Selon l'Arcep, les opérateurs ont vu leurs revenus reculer pour la première fois au troisième trimestre 2018, après un premier semestre correct. Les abonnements en fibre optique ont par ailleurs été largement privilégiés sur le très haut débit.
L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a publié, jeudi, sa grande synthèse trimestrielle sur le marché des opérateurs de télécommunications français, et celle de 2018 livre des enseignements aussi intéressants qu'inhabituels. Au troisième trimestre 2018, et pour la première fois, le revenu des opérateurs sur le marché final, qui a atteint 8,9 milliards d'euros, a diminué de 1,3%.
Le très haut débit gagne du terrain sur le haut débit
La forte baisse des services fixes (-1,7% en 2018) a en partie nourri cette baisse générale, puisque ces derniers constituent la moitié des revenus des opérateurs. Le revenu des terminaux mobiles (-3,3%), lui, est en perdition, tout comme celui des services à valeur ajoutée (-16,4%). Seuls les services mobiles (+1,1%) sont en hausse.S'agissant de la relation entre les opérateurs et les Français, trois abonnements internet à très haut débit sur quatre ont été souscrits en fibre optique de bout en bout sur ce troisième trimestre 2018. Aujourd'hui, la France compte 28,9 millions d'abonnés en haut et très haut débit confondus, dont 8,4 millions pour le THD seul, soit 1 abonné sur 3 et 1,9 million de plus qu'il y a un an, et 6 millions de plus par rapport à 2014. Les abonnés en haut débit, eux, diminue de façon très régulière depuis plusieurs années. Alors qu'ils étaient 23 millions au premier trimestre 2014, ils n'étaient plus que 20,6 millions au troisième trimestre 2018.
Les appels et les SMS délaissés au profit de la data
Sur le mobile, 46,4 millions de clients sont actifs sur les réseaux 4G. Cependant, si la progression de la consommation moyenne de data progresse (+32,5% au T3 2018), cette hausse se ralentit, puisqu'elle était deux fois plus importante en 2017.L'Arcep note que, concernant les appels vocaux, ceux-ci sont globalement à la baisse (1h59 par ligne, -16 minutes sur le fixe et 3h10 par carte SIM, +2 minutes sur le mobile). De manière générale, la discussion (voix et SMS) se fait de moins en moins via les outils traditionnels des téléphones portables mais via des applications comme Messenger, Telegram, Signal ou WhatsApp. Et le nombre de SMS envoyés s'en ressent : celui-ci a chuté de 5% sur un an en tombant à 42,6 milliards au troisième trimestre 2018. Définitivement, les temps changent.