Dans un communiqué envoyé aujourd'hui en marge de ses résultats financiers, Free apporte des détails sur la couverture réseau de Free Mobile pour répondre à « la campagne de dénigrement orchestrée ces dernières semaines ». L'entreprise annonce qu'elle compte durcir le ton en matière de répliques judiciaires.
Jusque-là relativement silencieux face aux déclarations de la concurrence, Free Mobile a visiblement décidé de changer de stratégie. Dans un communiqué envoyé à la presse ce matin, le quatrième opérateur remet à plat ses engagements de couverture et revient sur les attaques dont il est la cible depuis maintenant plusieurs mois.
Free Mobile rappelle ainsi qu'il s'est « vu attribuer le 10 janvier 2010 la quatrième licence de téléphonie mobile 3G » par l'Arcep et que cette dernière implique une couverture de 27% de la population à la date du 10 janvier 2012, 75% de la population à la date du 10 janvier 2015 et enfin 90% le 10 janvier 2018.
« Les modalités de mesure de couverture ont été précisées par la décision 2007 - 0178 du 20 février 2007 ; il s'agit d'une couverture voix « outdoor » avec un taux de réussite de 95% des appels. Ce protocole de mesure utilisé pour les mesures de couverture de tous les opérateurs n'a jamais été critiqué par les bénéficiaires ni pour eux même, ni lors des nombreux contentieux visant la quatrième licence. Ce n'est qu'après le lancement de Free Mobile que certains ont remis en cause ce qui était accepté sans réserve jusque-là » souligne Free Mobile. L'opérateur souligne également être « le premier opérateur à respecter ses obligations de couverture 3G dans les délais de la licence. Les trois opérateurs historiques n'ont respecté leurs obligations de couverture 3G qu'après mise en demeure et avec plusieurs années de retard. » Un constat également souligné par l'Arcep en janvier.
Le point sur la couverture
« Du fait des difficultés à déployer un réseau dans de brefs délais, la couverture de Free Mobile est à ce jour discontinue. Les abonnés sont donc souvent en itinérance » explique l'entreprise, qui ajoute que « du fait des difficultés de déploiement d'antennes sur les zones les plus denses, le réseau ne couvre pas les zones à fort trafic » et que « les fréquences 900 Mhz attribuées à Free Mobile et couvrant les zones denses ne seront disponibles qu'au 1er janvier 2013. »
Elle rappelle également que l'obligation de couverture est mesurée en extérieur, et pas en intérieur : cette dernière est considérée comme « moins bonne » et actuellement largement acheminée en itinérance.
Attaques en justice en vue ?
Le quatrième opérateur semble particulièrement remonté et pointe du doigt la démarche de ses concurrents. Pour ce faire, Free Mobile parle du contrat d'itinérance passé avec Orange, considéré comme « une nécessité transitoire » : « Free Mobile s'est d'ailleurs vu proposer avant son lancement des tarifs d'itinérance plus compétitifs par d'autres que le partenaire finalement retenu pour la qualité de son réseau. » Moralité pour Free : « Ces opérateurs hier désireux de conclure ce contrat avec Free Mobile condamnent aujourd'hui le principe de l'itinérance. »
En somme, jusque-là discret face aux attaques, Free Mobile va passer à la vitesse supérieure : « A compter de ce jour, Free Mobile attaquera en justice toute personne dénigrant la réalité de sa couverture ou de ses investissements. »
Cela suffira-t-il à faire taire la concurrence, ou bien, au contraire, cette déclaration remettra-t-elle de l'huile sur le feu ? Free Mobile espère visiblement la première option : « Depuis le 10 janvier, le marché français du mobile est concurrentiel et les Français s'en réjouissent, il faut l'accepter » conclut l'opérateur.