du Sud a pris date : 2021 pour inaugurer la première ligne régulière entre sa capitale Séoul et le port de Busan, au sud. Pour la réalisation, la Corée du Sud a choisi l'une des sociétés les plus en avance dans ses recherches : Hyperloop Transportation Technologies (HTT), dirigée par l'Américain Dirk Ahlborn.
Des projets en Europe, dont la France
Séoul promet de lever rapidement le principal obstacle à la réalisation de l'Hyperloop, à savoir la réglementation, inédite pour une technologie qui n'a pas encore fait ses preuves. HTT a trouvé d'autres terres d'accueil pour ses projets pionniers : la République Tchèque et la Slovaquie se sont portées candidates en janvier 2017 pour une étude de faisabilité, afin de relier la capitale slovaque Bratislava et la ville de Brno en République Tchèque, avec une éventuelle prolongation jusqu'à Prague, et enfin Budapest en Hongrie. Un autre projet est à l'étude à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis).La technologie Hyperloop suscite par ailleurs l'innovation également dans la manière de travailler : Elon Musk n'ayant déposé aucun brevet et privilégiant ses autres projets Tesla et SpaceX, il encourage les recherches en mode open source. HTT emploie ainsi 30 salariés à plein temps, mais coordonne les recherches dans le monde de plus de 800 chercheurs regroupés en petites équipes de 4 à 10 membres, rémunérés en stock-options. HTT a d'ailleurs des projets en France, puisqu'un centre de Recherche et Développement va bientôt ouvrir à l'aérodrome de Toulouse Francazal.