Les services de SVoD ont permis au marché de quasiment doubler en France entre 2017 et 2018, avec des recettes liées aux abonnements proches du demi-milliard d'euros.
Le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a sans surprise dédié une partie de son bilan 2018 au marché de la SVoD (vidéo à la demande par abonnement) et à son essor. Son ampleur est telle que son acteur majeur, Netflix, réalise en France une audience similaire à celle de la cinquième chaîne de la TNT, soit plusieurs centaines de milliers d'internautes chaque jour. En un an, le marché a quasiment doublé. Sur les deux dernières années, il a quadruplé. Et tout cela rapporte de l'argent à l'industrie.
Les Français sont dingues de Netflix
En 2018, le CNC estime à 455 millions d'euros les revenus du marché de la vidéo à la demande issus de l'abonnement. Cette part, qui constitue 67% des revenus du marché, n'était que de 51,3% en 2017, et de 11% en 2014. Ce demi-milliard d'euros représente aussi plus du tiers des recettes liées aux entrées cinémas en France en 2018 (1,34 milliard d'euros) et est près de quatre fois plus importante que les revenus provenant du marché publicitaire de la télévision de rattrapage, estimés à 125 millions d'euros l'an dernier.Selon le CNC, la France compterait environ 6 millions d'abonnés en France, dont une grande partie se trouve chez Netflix. Un chiffre témoigne de l'impact de la plateforme américaine dans le quotidien des Français. 48% des internautes interrogés ayant déclaré avoir payé pour regarder un film ou une série ont regardé Netflix. Suivent ensuite les groupes Français Orange (23,6%), MyTF1VOD (19,5%) et Canal VOD (14,6%), Amazon Prime Vidéo complétant le top 5 avec 13,4% des internautes.
La vidéo à la demande rapporte de plus en plus
La SVoD fait peut-être mal, par le prisme de Netflix, aux acteurs français, mais elle génère des taxes qui rapportent de plus en plus au secteur. En 2018, les fameuses taxes Netflix et YouTube ont permis de récolter environ 10 millions d'euros, 8 millions provenant directement des plateformes payantes. Le CNC ne s'en contente pas : il s'en félicite.Alors, forcément, ce montant paraît toujours dérisoire si nous le comparons à celui versé par les diffuseurs télé (300 millions d'euros) aujourd'hui, mais la croissance remarquable de la vidéo à la demande, l'arrivée des services de streaming de Disney, d'Apple et de Warner, mais aussi la nouvelle loi audiovisuelle devraient contribuer à combler -un minimum- cet écart.