SFR et Bouygues Télécom, respectivement deuxième et troisième opérateur mobile sur le marché français, ont annoncé lundi avoir engagé des négociations exclusives visant à mutualiser, d'ici la fin de l'année, une partie de leurs infrastructures mobiles. Dans les zones concernées, les deux opérateurs mettraient donc en place des équipements communs, adressés à leurs deux populations de clients, selon des modalités techniques et commerciales qui n'ont pas encore été dévoilées. « Chaque opérateur conserverait une capacité d'innovation autonome et une indépendance commerciale totale », prennent soin de préciser les deux intéressés.
« Si le secteur des télécommunications est affecté par des mutations profondes, l'explosion de nouveaux usages et du trafic de données offre aux opérateurs une opportunité de recréer de la valeur. Dans ce contexte, Bouygues Telecom et SFR souhaitent relever le défi que représente l'investissement dans les réseaux à très haut débit », indiquent-ils encore. C'est en effet logiquement autour de la 4G que tournerait cette mutualisation, les deux acteurs disposant déjà d'une très large couverture Edge et 3G.
Sur ce terrain, Bouygues Telecom dispose d'un avantage certain, puisqu'il sera autorisé dès l'automne à déployer son offre sur la bande des 1800 MHz, qui devrait lui permettre de couvrir très rapidement 40% de la population métropolitaine. SFR de son côté avance à marche forcée, avec comme objectif de couvrir 70% de la population en très haut débit (3G à 42 Mb/s et supérieurs) d'ici la fin de l'année 2013. Plus de la moitié de cette couverture devrait être réalisée en 4G sur les bandes de fréquence qui lui ont été allouées.
Les deux opérateurs affirment vouloir conclure « avant la fin de l'année » cet accord qui sera logiquement soumis à l'approbation de l'Arcep.
Tous deux ont immédiatement reçu le soutien du gouvernement, incarné lundi par le ministère du redressement productif, qui se dit désireux d'aménager les conditions d'investissement des opérateurs dans les « nouveaux » réseaux. « Arnaud Monterbourg et Fleur Pellerin rappellent que la mise en œuvre d'accords de mutualisation s'inscrit dans cette stratégie et apparaît particulièrement adaptée lorsque les niveaux de marge sont plus contraints, comme c'est le cas à l'heure actuelle », commentent les deux ministres concernés dans un communiqué.