Les groupes TF1, France Télévisions et M6 ont annoncé ce mercredi soir l'arrêt et la dissolution de la société et plateforme Salto. La fin d'une très courte aventure.
Lancée le 20 octobre 2020, Salto n'aura pas passé le cap symbolique des 3 ans d'activité. La décision était dans les cartons, nous vous en parlions il y a plusieurs semaines déjà, et depuis quelques jours, la plateforme n'acceptait plus de nouveaux abonnés, nous laissant deviner l'inéluctable. Le 15 février, France Télévisions, M6 et TF1 ont un peu plus encore formalisé la fin de Salto en officialisant par le biais d'un communiqué de presse l'arrêt du service, qui compterait près de 1 million d'abonnés à date.
L'abandon de la fusion entre TF1 et M6, un coup fatal porté à Salto
Les trois acteurs à l'origine de Salto ne le cachent pas : l'abandon du projet de fusion entre TF1 et M6 aura été le coup de trop pour la plateforme. Elle aurait en effet pu être reprise par la nouvelle entité créée, qui ne verra finalement pas le jour. « Les actionnaires de Salto ont jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour la poursuite [du service] dans son actionnariat actuel, du fait de la gouvernance complexe et contrainte de cette alliance et du refus de la plupart des opérateurs fournisseurs d'accès à Internet de distribuer la plateforme à l'instar des plateformes américaines », lit-on dans le communiqué.
Puisque Salto évoque la réticence des FAI à distribuer sa plateforme, il est intéressant de préciser que quelques heures avant, devant l'ARCOM où il défendait son projet « SIX » visant à récupérer le canal 6 de la TNT aujourd'hui occupé par M6, Xavier Niel s'est fendu d'une petite pique à l'encontre de Salto. Le patron d'Iliad et de Free attribue son échec au fait qu'il s'agisse « d'une plateforme payante, avec des contenus gratuits », déjà diffusés (pour la plupart) à la télévision. « C'est juste ça, l'échec de Salto », a-t-il surenchéri.
Les actionnaires ajoutent d'ailleurs avoir bien reçu certaines propositions, qualifiées de « marques d'intérêt » (on pense peut-être à Canal+), mais ils confirment n'avoir pu aboutir à un accord.
Quel calendrier à court terme pour Salto ?
Comme le veut la procédure, les associés de Salto ont nommé un mandataire judiciaire qui sera chargé de la liquidation de l'entreprise, détenue à parts égales par les groupes TF1, France Télévisions et M6. Le cabinet en charge du dossier précisera « à bref délai » le calendrier d'arrêt de la plateforme et des abonnements.
Les trois acteurs précisent qu'une « communication spécifique sera envoyée très prochainement aux abonnés de Salto pour les informer des conséquences sur leur abonnement en cours ».
En ce qui concerne les salariés de l'entreprise Salto, ces derniers feront l'objet d'une procédure de licenciement économique collectif. Les trois groupes s'engagent néanmoins « à faire leurs meilleurs efforts pour offrir de nouvelles opportunités aux collaborateurs de Salto ». La fin d'une courte aventure qui n'aura jamais véritablement pris son envol.