Un porte-parole d'Orange a affirmé samedi à l'AFP que l'opérateur « n'hésitera pas à suspendre » le contrat qui le lie à son concurrent « si des incidents sur le réseau de Free Mobile devaient affecter la qualité de service » de ses propres offres commerciales.
Cette déclaration, dont il est difficile de dire si elle relève de la menace réelle ou de la rodomontade, fait suite aux propos de jean-Luc Silicani, président de l'Arcep, qui avait laissé entendre, la veille au Figaro, que les dysfonctionnements rencontrés par les abonnés Free Mobile tenaient essentiellement à des « difficultés techniques dans l'interconnexion entre les réseaux de Free et d'Orange ».
La formulation laisse supposer la mise sur un pied d'égalité des deux parties, ce que réfute Orange. « Contrairement à certaines affirmations visant Orange dans les pannes intervenues sur le réseau de Free Mobile ces derniers jours, le groupe décline toute responsabilité dans ces dysfonctionnements », a ajouté un porte-parole du groupe, suite à la panne du 20 mars.
La 2G et le forfait à 2 euros en cause ?
« Je pense que les deux parties ont sous-estimé à la fois le nombre d'abonnés et la quantité de trafic passant par le réseau d'Orange, mais aussi que les offres à 2 euros de Free Mobile conduiraient les consommateurs à ressortir d'anciens téléphones utilisant le réseau 2G. », a précisé vendredi Jean-Luc Silicani. « Aujourd'hui, près de la moitié des appels de Free Mobile sont en 2G, mais comme il ne dispose pas d'un tel réseau, ses clients utilisent celui d'Orange ».
Le président de l'Arcep rappelle enfin que les deux opérateurs sont libres de renégocier le contrat d'itinérance qui les lie, se positionnant comme le dernier ressort en cas de litige.
Le régulateur des télécoms a par ailleurs rappelé vendredi, lors d'une conférence de presse, que Free respectait pour l'instant ses obligations réglementaires en matière de couverture. Il indique qu'un nouveau point d'étape sera réalisé d'ici la fin juin 2012. Problème : la qualité de service ne dépend pas uniquement du nombre d'antennes installées sur le territoire, mais cette composante - essentielle du point de vue du consommateur, ne sera pas analysée avant « fin 2012 », dans le cadre du bilan annuel de l'Arcep sur le marché mobile.
Free, qui selon son concurrent Bouygues Télécom pourrait compter quelque 2,2 millions d'abonnés à ses forfaits mobiles, s'est pour l'instant bien gardé de commenter son actualité récente.