Réuni pour la première fois ce mercredi, le comité devrait parler « chatbots », « voitures autonomes » et « médecine ».
C'est à l'initiative du Premier ministre, Edouard Philippe, que le CCNE a constitué la première ébauche de ce comité. Son but : aborder les grands enjeux éthiques gravitant autour du numérique et de l'intelligence artificielle.
Un comité d'éthique pluridisciplinaire
Lundi, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) avait annoncé la création d'un comité pilote pour l'éthique du numérique. Deux jours plus tard, ses membres se réunissent pour une première assemblée plénière.La raison d'être d'un tel comité ? Débattre et émettre des avis autour des enjeux éthiques du numérique et de l'intelligence artificielle. Dans un peu plus d'un an, les conclusions de ces travaux seront rendues au Président du CCNE. Ce dernier émettra alors des recommandations sur les modalités à mettre en place pour pérenniser ce comité.
La création de cette assemblée survient 20 mois après que le député et mathématicien Cédric Villani ait rendu les conclusions de son rapport sur l'IA au Président de la République. Dans le document, le député recommandait la création d'un tel comité pour organiser le débat autour de l'IA et proposer un haut niveau d'expertise en la matière.
Composé de 27 membres, le comité d'éthique du numérique sera présidé par Claude Kirchner, directeur de recherche émérite de l'Inria (Institut national français de recherche en sciences et technologies du numérique). Il accueille des spécialistes d'horizons divers : des chercheurs en IA et en éthique comme Jean-Gabriel Ganascia, Laurence Devillers ou Gilles Ada, des médecins, économistes et juristes (Laure Coulombel, Augustin Landier, Célia Zolynski)... Mais aussi des dirigeants d'entreprise (Jérôme Perrin, Tristan Nitot) ainsi qu'un membre de la CNIL.
Traitement des données et gouvernance de l'IA au programme
Pour sa première réunion, le comité pilote évoquera trois grands sujets : les agents conversationnels, les véhicules autonomes et l'usage de l'intelligence artificielle en médecine.Présents sur les réseaux sociaux, les sites du web ou intégrées à des enceintes connectées, les chatbots recueillent des données sur leurs utilisateurs. Surviennent alors des enjeux de transparence pour ceux qui les récoltent et les traitent, de respect de la confidentialité des individus et des stratégies d'influence dont ils peuvent être la cible.
Deuxième thème abordé : les voitures autonomes. En plein développement, ces nouveaux véhicules soulèvent des questions autour de leur contrôle et du partage des responsabilités en cas d'accident.
Enfin, le comité pilote débattra de l'utilisation l'IA en médecine. Progressivement intégrée aux décisions médicales, elle soulève un enjeu de gouvernance : au moment de faire un choix, faut-il écouter l'algorithme ou l'humain ?
Réponses du comité en 2021...
Sources : CCNE