Les syndicats CFE-CGC d'Orange, SFR et Bouygues Telecom ont transmis une lettre à l'Autorité de la concurrence, visant à mettre en avant leur soupçons sur les pratiques de Free Mobile et Orange, jugées « anticoncurrentielles ». Le contrat d'itinérance entre les deux opérateurs est principalement pointé du doigt.
Déjà sous le coup d'une plainte qu'auraient déposés deux plaignants encore inconnus, Free Mobile et Orange se retrouvent encore sous les projecteurs cette semaine, pointés du doigt, cette fois-ci, par les principaux syndicats des opérateurs télécom. Les organismes CFE-CGC ont saisi l'Autorité de la concurrence par le biais d'une lettre, dans laquelle ils expliquent « les pratiques anticoncurrentielles mises en œuvre par Orange France et Free Mobile sur le marché des services de téléphonie mobile ».
Selon les syndicats CFE-CGC, « Free Mobile a fait en sorte de conclure avec Orange France un contrat qui va bien au-delà d'un simple accord commercial et a conduit à une concertation qui a pour objet et pour effet d'évincer à court terme les opérateurs mobiles virtuels (ou MVNO) du marché des services de téléphonie mobile, et de mettre en difficulté SFR et Bouygues Telecom. » En d'autres termes, le contrat d'itinérance passé entre Orange et Free Mobile serait tout simplement anticoncurrentiel, et menacerait la pérennité du marché mobile français.
Ce n'est pas la première fois que la CFE-CGC pointe du doigt Free Mobile : fin janvier déjà, les syndicats remettaient en question l'intégrité du réseau du quatrième opérateur auprès de l'Arcep. L'un des principaux arguments de l'organisme : l'attitude de Free menaçait alors des emplois sur un marché très perturbé. Le discours n'a pas changé et les syndicats expliquent que SFR et Bouygues Telecom « admettent déjà être durablement ébranlés dans leur modèle économique et annoncent des réductions drastiques de leurs coûts ce qui risque de se traduire par des licenciements massifs. »
Après le réseau en lui-même, c'est donc désormais le contrat d'itinérance passé entre Orange et Free Mobile qui cristallise les tensions. Les syndicats CFE-CGC appellent l'Autorité de la concurrence à « reconsidérer son analyse concurrentielle sur la position d'Orange France sur le marché des services de téléphonie mobile. »