Il semblerait que Telegram ne soit pas honnête lorsque l’entreprise assure qu’aucune donnée personnelle n’est fournie aux gouvernements, d’après une enquête du journal allemand Der Spiegel.
Telegram assure que "0 octet" de données n'a été divulgué
Visiblement, l’application de messagerie a exploité ce facteur pour fournir des données à l’Office fédéral allemand de la police criminelle (BKA) à plusieurs reprises. En effet, selon Der Spiegel, « il s'agissait de données de suspects dans les domaines de l'abus d'enfants et du terrorisme ».
Il est difficile, certes, de blâmer Telegram d'avoir livré des informations pour des crimes aussi graves, mais cela démontre néanmoins que le service manque de transparence. Dans sa FAQ, on peut en effet lire qu’« à ce jour, nous avons divulgué 0 octet de données utilisateur à des tiers, y compris aux gouvernements ». Pour ce qui est des faits de terrorisme, l’entreprise basée à Dubaï admet dans sa politique de confidentialité que si elle reçoit « une décision de justice qui confirme que vous êtes un suspect de terrorisme », elle peut « divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone aux autorités compétentes ».
Néanmoins, elle assure ensuite que « jusqu'à présent, cela ne s'est jamais produit ». La firme a par ailleurs promis de publier des rapports semestriels sur de potentielles divulgations de données aux autorités, mais ne l’a jamais fait pour le moment. Dans son article, le média allemand précise toutefois qu’« en cas d'infraction ou d'autres délits, il reste difficile pour les enquêteurs allemands d'obtenir des informations de Telegram ».
Les autorités allemandes veulent davantage collaborer avec Telegram
Ces dernières années, Telegram est devenue de plus en plus populaire, profitant notamment, avec Signal, des inquiétudes des utilisateurs quant à leurs données personnelles sur WhatsApp. Cependant, l’application attire également beaucoup de dissidents et d’extrémistes de droite, justement en raison de ses déclarations selon lesquelles elle ne coopère généralement pas avec les gouvernements et leurs autorités.
Le gouvernement allemand fait d’ailleurs pression sur Telegram pour que les contenus problématiques soient retirés de l’application, et s’est entretenu directement avec son dirigeant, Pavel Durov. Une coopération entre les deux parties semble en bonne voie, assure Der Spiegel.
Source : Der Spiegel