Le weekend du 13-14 février, les informations de presse se sont multipliées sur la revente de Bouygues Telecom, donnant un peu plus corps à l'opération, dont les contours pourraient être annoncés mardi 16 février, lors de la présentation des résultats financiers d'Orange. Tout n'est pas encore arrêté, mais les grandes lignes seraient plus ou moins fixées. Derrière ce rachat, c'est tout le marché français des télécoms qui est directement impliqué.
Si Orange mettait la main sur l'intégralité des actifs de Bouygues Telecom, il contrôlerait plus de la moitié du marché. Impensable, aux yeux de la Concurrence. Tout l'enjeu des discussions consisterait donc à découper la filiale du groupe de BTP, entre Orange, mais aussi SFR et Free. D'après Le Figaro, ce dernier pourrait racheter « l'essentiel » des fréquences de Bouygues Telecom - très bon sur les 1 800 MHz - pour 2 milliards d'euros.
Clients : vers des transferts chez Free et SFR
Plus petit acteur sur la 4G, n'ayant pas la même capacité d'investissement que SFR et alors qu'Orange a déjà les meilleures infrastructures du pays, il paraît cohérent que Free récupère cette partie des actifs. S'agissant des 12 millions de clients mobiles, là aussi, les discussions semblent être allées dans le sens de la logique : seuls 2 millions de clients haut de gamme iraient à Orange, le reste, allant à SFR, qui a vécu une hémorragie en 2015.Au centre des négociations, le devenir du réseau de boutiques de Bouygues Telecom, avec des risques sur l'emploi : Crédit : DR.
Selon le JDD cependant, SFR ne reprendrait que les abonnés lowcost B&You, alors que Free récupérerait une « large part » des abonnés classiques, laissant le haut de panier à Orange. Reste le sort des 8 000 salariés de Bouygues Telecom, un sujet qui serait loin d'être tranché. Si Free pourrait reprendre les employés attachés au réseau, le sort des 550 boutiques est plus délicat, selon Le Figaro. Free pourrait en récupérer une bonne part.
Discussions avancées mais rien n'est joué
Alors que les investisseurs ne tiennent plus en place en bourse, jouant nettement à la hausse le secteur des télécoms, Orange a préféré calmer le jeu, et démentir « formellement » auprès de l'agence Reuters « qu'un quelconque accord ait été arrêté sur un schéma de partage et de valorisation des actifs de Bouygues Telecom », mais a tout de même confirmé que les « discussions se poursuivent entre les différentes parties prenantes ».L'autre raison de cette sortie d'Orange est que finalement, rien n'est encore joué. D'après le JDD, un violent désaccord entre Free et Orange sur les fréquences a failli faire capoter les négociations. Les velléités de Martin Bouygues à entrer au conseil d'administration d'Orange freineraient l'arrivée d'un accord : l'État, actionnaire à 23 %, ne voudrait pas descendre sous les 21 % d'après Le Monde. Il imposerait des « conditions drastiques ».
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