Orange devait supprimer Deezer de ses forfaits, l'opérateur se ravise finalement. Face au « succès » constaté de l'offre de streaming musical auprès de ses abonnés, Orange décide de jouer les prolongations jusqu'en 2018. Une bonne nouvelle pour la plateforme française, qui pourra continuer de bénéficier de la solide assise de l'opérateur dans le pays, avec 25 millions de clients mobile. Ce partenariat entre les deux acteurs avait été signé en 2010.
Ce partenariat, voilà deux ans que l'Adami, l'organisation chargée de gérer les droits de propriété intellectuelle des artistes-interprètes, le dénonce : « La vérité, celle qu'expriment les artistes depuis des années, est que le streaming premium est aujourd'hui un marché artificiel. Il est porté essentiellement par l'accord entre Orange et Deezer dont la fin programmée en 2015 achèvera probablement de mettre en lumière sa très faible réalité. »
Un changement de paradigme
« Artificiel » ou pas, force est de constater que le marché s'est conforté dans la convergence entre tuyaux et contenus. Pour Deezer et consorts, il s'agit d'élargir l'audience. Pour les opérateurs, le but est de rendre leurs forfaits plus attractifs, de pouvoir se livrer bataille sur autre chose que le débit - et surtout plus les prix ! - ou de gonfler la consommation en données mobiles des clients, afin de les mener vers des offres plus onéreuses.Orange détient 10,2 % du capital de Deezer, dont l'actionnaire majoritaire est depuis septembre 2016 le russo-américain Access Industries.
Cette stratégie, SFR la joue à fond, en rachetant un chapelet de médias (Libération, L'Express, BFMTV...) et en créant cinq chaînes dédiées au sport. Sa maison mère, Altice, a même acheté les droits du championnat de foot anglais pour trois ans. Cette lubie pour le contenu trouve une autre explication, fournie par le PDG de SFR en juin 2016 : amasser des données, et constituer un inventaire publicitaire afin de monétiser le parc clients.
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