L'intelligence artificielle capable de générer des articles de presse pourrait anéantir les efforts d'une société qui lutte contre la propagation de fausses informations.
La profession de journaliste au sens large souffre de sévères difficultés depuis une dizaine d'années. Plusieurs titres de presse s'écroulent, les licenciements sont annoncés les uns après les autres, de moins en moins de confrères disposent de la carte de presse. Et le progrès n'aide vraiment pas l'exercice du métier. Par progrès, nous parlons de l'intelligence artificielle, en mesure aujourd'hui de concurrencer (plus ou moins) le travail du journaliste.
L'IA est capable de générer des informations « réalistes »
De nombreux secteurs sont « épaulés » par l'intelligence artificielle, qui aide et facilite au bon exercice des tâches. Pour concurrencer les femmes et les hommes qui écrivent au quotidien, certains se demandent s'il n'est pas possible d'utiliser l'intelligence artificielle.Selon OpenAI, un groupe créé pour étudier la manière dont on peut améliorer la fiabilité des outils d'IA et soutenu par le fondateur de LinkedIn Reid Hoffman, des ordinateurs peuvent être formés à la fois à la lecture et à la rédaction de textes plus facilement que prévu. Certains sont d'ailleurs déjà utilisés pour rédiger de brefs papiers tirés de communiqués de presse. Concrètement, l'IA serait aujourd'hui capable, à partir d'une simple suggestion de titre, de générer des informations dites « réalistes ».
Mais le terme n'est pas à prendre à la légère. Une information réaliste ne signifie pas qu'elle est vraie. Et le gouffre entre le réalisme et le vrai peut être profond.
Un outil qui pourrait engendrer une fabrication de masse de fake news
Pour le moment, OpenAI ne fait que décrire son travail et ne compte pas publier le modèle, qui pourrait susciter la controverse et être réutilisé à mauvais escient. Si les versions originales du logiciel ont à la base été créées pour de la traduction et du traitement de texte, ses créateurs ont compris que le programme pouvait être capable de plus. Toutefois, la fiabilité ne sera pas au rendez-vous avant plusieurs années encore.Selon les créateurs, le programme a encore de sérieux soucis de cohésion et ne parvient pas à retranscrire ce qu'il voudrait vraiment dire. Celui-ci ferait également du plagiat - chose très simple aujourd'hui à détecter sur le Net - et pourrait ainsi engendrer une fabrication de masse de fausses informations, qui paraîtraient malgré tout crédibles. À l'heure où des entreprises comme Facebook tentent d'estomper le phénomène des fake news, cela serait sans doute malvenu.