Avec le « très haut débit » de la 4G, les opérateurs promettent à leurs abonnés de nouveaux usages et espèrent les détourner des offres low cost. Mais en réalité les nouvelles offres s'essoufflent bien vite. Car d'une manière générale les quotas de téléchargement n'ont pas ou peu augmenté, en tout cas pas dans les proportions des hausses de débit.
C'est pire encore chez Orange, qui a inventé un nouvel « usage raisonnable » (souvent appelé fair use) de consommation d'Internet par heure, en plus de celui de consommation mensuelle. Comme l'a repéré un confrère dans leur brochure tarifaire PDF, avec les forfaits Performance pro Orange « peut réduire le débit » au-delà de 50 Mo par heure.
Autrement dit, les clients professionnels n'ont la garantie de profiter du débit maximal théorique de 150 Mb/s que pendant... 3 secondes par heure ! Même en ramenant le débit à 25 Mb/s, ils n'en profitent que 18 s/h. Jusqu'à l'heure d'après, la connexion est bridée à un débit non communiqué. Avec la plupart des offres existantes, il l'est à 128 kb/s.
Dans ces conditions, des usages comme la synchronisation quasi instantanée d'un album sur Deezer ou la réception immédiate d'une application, pourtant vantés par l'opérateur, sont tout bonnement impossibles. Que dire du cloud d'Orange, déjà affublé d'une réduction de débit au-delà de 500 Mo par mois ?
Il n'existe pas (encore) de telle restriction avec les offres Origami Play destinées aux particuliers. Mais d'une manière générale attention à ne pas céder trop vite à l'appel de la 4G : il convient de lire attentivement les brochures tarifaires avant d'abandonner une offre low cost. Une fois réengagé, il est trop tard !
Publication initiale le 20/05/2013 à 12 h 01
Mise à jour le 21/05/2013 à 12 h 06
Un représentant d'Orange a brièvement réagi au tollé qu'a provoqué la découverte du fair use horaire. Pascal Ancian, vice-président de la division téléphonie mobile d'Orange Business Services, a effectivement déclaré hier soir sur Twitter que « le fair use des forfaits Performance pro est bien la consommation mensuelle en Go, pas la consommation horaire en Mo », et qu'ils « feront une clause plus claire ».
Nous avons contacté l'opérateur pour obtenir des précisions, car quoi qu'en dise M. Ancian, la clause est bien dans la fiche d'information standardisée et ne permet pas d'autre interprétation que celle ci-dessus.
Mise à jour le 21/05/2013 à 17 h 05
Une représentante d'Orange Business Services nous a finalement recontacté pour clarifier la situation.
Selon l'opérateur, la clause concernant le fair use horaire s'est retrouvée dans le document accessible en ligne « par erreur ». L'opérateur assure qu'il n'a « jamais été mis en œuvre ». Cette clause sera purement et simplement retirée des documents lors d'une prochaine mise à jour.