« Vous ne connaissez peut-être pas trop ça en France mais ici, au Japon, c'est un vrai problème », nous signalait mardi un représentant de Fujitsu. « Ça », c'est le scam téléphonique, à savoir des appels téléphoniques non sollicités qui ne tentent pas de vous vendre des assurances, mais essaient plutôt de vous faire peur ou de vous induire en erreur pour mieux vous arnaquer par la suite. L'exemple typique, pris par notre interlocuteur, serait celui de de la demande de rançon : « votre fils a eu un grave accident de voiture, je préviendrai les secours si vous m'envoyez de l'argent », ou équivalent.
La technologie permettra-t-elle de lutter contre ces attaques auxquelles, selon Fujitsu, les personnes âgées sont particulièrement vulnérables ? L'industriel estime avoir une réponse à apporter, sous la forme d'un dispositif automatisé capable de détecter, au gré d'une conversation téléphonique, les indices pouvant laisser augurer une arnaque potentielle.
Branché sur la ligne de l'abonné, celui-ci repose sur plusieurs outils de détection. Le premier met à profit la reconnaissance vocale pour déceler les mots clé révélateurs d'une conversation inhabituelle. Le second s'attache quant à lui à analyser le timbre de la voix de l'abonné, et sait ainsi repérer si celle-ci semble particulièrement stressée. Dès qu'un nombre suffisant d'indicateurs est réuni, le système sait ensuite déclencher une alerte. Celle-ci peut prendre la forme d'un message adressé à un membre de la famille, ou d'un signalement au poste de police le plus proche.
Reste à affiner le dispositif de façon à réduire le nombre de faux positifs, et n'inquiéter les contacts de la personne ainsi protégée qu'à bon escient. Fujitsu indique mener une expérimentation dans une cinquantaine de foyers japonais volontaires, et ne désespère pas de voir le projet aboutir.