En juillet, Bouygues Telecom et SFR affichaient leur volonté de mutualiser une partie de leurs réseaux mobiles, notamment sur le très haut débit. Un partage auquel n'a pas été convié Free Mobile, ce que ne manque pas de dénoncer Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad, dans un courrier adressé aux deux opérateurs et dont Les Echos ont eu copie.
Se défendant d'être opposé à ce type d'accord, le patron de Free Mobile estime en revanche qu'en l'état, ce partage des réseaux pourrait déséquilibrer le marché de façon majeure. Risquant de se retrouver coincé entre deux poids lourds du secteur, Orange d'un côté et SFR-Bouygues Telecom de l'autre, le quatrième opérateur souhaite recevoir « une proposition raisonnable d'accueil » de ses fréquences sur le réseau qui va être mutualisé.
Cette lettre, envoyée en copie à l'Autorité de la concurrence et au Régulateur des télécoms (Arcep), laisse en outre planer une menace d'action en justice - Maxime Lombardini considère qu'un « tel accord pourrait être juridiquement critiquable ». SFR rétorque dans le quotidien économique que la demande de Free Mobile est « prématurée » car le projet de mutualisation « est loin d'être abouti sur les plans technique et juridique ».
Alors que Free Mobile a conclu un accord d'itinérance avec Orange sur la 2G et la 3G en 2011, rien n'a encore été décidé sur la 4G. En septembre, le PDG d'Orange Stéphane Richard semblait toutefois laisser une porte ouverte, en déclarant que « si SFR et Bouygues Telecom vont au terme de leur accord, il ne reste plus beaucoup d'autres possibilités pour aller au terme d'une mutualisation ». Mais le patron d'Orange avait aussi tempéré ses propos en faisant valoir qu'il souhaitait « garder un avantage sur le démarrage de la 4G ».