Pour lutter contre les abus, la Chine équipe des HLM de serrures à reconnaissance faciale

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 03 janvier 2019 à 06h45
serrure porte.jpg

À Pékin, les autorités ont décidé de renforcer un peu plus la surveillance des citoyens en utilisant des serrures intelligentes équipées d'une technologie de reconnaissance faciale.

En Chine, la belle et grande idée de la vie privée est sacrifiée un peu plus chaque jour, au profit du renforcement sécuritaire à tous les niveaux : dans la rue, sur la route, dans les écoles. À Pékin, on accorde une grande importance aux abus liés aux logements sociaux, comme la sous-location illégale, à des étrangers notamment. Les autorités veulent à tout prix les éviter et souhaitent, pour cela, que le secteur immobilier intègre des serrures à reconnaissance faciale dans les logements sociaux, comme on l'apprend de la presse hongkongaise.

120 000 logements sociaux pékinois concernés

Fin 2018, 47 projets immobiliers avaient déjà décidé d'adopter le mécanisme de surveillance et Pékin souhaite l'étendre à l'ensemble des projets HLM de la capitale d'ici la fin 2019, ce qui devrait toucher 120 000 locataires. Une goutte d'eau face aux 22 millions d'habitants que compte la capitale chinoise. Les logements concernés sont des habitations à bas coût réservés aux plus modestes : les loyers oscillent autour de 250 €, alors que le loyer moyen d'un appartement à Pékin est de 630 € environ.

Au-delà de l'aspect purement sécuritaire, Pékin veut prendre soin de ses aînés et compte étendre l'utilisation de la technologie pour vérifier si les résidents les plus âgés ne sont pas entrés ou n'ont pas quitté leur logement depuis un certain temps.

La « sur-surveillance » de la Chine

Encore une fois, ces dispositions prises par les autorités chinoises ont une réelle influence sur la vie privée des habitants. Grâce à la serrure intelligente, les propriétaires des immeubles savent désormais quand leurs locataires entrent ou sortent de l'immeuble. Il devient alors difficile, voire impossible, d'inviter certaines personnes chez soi, du fait des nombreuses restrictions mises en place dans le pays, envers les étrangers entre autres.

La Chine a installé plus de 170 millions de caméras dans tout le pays et pourrait en compter quelque 600 millions d'ici à 2020, ce qui représenterait une caméra pour un peu plus de deux habitants. Autrement dit, une impossibilité d'échapper à la surveillance en toutes circonstances.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (2)
sandalfo

:open_mouth:
jusqu’où iront-ils dans le non-respect de la vie privée des citoyens ?
La Chine repousse sans cesse la limite de ce que n’est pas une démocratie.
Tant que la croissance est là ça va mais quand elle diminuera… bonne chance !

vincent83D

Personnellement, je n’arrive plus à être choqué par ça. On a tellement d’abus de ce genre que cela arrive désormais à mettre à mal l’économie d’un pays, et c’est bien plus grave qu’une serrure qui est capable de dire quand vous rentrez chez vous.

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles