Tom Cook, ingénieur système chez Facebook, a effectivement présenté au cours d'une conférence la méthode utilisée pour déployer les mises à jour du code source du site internet. Facebook déploie quotidiennement plusieurs mises à jour mineures, et apporte de nouvelles fonctionnalités chaque semaine, ce qui représente à chaque fois quelques centaines de Mo, à transmettre à chacun des dizaines de milliers de serveurs en un minimum de temps.
Leur méthode « web push » repose pour ce faire sur le protocole BitTorrent. « BitTorrent est sensationnellement rapide, » clame Tom Cook, « il a résolu de nombreux soucis importants que nous avions auparavant, quand il fallait une éternité pour transmettre le code aux serveurs d'hébergement, avant de pouvoir le mettre en fonction. »
Chacun de ces serveurs joue donc le rôle de pair au cœur d'un essaim interne. La mise à jour s'effectue alors en chaîne, avec un nombre exponentiel de sources au fil du déploiement. Un premier serveur transmet d'abord les fichiers vers un petit nombre de serveurs, qui peuvent immédiatement mettre à disposition des morceaux complémentaires, puis à leur tour les transmettre à d'autres machines. La mise à jour de dizaines de milliers de serveurs prend alors moins d'une minute.
Facebook donne donc la preuve par l'exemple que le peer to peer, qui fait souvent l'objet d'amalgames, peut d'une part servir à un usage légal, et d'autre part qu'il offre une solution efficace pour le téléchargement de toutes sortes de contenus. D'autres acteurs en font un usage semblable, tel que Twitter ou certaines universités. À l'échelle de l'utilisateur, certains logiciels y font appel pour leur mise à jour ou même pour leur fonctionnement normal, tel que Spotify.
Faut-il alors en priver tous les internautes, en le filtrant comme de nombreux ayant-droits le souhaitent, sous couvert d'une de ses multiples utilisations ? Peut-être même l'administration française adoptera-t-elle un jour ce protocole pour maintenir à jour son parc informatique, qui sait ?