D'après les informations de BFM Business, SFR a porté plainte contre Orange devant le tribunal de commerce de Paris pour pratique anti-concurrentielle sur le marché des services télécoms aux entreprises. Le montant des dommages et intérêts réclamé par l'opérateur atteindrait quelque 512 millions d'euros.
Cette plainte est en fait la deuxième de la part de SFR. L'affaire remonte à 2008 avec une première plainte de Bouygues Telecom devant le gendarme de la concurrence, suivie deux ans plus tard, par SFR. Les opérateurs accusaient déjà Orange d'abus de position dominante auprès des entreprises depuis 2003, position que l'ex-France Télécom aurait maintenue grâce à une politique tarifaire agressive et autres remises fidélisantes.
En quête d'indemnités
Le verdict est attendu d'ici la fin de l'année 2015, et il pourrait en coûter plusieurs centaines de millions à Orange. Alors pourquoi une seconde action en justice ? Comme le rappelle BFM Business, si l'opérateur est reconnu coupable des faits reprochés, il s'acquittera de dommages et intérêts auprès de l'État, et non auprès de SFR ou de Bouygues Telecom. D'où cette nouvelle procédure judiciaire devant le tribunal de commerce.En 2010, l'ordinateur du PDG d'Orange, Stéphane Richard, avait été saisi dans le cadre d'une enquête de l'Autorité de la concurrence - Crédit : AFP.
Vu la situation financière du nouvel ensemble Numericable-SFR, engagé d'un côté dans une politique de réduction des coûts et de l'autre, un relèvement de ses marges, l'indemnité ferait du bien à ses comptes.
Rappelons que selon les derniers chiffres de l'Idate datant de 2011, Orange Business Services (la division entreprise de l'opérateur) contrôle 63 % du marché des télécoms pour les professionnels, contre 21 % pour SFR Business Team, 6 % pour Bouygues Telecom et 4 % pour Completel (Numericable - à s'ajouter à SFR).
Dans le cadre de l'enquête, une perquisition des locaux d'Orange avait été menée en 2010. Elle avait concerné le bureau du PDG, Stéphane Richard, ainsi que celui de la responsable des activités en France, Delphine Ernotte. Orange avait alors contesté ces saisies, entraînant un long bras de fer juridique.
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