L'intelligence artificielle pourrait bien venir en aide à la police britannique qui, selon un scientifique, voudrait l'utiliser pour prédire les crimes les plus graves.
Celles et ceux qui ont déjà vu les aventures de l'agent John Anderton dans Minority Report ne seront peut-être pas si surpris. Selon un scientifique dont la parole a été relayée dans le magazine New Scientist, la police britannique voudrait prédire les crimes les plus violents en se servant de l'intelligence artificielle. Les individus identifiés comme pouvant passer à l'acte par le système seront pris en charge par les autorités, afin d'éviter tout comportement criminel potentiel.
Plus un service de conseil qu'un service répressif ?
Ce système, appelé le National Data Analytics Solution (Solution nationale d'analyse de données ou NDAS), est basé sur une IA et des statistiques pour tenter d'évaluer le risque qu'une personne puisse passer du côté obscur et commette un crime, ou bien qu'elle soit elle-même victime d'un crime commis par arme à feu ou au couteau. C'est la police de West Midlands (qui englobe notamment la ville de Birmingham) qui développe cela actuellement, avec un prototype en production peut-être à partir de la fin du mois de mars 2019. Les polices de Londres et de Manchester participent également au projet.Le NDAS est conçu pour être utilisable, à terme, par toutes les forces de police britanniques. Iain Donnelly, qui est en charge du projet, indique que l'intention n'est pas d'arrêter de manière préventive qui que ce soit. En réalité, le système serait plutôt utilisé pour soutenir le personnel de santé et les services sociaux locaux. Ces derniers pourraient, par exemple, offrir des services de conseil aux personnes ayant des antécédents ou des problèmes mentaux, et qui seraient susceptibles de commettre un crime. Alors, les services sociaux pourraient anticiper et contacter les victimes potentielles.
Des questions de confidentialité et de fiabilité soulevées
Pour constituer cette prévention qui a tout l'air d'être une première mondiale, les forces de l'ordre font appel aux données de la police locale et également de la Police nationale (registres des personnes interpellées, fouillées ou emprisonnées précédemment). La police compte bien collaborer avec les services de surveillance des données du Royaume-Uni, ainsi que le bureau du commissaire à l'information, pour éviter certaines dérives sur le plan de la confidentialité des données.Avec la possible mise en place d'un tel projet, les problèmes éthiques ne manqueraient pas, c'est certain. Outre la protection de la vie privée, les scientifiques craignent aussi un manque de fiabilité de l'outil, qui pourrait faire des prédictions inexactes et en louper d'autres.