La reconnaissance faciale devient de plus en plus courante en Chine, où ont notamment été mises en place, en septembre dernier, des caisses automatiques qui l'utilisent. La technologie y est également mise au service de l'achat de tickets de métro, et obligatoire pour l'achat d'une carte SIM.
Présentée comme un moyen de lutter contre le crime (et notamment les usurpations d'identité) la reconnaissance faciale n'est cependant pas infaillible. Des chercheurs chinois seraient en effet parvenus à tromper des systèmes avec un simple masque.
Des tests à base de masques 3D
Ces chercheurs, qui travaillent pour la société Kneron, auraient transmis une vidéo à The Verge, tout en demandant à ses rédacteurs de ne pas la publier. Le site décrit donc ce qu'on y voit : « Dans deux exemples, un testeur s'approche de terminaux AliPay et WeChat dans des magasins chinois tout en portant un masque 3D de son visage. Le système de reconnaissance faciale identifie le masque comme son visage, permettant l'achat. Dans un autre exemple, la même personne introduit sa carte d'identité dans un tourniquet de gare tout en portant son masque, et le système de reconnaissance faciale du tourniquet accepte le masque comme son visage ».The Verge le souligne : « Il y a cependant de réelles limites à ce genre de tests. La vidéo montre une seule personne faisant des tentatives avec son masque, et nous ne savons pas si ce masque a fonctionné à chaque tentative, ou si un autre masque fonctionnerait également pour chacun de ces tests ». De plus, il faudrait, pour usurper l'identité d'une personne, disposer d'autres informations. Les systèmes utilisés pour le paiement ne demandent pas seulement une reconnaissance faciale, mais aussi le numéro de téléphone associé à l'identité de la personne. À la gare, une pièce d'identité est nécessaire avant même la reconnaissance faciale. Enfin, pour usurper l'identité d'une personne, encore faudrait-il disposer de son masque 3D.
Un impact limité, mais à surveiller
Si le test présente de réelles limites, il pointe tout de même du doigt les possibles failles des technologies de reconnaissance faciale utilisées de plus en plus massivement, y compris hors de Chine. L'ensemble de la gamme Apple dispose par exemple de la fonctionnalité Face ID, alors qu'en France, des lycées de Nice et de Marseille la testent malgré la désapprobation de la CNIL.Cela dit, certains constructeurs ont eux-mêmes anticipé l'utilisation de masques. Dans le cas de Face ID, Apple avait affirmé au moment de son lancement, en septembre 2017, que sa technologie avait été réalisée en partenariat avec des fabricants de masques. Il est probable que ses méthodes de repérage soient différentes de celles utilisées en Chine et testées par la compagne Kneron. Et puis, comme l'ajoute The Verge, « on pourrait espérer qu'une personne interviendrait si un individu sortait le masque d'un autre être humain pour payer à l'épicerie ».
Source : The Verge.