Bouygues Telecom et un investisseur vont mettre 1 milliard d'euros sur la fibre optique dans les ZMD

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 24 avril 2020 à 08h00
Bouygues-Telecom-siege.jpg
© Bouygues Telecom

L'opérateur et Vauban Infrastructure Partners vont propulser une société qui renforcera le positionnement de Bouygues Telecom sur le FttH dans les zones moyennement denses.

Alors que le Sénat et l'ARCEP ont rappelé cette semaine que les opérateurs de télécommunications ne devaient pas manquer à leur devoir en matière d'investissements dans les réseaux fixe et mobile, Bouygues Telecom a officialisé, mercredi 23 avril, un accord dit stratégique avec Vauban Infrastructure Partners, une filiale de Natixis Investment Managers, l'une des plus grandes sociétés de gestion d'actifs dans le monde avec 855 milliards d'euros d'actifs sous gestion. L'enjeu d'un tel partenariat ? Permettre à Bouygues Telecom d'être moins dépendant d'Orange sur le terrain de la fibre dans les zones les moins peuplées.


Un contrat cadre de 30 ans pour le FttH

À la fin de l'année 2019, Bouygues Telecom a créé une société destinée à accélérer la couverture numérique (FttH) du territoire, notamment et surtout des zones moyennement denses où Orange déploie, avec un autre opérateur, le réseau fibre optique. Vauban Infrastructure Partners ayant remporté l'appel d'offres, la société tierce créée par Bouygues Telecom pourra se concentrer sur son objectif principal : acquérir des droits d'accès de long terme auprès d'Orange, pour co-financer le déploiement de la fibre optique avec les principaux opérateurs du pays.

Sur la table, cette société a prévu d'investir pas moins d'un milliard d'euros sur les quatre prochaines années. « En complément, Bouygues Telecom cédera à la société ses droits d'accès déjà acquis auprès d'Orange », indique l'opérateur. Grâce à un contrat cadre de prestations de services d'accès, Bouygues Telecom aura accès, pendant au moins 30 ans, aux lignes FttH financées, et pourra proposer les mêmes services à des opérateurs tiers.

Orange et SFR, qui sous supervision de l'ARCEP doivent déployer en concurrence des réseaux en fibre optique jusqu'à l'abonné dans près de 3 600 communes de la zone AMII, ne sont donc plus seuls à contribuer de façon substantielle aux investissements dans la fibre, comme le requiert le plan France Très Haut Débit.


Orange et SFR assurent le gros du financement en zones AMII

Depuis le lancement du plan France Très Haut Débit, dont le but ultime premier était de généraliser, d'ici 2025, la fibre optique jusqu'à l'abonné sur l'ensemble du territoire, vous avez déjà dû entendre les abréviations AMII, RIP et AMEL. Profitons-en pour les détailler brièvement, cela aide à comprendre l'accord conclu entre Bouygues Telecom et Vauban.

Concernant les zones très denses, il n'y a rien de bien compliqué. Là où ça se corse, c'est dans les zones moyennement denses. Ici, à la demande de l'État, l'opérateur assure bien la totalité du déploiement du réseau, et finance intégralement ce dernier, avec un planning bien particulier à respecter. Il peut ensuite commercialiser ses offres très haut débit auprès des entreprises et opérateurs locaux (comme les opérateurs départementaux par exemple). Cela concerne 3 600 communes. Jusqu'à maintenant, seuls Orange (2 978 communes à rendre raccordable d'ici 2022, soit 11,10 millions de locaux) et SFR (641 communes, soit 2,55 millions de locaux) financent la fibre optique en zones AMII (Appel à Manifestation d'Intentions d'Investissement). Free et Bouygues Telecom ne contribuent qu'au financement du déploiement de l'opérateur local. Mais le dernier cité semble décidé à passer à la vitesse supérieure.

Enfin, pour les zones rurales, l'État n'entre pas en jeu, et à la place, ce sont les collectivités locales qui choisissent et financent, via des fonds publics, l'opérateur qui déploiera le réseau. On parle ici de Réseau d'Initiative Publique : RIP. Parfois, les fonds viennent à manquer, et les collectivités ont alors le pouvoir de solliciter le privé en lançant un AMEL : un Appel à Manifestation d'Engagements Locaux.

Source : Bouygues Telecom
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
Lepered

Merci pour tous ces rappels très utiles.

tangofever

C’est clair la fibre ça change

molotofmezcal

Devraient plutôt concentrer leurs efforts sur la 4G/5G , ca ne serait moins un gouffre sans fin depuis des décennies tout en étant plus rapide.

iksarfighter

Chez mon frère y même pas l’ADSL.

Paulo_rds

La 4G/5G est loin d’être une solution viable, de plus la 4G consomme largement plus qu’une connexion par fibre qui consomment par ailleurs moins qu’une connexion xDSL.

molotofmezcal

C’est ce qu’on me répond à chaque fois depuis des années , mais je ne trouve vraiment pas.
La fibre est un gouffre financier depuis des décennies alors que les résultats sont à peine visible maintenant. Je suis rationnel , les réseaux 4G/5G vont de toute façon de voir être développés au moins autant que les réseaux fixe. Et vu les débits autant se concentrer sur ces réseaux.
C’est d’ailleurs aussi le choix de bon nombre de pays d’Asie.
Et je te garanti que même en usage sédentaire, c’est tout à fait viable lorsqu’on y met les moyens. Evidemment cela peut poser des question d’un point de vue sanitaire concernant les ondes, mais ça n’a rien à voir avec une viabilité technique.

Zakalwe

Le temps béni où il n’y avait que FT. C’est la gauche qui a privatisé en 97. Ne l’oubliez jamais La gauche, au pouvoir actuellement et la faillite du virus. 80% des députés en Marche sont des ex socialos.

pemmore

La 4g c’est pas la panacée, ça peut marcher un jour et le moment précis ou tu en as absolument besoin (serveur en panne), la 4g s’effondre lamentablement en E, j’ai quitté Free pour Sosh, c’est pareil, ça marche nickel avec toutes les barres, dés que tu en as besoin, c’est le grand plongeon, ce système n’est pas au point. la fibre oui.

pemmore

Qu’il viennent dans les pays de la Loire, communes, départements, région se sont ruinées pour consteller notre terrtoire de NRA tout neufs et hors de prix, plus qu’à tirer les lignes, il y a 3 ans qu’on attend.
J’ai vu il y a un temps en sibérie , les hommes et les femmes du village ont coupé les sapins, posé les poteaux tiré les lignes et en moins d’un mois tout le village était fibré.
Doit t’on s’y mettre jeter les sbires d’orange à la jaille et raccorder nous-mêmes?
C’est surement pas plus compliqué à faire que de raccorder une ligne de production en fibre optique, en tout cas les Russe l’ont fait.

molotofmezcal

Je dirais que ce n’est pas la panacée parce qu’on y met pas les moyens.
En Corée par exemple ou le réseau 4G est très dense, aucun problème de débit ni de saturation, même lorsqu’on l’utilise pour la maison.
Et il me semble que le développement des réseaux mobiles prend clairement le pas sur les réseaux câblés dans bon nombres de pays, et quelque soit les usage.

Après c’est évident que c’est difficile de se projeter vu de France, vu l’état de notre réseau.

Enfin bon si ça ne tenait qu’à moi, ça fait bien longtemps que j’aurai redirigé toutes les ressources allouées au développement de la fibre vers celui des réseaux mobiles.

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles