Dans une période marquée par des résultats mitigés de Free au premier semestre, cinq hauts dirigeants d'Iliad, maison-mère de l'opérateur, ont reçu des actions pour une valeur de plus de 55 millions d'euros. Et cette généreuse rétribution n'est pas du goût de certains investisseurs.
Il a quelques jours, Free a dévoilé ses résultats du premier semestre 2019 et ils n'étaient pas des plus enthousiasmants, marqués notamment par une nouvelle baisse du nombre d'abonnés. Et les conséquences de cette annonce ne se sont pas fait attendre : le cours de l'action Iliad a chuté de plus de 11 % depuis le début de la semaine.
Plus de 55 millions en actions Iliad
Malgré tout, certains dirigeants du groupe ont reçu une belle récompense il y a quelques semaines : des actions Iliad pour une valeur de 55,3 millions d'euros. Pour comprendre comment une telle rémunération a pu être établie, il faut revenir quelques années en arrière.En 2010 et 2011, 23 salariés du groupe ont bénéficié d'un programme d'attribution gratuite d'actions, équivalant à 5 % de Free Mobile (alors que l'opérateur n'avait pas encore véritablement lancé son activité). L'idée était ensuite d'avoir la possibilité de se faire racheter ces actions ou de les échanger contre des titres Iliad ultérieurement.
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Polémique à la tête du groupe
Retour en 2019 : le 14 juin dernier, le conseil d'administration du groupe aurait autorisé cet échange, pour une valeur totale de 97 millions d'euros. Et d'après le Financial Times, plus de la moitié de cette somme (les fameux 55,3 millions d'euros) serait revenue à cinq hauts dirigeants : le président du conseil Maxime Lombardini, le directeur général délégué Rani Assaf, le secrétaire général Cyril Poidatz, le directeur général délégué Antoine Levavasseur et le directeur général Thomas Reynaud.Mais cette politique n'est pas approuvée par tout le monde. Certains investisseurs estiment qu'elle a pour effet de dissocier les intérêts de l'équipe dirigeante. Il y aurait ainsi d'un côté les cadres qui voient leur rémunération être fortement influencée par les performances de Free Mobile, et de l'autre, ceux qui dépendent des résultats globaux du groupe (qui ne se portent pas très bien).
Ce débat ne devrait toutefois pas se reproduire à l'avenir, Iliad ayant depuis modifié la politique de rétribution de ses dirigeants.
Source : Les Échos