À Pékin, les autorités ont décidé de renforcer un peu plus la surveillance des citoyens en utilisant des serrures intelligentes équipées d'une technologie de reconnaissance faciale.
En Chine, la belle et grande idée de la vie privée est sacrifiée un peu plus chaque jour, au profit du renforcement sécuritaire à tous les niveaux : dans la rue, sur la route, dans les écoles. À Pékin, on accorde une grande importance aux abus liés aux logements sociaux, comme la sous-location illégale, à des étrangers notamment. Les autorités veulent à tout prix les éviter et souhaitent, pour cela, que le secteur immobilier intègre des serrures à reconnaissance faciale dans les logements sociaux, comme on l'apprend de la presse hongkongaise.
120 000 logements sociaux pékinois concernés
Fin 2018, 47 projets immobiliers avaient déjà décidé d'adopter le mécanisme de surveillance et Pékin souhaite l'étendre à l'ensemble des projets HLM de la capitale d'ici la fin 2019, ce qui devrait toucher 120 000 locataires. Une goutte d'eau face aux 22 millions d'habitants que compte la capitale chinoise. Les logements concernés sont des habitations à bas coût réservés aux plus modestes : les loyers oscillent autour de 250 €, alors que le loyer moyen d'un appartement à Pékin est de 630 € environ.Au-delà de l'aspect purement sécuritaire, Pékin veut prendre soin de ses aînés et compte étendre l'utilisation de la technologie pour vérifier si les résidents les plus âgés ne sont pas entrés ou n'ont pas quitté leur logement depuis un certain temps.
La « sur-surveillance » de la Chine
Encore une fois, ces dispositions prises par les autorités chinoises ont une réelle influence sur la vie privée des habitants. Grâce à la serrure intelligente, les propriétaires des immeubles savent désormais quand leurs locataires entrent ou sortent de l'immeuble. Il devient alors difficile, voire impossible, d'inviter certaines personnes chez soi, du fait des nombreuses restrictions mises en place dans le pays, envers les étrangers entre autres.La Chine a installé plus de 170 millions de caméras dans tout le pays et pourrait en compter quelque 600 millions d'ici à 2020, ce qui représenterait une caméra pour un peu plus de deux habitants. Autrement dit, une impossibilité d'échapper à la surveillance en toutes circonstances.