Les quatre mastodontes du streaming vidéo s'engagent à investir entre 250 et 300 millions d'euros par an dans l'audiovisuel et le cinéma hexagonal.
Après plusieurs années de tergiversation, Netflix, Disney, Apple et Amazon sont parvenus à un accord avec le gendarme de l'audiovisuel.
Jusqu'à 300 millions d'euros par an pour financer la création française
Le CSA a annoncé via un communiqué la signature d'un accord obligeant ces quatre grands noms de la SVoD à investir 20 % de leur chiffre d'affaires annuel dans la production française, soit un montant global estimé entre 250 et 300 millions d'euros chaque année.
Concrètement, 16 % de leur chiffre d'affaires partira dans le financement de séries françaises, et les 4 % restants iront dans les caisses du cinéma.
Netflix, en tant qu'acteur dominant, signera le plus gros chèque, avec à lui seul 200 millions d'euros attendus pour l'année 2022. La part d'Amazon a été la plus complexe à établir, Amazon Prime Video faisant partie d'une offre plus globale incluant de nombreux services n'ayant aucun rapport avec l'audiovisuel.
« C’est une étape cruciale, au moment où le streaming se développe fortement. Il fallait adapter le modèle pour rééquilibrer les obligations entre les nouveaux entrants et les chaînes historiques », a déclaré Roch-Olivier Maistre, président du CSA.
La réforme de la chronologie des médias reste le nœud du problème
Cet accord, d'une durée initiale de trois ans, intervient dans le respect de la directive sur les médias audiovisuels (ou SMAD), adoptée par le Parlement en juin 2020 et qui intègre la directive européenne de 2018 dans le droit français.
Reste désormais l'épineuse question de la chronologie des médias, qui doit être validée par tous les acteurs de la profession dans les prochaines semaines, à moins que ces derniers ne réussissent pas à trouver un compromis. Auquel cas, ce sera le gouvernement qui tranchera par décret.
Canal+ et le cinéma français viennent récemment de signer un accord garantissant un investissement garanti de 200 millions d'euros par la filiale du groupe Vivendi, avec à la clé une diffusion avancée à 6 mois au lieu des 8 actuellement en vigueur.
Seule ombre au tableau : la chaîne cryptée exige que Netflix et consort n'aient la possibilité de diffuser des films qu'au minimum 15 mois après leur sortie en salles, là où ces derniers souhaitent voir leur fenêtre avancée à 12 mois.
Source : Le Monde