Selon Challenges, la réponse de Bouygues vient d'être apportée par l'opérateur qui aurait ainsi attaqué Iliad/Free pour « dénigrement » et « concurrence déloyale ». Le cœur de la plainte n'est pas connu mais l'invocation du dénigrement pourrait trouver sa source dans les publicités et autres sorties de Xavier Niel au sujet de la concurrence.
Ainsi plusieurs publicités de l'opérateur qualifient clairement de pigeons les clients abonnés aux offres de la concurrence. Des propos très durs avaient également été lancés par le dirigeant lors du lancement des offres Free Mobile (dont la vidéo désormais supprimée, comme toutes les autres de Free, figurait sur le compte Dailymotion de l'opérateur).
Enfin, en mars dernier, l'opérateur indiquait qu': « à compter de ce jour, Free Mobile attaquera en justice toute personne dénigrant la réalité de sa couverture ou de ses investissements ». La concurrence a semble-t-il compris le message et entend bien contre-attaquer.
Mise à jour
Challenges rapporte cette fois-ci les détails qui ont motivé l'attaque en justice de Bouygues Télécom à l'encontre de son concurrent, Free Mobile. L'offensé reproche ainsi à Free Mobile d'avoir pris sa place de « jeune opérateur dynamique, novateur et de challenger » sur le marché de la téléphonie mobile à cause des campagnes mettant à l'index ses pratiques. « L'image de Bouygues Telecom en tant qu'opérateur "amical, honnête, digne de confiance et maître de situation" telle qu'elle ressort d'enquête réalisées par des instituts de sondage a été profondément et durablement écornée, par les agissements de Free », ajoute-t-il.
Bouygues attaque donc son concurrent sur le terrain des mots puisqu'il précise que la stratégie de Free a permis de créer une hostilité « aujourd'hui encore très perceptible, en dépit des investissements réalisés par Bouygues Telecom, car les propos dénigrants ont marqué l'opinion publique et sont encore, à ce jour, accessibles et repris sur internet ». Il fait également référence aux propos tenus par Xavier Niel lors de la présentation de ses offres mobiles en janvier dernier et précise que les termes« pigeon, escrocs, voleurs, utilisés par Xavier Niel sont régulièrement repris par les clients hostiles ».
Outre la bataille verbale, Bouygues Télécom explique qu'il a été obligé de rapidement faire face à la grogne de ses propres abonnés. Il a ainsi dû consentir à sa clientèle des gestes commerciaux entraînant un coût supplémentaire de 5 000 000 euros.
Enfin, l'opérateur estime que, en ajoutant les campagnes de communication induites, les gestes commerciaux et les mesures internes, son préjudice subi « ne saurait être inférieur à 98 800 000 euros » .
Version initiale de l'article publié le 11/12/2012 à 18h15