La banque mobile, lancée à la fin de l'année 2017, cumule 643 millions d'euros de pertes, dont 195 millions d'euros pour la seule année 2020.
L'aventure bancaire d'Orange est loin d'être un voyage tranquille et l'opérateur mobile souhaiterait désormais arrêter les frais.
Un gouffre financier pour l'opérateur français
Lancée à la fin de l'année 2017, Orange Bank n'a jamais décollé. Le service en ligne compte aujourd'hui 650 000 clients qui utilisent ses services bancaires et environ 500 000 assurés pour la protection de leur mobile.
Entre temps, l'opérateur a remis au pot à plusieurs reprises pour couvrir les frais d'acquisition client et de fonctionnement d'Orange Bank à coup d'augmentation de capital. Orange a ainsi injecté 420 millions d'euros en trois ans. La part de Groupama, qui détenait à l'origine 65 % du capital, s'est progressivement diluée à 22 %, l'établissement bancaire n'ayant pas souhaité suivre son partenaire.
Malgré tout, Orange Bank reste un gouffre financier pour l'opérateur avec des pertes estimées à 643 millions d'euros en trois ans, dont 195 millions d'euros en 2020. Orange s'était donné pour objectif une rentabilité d'ici fin 2023 qui semble aujourd'hui presque impossible à réaliser.
Plusieurs banques seraient intéressés par un rachat partiel d'Orange Bank
Selon le quotidien Les Échos, Orange a donc mandaté la banque Barclays pour trouver à Orange Bank un repreneur. L'entreprise souhaiterait principalement céder les 22 % détenus par Groupama mais ne serait pas contre l'idée de céder une partie de sa participation, quitte à perdre le contrôle d'Orange Bank.
Plusieurs banques françaises auraient manifesté leur intérêt, comme la Société Générale, BNP Paribas ou le Crédit Agricole. La banque espagnole Santander aurait également jeté un œil au dossier, Orange Bank étant aussi présente en Espagne ainsi que dans plusieurs pays d'Afrique.
« Nous n'avons pas monté ce projet pour devenir banquier, mais pour mesurer notre capacité d'innovation » explique Stéphane Richard dans le Canard Enchaîné. Orange avait pourtant annoncé en janvier dernier l'acquisition d'Anytime, une néo-banque dédiée aux professionnels, pour se renforcer sur le marché de l'entreprise et décrivait Orange Bank comme « un actif clé » du groupe pour les prochaines années.
Source : Les Échos