Après les géants américains, l'opérateur télécom historique français Orange devrait à son tour lancer un plan de suppressions de postes qui viserait 700 salariés.
Réaliser des économies fait partie du plan « Lead the future » récemment dévoilé par la grande patronne d'Orange, Christel Heydemann, pour offrir un nouvel élan de compétitivité à un opérateur leader qui affiche une croissance certes régulière depuis des années, mais un poil trop basse alors que ses coûts vont augmenter, avec la disparition du cuivre notamment. Dans le collimateur, on retrouve Orange Business, filiale entreprise du groupe.
700 emplois menacés pour mettre fin à la baisse du bénéfice opérationnel de l'entreprise
La filiale BtoB d'Orange envisage ainsi de lancer un plan de suppression d'emplois, comme l'ont appris nos confrères des Échos. L'entreprise, qui compte 5 700 salariés, est en train de mettre sur pied un dispositif de rupture conventionnelle.
Celui-ci devrait être présenté aux syndicats mercredi prochain, lors d'un comité social et économique et pourrait aboutir au départ de quelque 700 employés, soit entre 12 et 13 % des salariés de la branche dédiée aux entreprises.
Outre le plan à horizon 2025 que nous évoquions, Orange Business voudrait mettre fin à la chute du bénéfice opérationnel d'ici cette échéance. Il lui faudra néanmoins, pour cela, obtenir un accord majoritaire du côté des syndicats, ce qui devrait donner lieu à de sérieuses négociations.
Un plan de suppressions de postes serait une première depuis 2009
Avec 43 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022 dans le monde (en hausse de 0,6 % sur un an) et un bénéfice de 2,6 milliards d'euros (contre 778 millions en 2021), Orange est un géant des télécoms qui chasse les économies et recherche une meilleure rentabilité, comme les géants américains de la Tech, pour schématiser à l'extrême. Meta, maison-mère de Facebook, pourrait d'ailleurs annoncer un nouveau méga plan de licenciement, après avoir déjà écarté 11 000 salariés. Amazon, Google, Microsoft et même Apple sont déjà passées par-là.
La filiale business d'Orange, qui gère aussi les activités cyber du groupe télécom (qui pèse pour 1 milliard d'euro de chiffre d'affaires sur les 8 milliards de la division professionnelle), est aujourd'hui soumise à une forte concurrence américaine, emmenée par Zoom Vidéo et Teams (Microsoft).
« Le plan de redressement d'Orange Business Services est une priorité du groupe », indiquait l'entreprise dans ses derniers résultats dévoilés à la fin du mois dernier. Le prochain plan de suppressions de postes, s'il devenait effectif, serait le premier depuis 2009 et la crise des suicides, qui avait fortement secoué le groupe. La nouvelle semble plutôt bien avoir été accueillie par les investisseurs, l'action de l'entreprise démarrant sa semaine en légère hausse (près de 1 % à 15h).