Préparateurs de commande et autres manutentionnaires pourraient apprécier. Si la machine sait déjà avantageusement remplacer l'homme lorsqu'il s'agit de transporter ou de déplacer des charges lourdes, bon nombre d'interventions sont plus rapidement effectuées à la main que coincé derrière un tableau de commandes ou une manette. Suivant la logique de l'homme augmenté, l'université de Tokyo et la firme KOA collaborent donc depuis quelques années à l'élaboration d'une combinaison en forme d'exosquelette, baptisée Muscle Suit, qui vise à assister l'humain lorsqu'il est confronté à des charges importantes.
Rapidement testée sur le salon Ceatec, cette combinaison s'enfile comme un sac à dos, que l'on fixera fermement grâce à des sangles au niveau de la taille et des épaules. En partent différents reposoirs qui viennent épouser les muscles du dos et le haut de la cuisse. Ils fournissent à la fois un appui qui rend l'effort plus confortable et, surtout, une assistance, sous forme d'accompagnement du mouvement en cours. Le système est de type pneumatique et reproduit en réalité le fonctionnement d'un muscle humain, avec des parties mobiles qui se contractent ou se détendent pour faciliter la levée de la charge. L'objectif ici n'est clairement pas de développer une force herculéenne, mais plutôt de faciliter la répétition du mouvement de façon à ce que la fatigue se fasse moins rapidement sentir.
Toute la complexité réside, selon les représentants de KOA, dans l'intensité de l'effort à faire assumer par la machine : il convient en effet que celle-ci assiste le mouvement de l'homme sans le brusquer, le freiner ou le dépasser. Une série de capteurs se chargent donc de calculer en temps réel les forces en présence afin de moduler en permanence la contrainte à exercer sur les parties pneumatiques. Bien que le concept de cette Muscle Suit ait été élaboré il y a déjà près de dix ans par les deux partenaires, c'est ce travail de réglage minutieux qui explique qu'elle soit encore aujourd'hui au stade du prototype. KOA semble toutefois confiant dans sa capacité à fournir, dès 2013, des exemplaires finalisés à des entreprises partenaires qui chargeront leurs employés de les tester en conditions réelles.