Réalisée avec succès dans un environnement très simple, l'expérience permet d'imaginer que dans quelques temps, la vision informatique sera capable d'évoluer de manière autonome dans le monde réel.
La carte et le territoire
L'exploit n'est pas anecdotique : les chercheurs de DeepMind, le laboratoire de pointe de Google en intelligence artificielle, viennent de prouver qu'une machine peut tout à fait reconstituer une « carte mentale » de lieux dont elle n'a aperçu que des fragments. L'air de rien, c'est cette capacité à extrapoler des éléments parcellaires qui distingue la machine du vivant et qui nous permet de nous orienter et de nous déplacer, y compris dans des environnements accidentés ou que l'on ne connaît pas.Comment DeepMind a-t-il procédé ? En bâtissant d'abord un environnement 3D très simple, une sorte de labyrinthe façon Zelda première époque, dans lequel le sol, les parois et le ciel ont des couleurs distinctes. DeepMind a ensuite nourri son IA de quelques captures d'écran saisies aléatoirement en navigant dans le labyrinthe. A partir de seulement 8 images, l'IA parvient à reconstituer l'ensemble du labyrinthe, alors qu'elle ne l'a pas arpenté au préalable.
L'IA douée de capacités cognitives ?
Certes, l'environnement virtuel de l'expérience est simpliste, et relativement restreint. Mais l'IA prouve qu'au-delà de la simple assimilation de données, elle est aussi capable de comprendre et traiter l'information. Un processus mental de haut niveau qui met en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l'apprentissage, la prise de décision, etc... Tout ce qui définit les capacités cognitives d'un être vivant.L'enjeu, derrière cette première expérience réussie, est le développement de machines capables d'évoluer sans filet dans le monde réel. DeepMind envisage déjà de transposer ses résultats aux travaux en cours sur la vision par ordinateur. Là, le défi est autrement plus important car dans le monde réel, rien n'est aussi restreint et simpliste que l'univers sans accident d'un modeste labyrinthe en 3D.